Face aux vives tensions géopolitiques au Moyen Orient, les valeurs dites « refuge » sont préférées des investisseurs par rapport aux actions, considérées comme des actifs risqués. Le contrat à terme de l'indice vedette CAC 40 lâchait ainsi 1,20% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché (à 09H00, heure de Paris).
L'Iran figurant parmi les dix plus grands producteurs de pétrole au monde, les cours de l'or noir s'envolaient : le marché craint une perturbation des chaînes d'approvisionnement et l'anticipation d'une offre en baisse fait grimper les prix. Vers 08H15, le cours du baril de WTI nord-américain bondissait de 7,60% à 73,21 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord de 7,24% à 74,38 dollars.
En cas d'escalade impliquant l'Iran, « le cauchemar absolu serait une fermeture du détroit d'Ormuz », avertissait jeudi Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management. Selon lui, « si l'Iran bloque ce passage étroit, cela pourrait affecter jusqu'à 20% des flux pétroliers mondiaux ».
L'once d'or (31,1 grammes), valeur refuge, affichait une forte hausse, de 1,15%, à 3.424,98 dollars. « Ces frappes israéliennes pourraient marquer le début de tensions régionales plus larges. Si Israël poursuit ses opérations au-delà de ses frontières, la région pourrait rapidement s'embraser », commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
La diplomatie iranienne a affirmé avoir le « droit légitime » de répondre à l'attaque, tandis que le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a promis à Israël un sort « amer et douloureux ». Quant aux Etats-Unis, ils seront « responsables des conséquences » de l'attaque, a assuré Téhéran, bien que la première puissance économique et militaire mondiale, alliée indéfectibles de l'Etat hébreu, affirme ne pas être impliquée.
Israël a expliqué aux Etats-Unis que frapper l'Iran était « nécessaire pour sa défense », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, prévenant Téhéran de ne pas riposter contre « les intérêts américains ». Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit que l'opération militaire israélienne durerait « autant de jours que nécessaire », l'Iran a fermé son espace aérien mais la défense anti-aérienne fonctionne « à 100% de sa capacité », a souligné la télévision iranienne.
Parmi les valeurs à suivre
« Les valeurs pétrolières et du secteur de la défense devraient profiter des tensions géopolitiques croissantes, mais le reste du marché risque de rester sous pression », commente Ipek Ozkardeskaya. A la cote parisienne, des valeurs comme TotalEnergies ou telles que Thales, Dassault Aviation et Safran seront sur le devant de la scène.