Les marchés : Paris dans l'attente
La Bourse de Paris reprend un peu de terrain, mais sans véritable conviction. Le CAC 40 avance de 0,24% et clôture à 7 763 points, dans le sillage d'un S&P 500 à l'équilibre. Les marchés digèrent encore les résultats de Nvidia, la première capitalisation mondiale, tout en intégrant la révision à la hausse de la croissance américaine. Mais la dynamique reste fragile, plombée par les incertitudes politiques en France, alors que le gouvernement Bayrou joue son avenir lors du vote de confiance du 8 septembre.
Du côté des indicateurs, la surprise est venue des États-Unis. Le PIB du deuxième trimestre a été révisé à +3,3% en rythme annualisé, contre +3,1% attendu et +3% initialement publié. Une croissance plus robuste qu'escompté, qui confirme la solidité de l'économie américaine mais qui rebat aussi les cartes pour la Fed. Car si le ralentissement espéré ne se matérialise pas, les chances d'une baisse des taux dès septembre se dissipent un peu. En toile de fond, la prudence reste de mise. Les investisseurs savent que le moindre mot de Jerome Powell ou la moindre fracture politique en Europe peut suffire à renverser la tendance. Les marchés avancent donc au pas, partagés entre le soutien d'une économie américaine toujours solide et la crainte d'un nouveau tour de vis monétaire. À Paris, comme ailleurs, on patiente plus qu'on n'investit.
Les valeurs : Pernod Ricard, Eiffage et Abionyx
Pernod Ricard. Les investisseurs ont salué ce jeudi les résultats annuels de Pernod Ricard. Le géant des spiritueux a publié un bénéfice meilleur qu'attendu, porté par un programme d'économies de 900 millions d'euros et une génération de trésorerie solide. Résultat, le titre gagne 1,37% à la clôture, à 100,40€, après un gain de plus de 8% ce matin, entraînant dans son sillage Rémy Cointreau (+1,02%). Les revenus du groupe reculent pourtant de 3% sur l'exercice 2024-2025, plombés par les États-Unis et la Chine, tandis que l'Inde et l'Europe ont mieux résisté. Le consensus tablait sur pire. L'annonce d'un dividende stable à 4,7€ par action a également rassuré les marchés. Reste que l'horizon est moins dégagé. Alexandre Ricard, président-directeur général, prévient que l'année 2025-2026 sera une période de transition, avec un chiffre d'affaires attendu en baisse dès le premier trimestre, notamment en raison de la faiblesse de la demande et des ajustements de stocks aux États-Unis et en Chine. Mais à Paris, les investisseurs préfèrent retenir l'efficacité de la rigueur budgétaire plutôt que les vents contraires : une manière de confirmer que, parfois, le marché aime trinquer à l'optimisme.
Eiffage vacille entre comptes conformes et incertitude politique. À première vue, les résultats semestriels d'Eiffage ne racontent pas une mauvaise histoire : bénéfice net conforme aux attentes, objectifs confirmés, fondamentaux jugés solides par les bureaux d'études. Pourtant, l'action du groupe de BTP et de concessions cède 2,51% à 107€ à la Bourse de Paris. En cause, un résultat opérationnel courant (voir lexique) légèrement en deçà du consensus, mais surtout l'ombre grandissante du risque politique français. Le vote de confiance réclamé par François Bayrou début septembre, avant le débat budgétaire, ravive les craintes d'instabilité. Pour Eiffage comme pour Vinci, le danger est clair : une remise en cause des concessions autoroutières, pierre angulaire de leur rentabilité. À cela s'ajoutent les menaces plus diffuses de gels d'investissements publics, de reports d'appels d'offres et d'éventuelles taxes ciblant les infrastructures. La publication du groupe, pourtant bonne, passe donc au second plan. Le marché craint désormais le risque de crise politique, nous y consacrons une partie de cette édition.
Abionyx. La biotech éligible au PEA-PME s'envole de 24,19% à 2,87€ ce jeudi, portant sa hausse à plus de 130% depuis janvier, après avoir annoncé être en discussions avec un grand acteur de la santé pour accélérer le développement et la commercialisation de son traitement expérimental contre le sepsis, une réaction grave du corps à une infection pouvant entraîner la défaillance des organes. Ce partenariat potentiel, dont les détails ne sont pas encore connus, confirme l'intérêt des grands groupes pour les technologies d'Abionyx et alimente l'enthousiasme des investisseurs.
La recommandation du jour : La solution luxembourgeoise
Alors que la France traverse une période de forte instabilité politique, de plus en plus d'investisseurs se tournent vers le Luxembourg pour sécuriser leur patrimoine. Le contrat d'assurance-vie luxembourgeois apparaît en effet comme une solution de choix pour qui cherche à conjuguer protection, souplesse et diversification. Ce véhicule d'investissement bénéficie du fameux « super privilège » : en cas de faillite de la compagnie, les souscripteurs sont créanciers de premier rang, ce qui leur assure une sécurité juridique supérieure à celle offerte par un contrat français. À cela s'ajoute une architecture financière ouverte, permettant d'accéder à une large gamme de supports d'investissement, souvent réservés aux investisseurs avertis. Dans un contexte où l'incertitude politique risque d'alimenter la volatilité des marchés et de fragiliser la confiance, le Luxembourg offre ainsi un cadre stable, reconnu pour sa réglementation stricte et sa neutralité politique, permettant aux épargnants de traverser la tempête avec davantage de sérénité. Sans frais d'entrée ni de sortie, et avec des frais de gestion ramenés à 0,75% sur les unités de compte, le contrat Life Mobility Evolution s'impose comme une alternative de choix pour les investisseurs en quête de protection et de performance, tout en restant plus accessible que la plupart des contrats luxembourgeois traditionnels. C'est une combinaison idéale qui allie sécurité et performance. Avec plus de 300 supports d'investissement, des frais négociés au plus bas et un boost sur le fonds en euros (sous conditions) jusqu'au 30 septembre seulement !
Le monde d'après : croissance mais prudence
Nvidia a publié des résultats trimestriels globalement conformes aux attentes. 46,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires (+56 % sur un an) et 26,4 milliards de bénéfices. Pourtant, Wall Street a retenu une note plus amère : les prévisions pour le trimestre en cours, fixées à 54 milliards, ont déçu les investisseurs les plus optimistes qui espéraient jusqu'à 60 milliards. Derrière cette déception se cache surtout l'incertitude autour du marché chinois. Les puces H20, adaptées aux restrictions américaines, n'ont généré aucun revenu au dernier trimestre. Washington pourrait autoriser à nouveau leur exportation, mais en exigeant 15% du chiffre d'affaires réalisé en Chine. Pékin, de son côté, pousse ses géants de la tech à réduire leur dépendance aux technologies américaines, compliquant la donne pour Nvidia.
Malgré ces vents contraires, la demande pour les puces Nvidia reste colossale, notamment avec le lancement de la nouvelle génération Blackwell Ultra, plus performante et moins énergivore, plébiscitée par les géants du cloud. Nvidia conserve donc son statut de baromètre du boom de l'IA : toute fluctuation de ses prévisions devient un signal pour le marché dans son ensemble. En clair, si les tensions géopolitiques entretiennent la volatilité, le moteur de la révolution IA reste bien alimenté. Pour les investisseurs de long terme, Nvidia demeure une pièce maîtresse d'un portefeuille bien diversifié, symbole des promesses mais aussi des risques liés à l'IA. Cet après-midi, le titre cède 1% à 180$, proche de ses records historiques (+35% en 2025).
Le lexique : résultat opérationnel
Le résultat opérationnel courant est un indicateur de rentabilité qui reflète la performance d'une entreprise dans le cadre de son activité habituelle. Il est obtenu en comparant les produits d'exploitation récurrents, comme le chiffre d'affaires et les autres revenus liés à l'activité, avec les charges d'exploitation courantes, comme les achats, les frais de personnel et les amortissements. En excluant les éléments exceptionnels, financiers et fiscaux, il permet de mesurer la capacité de l'entreprise à générer un profit durable grâce à son cœur de métier.