Le contrat à terme de l'indice vedette CAC 40 lâchait 0,45% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la Bourse. Vendredi, pour sa dernière séance du mois de mai, le CAC 40 a lâché 0,36% et s'est établi à 7.751,89 points à la clôture. Sur le mois, il a toutefois progressé de 2,08%.
« Les marchés européens sont attendus en légère baisse » à l'ouverture lundi, « les investisseurs s'interrogeant sur le calendrier de potentielles nouvelles annonces douanières de Donald Trump », commente John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.
Le locataire de la Maison Blanche a annoncé vendredi que les droits de douane sur l'acier et l'aluminium passeront de 25% à 50% dès mercredi. Le lendemain, la Commission européenne a « vivement » regretté ces nouvelles taxes qui « sapent les efforts en cours pour parvenir à une solution négociée » avec les Etats-Unis.
Au cours des derniers mois, l'Union européenne avait déjà été frappée à trois reprises par des droits de douane de l'administration américaine : 25% sur l'acier et l'aluminium, annoncés mi-mars, 25% sur les automobiles, puis 20% sur tous les autres produits européens, en avril.
Cette dernière surtaxe a été suspendue jusqu'au 9 juillet par l'administration Trump pour engager une négociation.
Depuis vendredi, les tensions commerciales entre les deux premières puissances économiques mondiales sont aussi ravivées après que Washington a accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l'accord de détente négocié le 12 mai entre les deux pays à Genève.
Selon le Wall Street Journal, le problème viendrait de la lenteur avec laquelle la Chine a accordé de nouvelles licences d'exportation de terres rares et d'autres éléments nécessaires aux semi-conducteurs et automobiles.
« La Chine retient des produits qui sont essentiels à la chaîne d'approvisionnements de l'Inde, de l'Europe et ce n'est pas ce que fait un partenaire commercial fiable. Je suis confiant que lorsque le président Trump et le président du Parti (communiste chinois) Xi s'appelleront, cela pourra être réglé », a déclaré dimanche le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, lors d'un entretien à la chaîne américaine CBS.
Outre les tensions commerciales entre les Etats-Unis et leurs partenaires commerciaux, les investisseurs se tourneront au cours de la semaine vers les indices de l'activité du secteur privé « publiés dans de nombreux pays dans le monde, ainsi que les données sur l'emploi aux Etats-Unis », a noté Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
Enfin, jeudi, les investisseurs se tourneront vers la Banque centrale européenne (BCE). Les analystes s'attendent à une nouvelle baisse des taux d'intérêt de l'institution monétaire d'un quart de point, qui ramènerait le taux de dépôt - qui fait référence pour conduire la politique monétaire à court terme - à 2%.
Parmi les valeurs à suivre
Sanofi : le géant pharmaceutique français Sanofi a annoncé lundi acquérir la biotech Blueprint, une société spécialisée dans la mastocytose systémique, une maladie immunologique rare. Pour cette acquisition, Sanofi versera 129 dollars par action, soit une valeur d'environ 9,1 milliards de dollars.
Airbus : la compagnie indienne IndiGo a annoncé dimanche à New Delhi avoir signé pour 30 Airbus A350-900, portant à 60 appareils sa commande de gros porteurs auprès de l'avionneur européen afin d'étendre son réseau international. Le prix de la transaction n'a pas été précisé, mais au dernier tarif catalogue d'Airbus, plus actualisé depuis 2018, il atteindrait 9,5 milliards de dollars.
Atos : l'Etat français a fait une offre ferme pour l'acquisition d'activités stratégiques d'Atos, valorisées 410 millions d'euros et qui comprennent notamment des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, a indiqué lundi le groupe informatique dans un communiqué.