Les marchés boursiers américains, en particulier l'indice Nasdaq 100, composé principalement de valeurs technologiques, ont effacé une large partie de leur progression enregistrée depuis la sortie de la crise sanitaire du Coronavirus.
Il faut dire que l'entrée en vigueur de la hausse des droits de douane, voulue par le président Donald Trump, a provoqué un vent de panique sur l'ensemble des places financières internationales, notamment aux États-Unis. En effet, le relèvement des tarifs douaniers sur les produits qui entrent sur le sol américain, créé de nombreuses incertitudes économiques, de nature à inquiéter les investisseurs. Ces derniers craignent de voir les profits des entreprises cotées en Bourse se replier fortement dans les prochains mois.
Une économie américaine sous pression
D'ailleurs, même si, d'après une étude du département de la recherche économiques de BNP Paribas, l'économie américaine a fait preuve « d'un dynamisme remarquable en 2024 avec un taux de croissance annuel moyen de +2,8% assez largement au-dessus de son rythme de long terme », des premiers signes de dégradation se font jour.
Ainsi, au mois de mars dernier, l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan a atteint son niveau le plus bas depuis 2022. Et, de plus en plus entreprises cotées ajustent à la baisse leurs prévisions pour cette année, à l'image de la compagnie aérienne américaine Delta Air Lines. Mais, ce n'est sans doute qu'un début. En effet, Jamie Dimon, le directeur général de la banque américaine JPMorgan Chase a récemment déclaré que les tarifs douaniers imposés par le président américain Donald Trump conduiront probablement à une récession aux Etats-Unis.
Les secteurs les plus pénalisés
D'après les experts de Fitch Ratings, l'automobile, les matériaux de construction ou encore les produits chimiques devraient être les secteurs les plus touchés par cette hausse des droits de douane, en raison de leur activité transfrontalière significative et de leurs chaînes d'approvisionnement complexes. D'ailleurs, ce n'est sans doute pas un hasard, si on trouve parmi les sociétés affichant les plus mauvaises performances de cette année 2025, des titres comme Caterpillar (-30%), DuPont de Nemours (-30%) ou encore Tesla (-45%).
Du reste, les valeurs technologiques américaines connaissent également un début d'année difficile, à l'image d'Apple ou de Nvidia, le fabricant de cartes graphiques, en recul, tous deux, de près de 25% depuis le début de l'année. Néanmoins, comme le précise Bastien Drut, responsable des études et de la stratégie chez CPR AM, « leur dynamique de profits reste très impressionnante - bien plus que celle du reste de la cote - et leurs valorisations sont nettement moins tendues désormais ».
Réaliser des achats à bon compte
C'est la raison pour laquelle certains experts pensent qu'il peut être pertinent de s'intéresser à nouveau aux valeurs technologiques américaines. Du reste, comme le précise Eric Bertrand, directeur général délégué et directeur des gestions d'OFI AM, « la période qui s'ouvre sera très volatile sur les marchés actions, au gré des déclarations des différents gouvernements, dans ce contexte, de nouvelles baisses pourront être mises à profit pour se renforcer sur les marchés actions dans le cas où des négociations s'ouvrent pour aboutir à des accords raisonnables ».
En attendant de profiter de telles opportunités, il est sans doute sage de prendre son temps avant d'investir à bon compte. Et cerise sur le gâteau, des liquidités placées sur des produits monétaires offrent aujourd'hui un rendement annuel, sans risque, proche de 2,5%. Du reste, c'est sans doute, grâce à sa trésorerie abondante que Berkshire Hathaway, la société holding du célèbre financier américain Warren Buffett, affiche une progression de près de 10% de son cours de Bourse depuis le début de l'année, à comparer avec un indice Dow Jones et S&P 500, en recul, respectivement de 10% et 15% en 2025. Il faut dire que c'est un gage de sécurité pour les investisseurs par les temps qui courent. D'autant plus « qu'en cas d'escalade vers une guerre commerciale, les indices boursiers pourraient encore nettement chuter », prévient Eric Bertrand.