Lydia Solutions, fondatrice de l'application de paiement Lydia, a annoncé mercredi la création en France d'une banque de dépôt en ligne, avec un compte rémunéré, dont le modèle économique inspiré du numérique permettra un service à très grande échelle, avec de faibles coûts de structure.

La banque baptisée Sumeria propose « un compte courant aussi efficace que les autres services numériques », assure Cyril Chiche, président de Lydia Solutions. Selon lui, les acteurs traditionnels, banques en ligne comprises, ne peuvent y arriver, « car l'activité de dépôt seule ne couvre pas leurs frais de structure ». « Il faut donc l'avènement d'un acteur numérique qui, comme Uber, Airbnb ou Spotify, transforme son secteur grâce à une structure de coûts radicalement plus légère », indique-t-il dans un communiqué.

L'entreprise avait déjà lancé une application Lydia Comptes en avril qui a déjà deux millions d'utilisateurs mais Sumeria sera dans le paysage bancaire actuel le seul « compte courant rémunéré en France », a-t-il assuré à l'AFP.

Les dépôts rémunérés à 2%

Sumeria propose, en effet, de rémunérer le compte courant de ses clients à 2%, avec versement mensuel des intérêts, à condition d'effectuer au moins 15 paiements par carte par mois. Une offre spéciale limitée à quatre mois après le lancement porte ce taux à 4%. « Il y a à ce jour 500 milliards d'euros qui dorment gentiment, non rémunérés, sur les comptes courants » des particuliers en France, a indiqué Cyril Chiche lors d'une conférence de presse mercredi à Paris.

L'entreprise a prévu d'investir 100 millions d'euros et d'embaucher 400 personnes en trois ans avec l'objectif d'atteindre dans ce délai cinq millions de clients. Lydia compte déjà 250 collaborateurs basés à Paris, Nantes, Bordeaux et Lyon.

L'ouverture d'un compte avec une carte de paiement visa est gratuite, sans frais lors des paiements à l'étranger, mais il existe une version premium avec une carte dotée d'un plafond plus élevé et d'une assurance qui sera commercialisée à 99 euros par an.

Ouverture à l'Europe

L'entreprise a également sollicité l'obtention d'un agrément d'établissement de crédit et compte d'ici 2026 « partir à la conquête de l'Europe », selon le communiqué. « Nous n'avons pas de marque bancaire européenne, c'est-à-dire une banque que des Allemands, des Espagnols, des Portugais, des Irlandais peuvent citer », a expliqué à l'AFP Antoine Porte, cofondateur de Lydia, qui vise d'abord l'Allemagne comme première étape de son expansion européenne.

L'entreprise avait accédé au statut de licorne en 2021, avec une valorisation à plus d'un milliard de dollars.