Ce qu'il faut retenir de l'actualité boursière, avec l'analyse des experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : une pluie de résultats

Malgré une matinée positive, le CAC 40 clôture dans le rouge ce soir (-0,31% à 7 599 points), pénalisé par la lourde chute d'Edenred (-13,5%), de Thales (-6,7%) et de Stellantis (-2,2%). Edenred, le spécialiste des titres restaurants, a délivré des résultats plutôt bons mais jugés insuffisants par le marché. Un marché exigeant pour ce premier semestre et qui doit encore digérer beaucoup de publications dans les prochaines heures et séances, dont Alphabet / Google, Tesla, Visa et LVMH ce soir. En attendant, la prudence l'emporte à Wall Street où les prises d'initiative sont très limitées. Ce mardi, on a vraiment senti l'accélération des publications de résultats, comme vous allez le découvrir dans la suite de cette édition avec des variations parfois extrêmement fortes au sein des grandes valeurs françaises.

Les valeurs : Interparfums, Beneteau et Gensight

Interparfums. Le spécialiste des parfums affiche d'exceptionnelles performances au deuxième trimestre, dépassant les prévisions du marché avec un chiffre d'affaires en hausse de 15,7%, à 209,9 millions d'euros. Cette progression a principalement été soutenue par la nouvelle licence Lacoste, qui a rapporté 18,1 millions d'euros sur le trimestre et 36,8 millions d'euros sur l'ensemble du semestre. Le groupe a également rassuré les investisseurs en renouvelant sa licence avec Van Cleef & Arpels pour neuf ans, levant ainsi une grande incertitude. Cette dernière annonce a apaisé les craintes concernant les accords de licence avec Richemont, propriétaire de Van Cleef & Arpels. Les perspectives annuelles d'Interparfums restent solides, avec un objectif de chiffre d'affaires compris entre 880 et 900 millions d'euros pour 2024. Cette confiance renouvelée a propulsé l'action Interparfums à la Bourse de Paris, largement en tête du SBF 120 ce soir : +19,77% à 46,65 euros (+2% depuis le début de l'année).

Beneteau. De l'autre côté du spectre boursier, l'industriel nautique signe l'une des pires performances du SBF : -12,19% à 9,08 euros. Confronté à un ralentissement économique global et à des déstockages chez ses concessionnaires, Beneteau a abaissé ses objectifs de marge pour 2024. Le groupe vendéen enregistre une baisse de 25,5% de son chiffre d'affaires au premier semestre, à 766,4 millions d'euros, principalement en raison d'une chute de plus de 30% dans sa division bateau. Le marché américain a été particulièrement difficile, avec une baisse de 39% de l'activité moteur et une chute de 72% des ventes de petites unités. En Europe, la baisse a été moins prononcée, à 20,4%. Beneteau prévoit désormais un chiffre d'affaires de 1 milliard d'euros pour sa division bateau en 2024, en deçà des attentes initiales, et une marge opérationnelle comprise entre 3% et 6%, contre 7% à 10% auparavant. Depuis le début de l'année, le titre cède désormais plus de 27% en Bourse.

Gensight. La biotech française signe l'une des meilleures performances à Paris : +6,77% à 0,33 euros. Son rapport semestriel indique une trésorerie de 6,9 millions d'euros au 30 juin 2024, contre 2,1 millions d'euros à la fin de 2023, grâce à une récente augmentation de capital de 9,2 millions d'euros réalisée en mai et à la renégociation de ses créances. Cette amélioration financière offre une bonne visibilité jusqu'au début du quatrième trimestre à la société biopharmaceutique. En parallèle, elle a également avancé dans le développement de ses thérapies géniques. En Bourse, le titre cède toutefois 28% depuis le 1er janvier.

Demain à la nue : PMI & Entreprises

Demain, les marchés suivront la dernière salve d'indices PMI. Ces indicateurs d'activité économique devraient indiquer un léger rebond dans les industries et les services en France, en Allemagne et plus largement en zone euro sur les premières semaines de juillet. L'activité des industries est toutefois attendue sur un niveau particulièrement faible, pratiquement au plus bas en quatre ans. Les chiffres américains devraient rester excellents, sans surprise. Wall Street surveillera également les ventes de logements neufs réalisées le mois dernier. Du côté des entreprises, IBM, Thermo Fisher Scientific, BNP, Kering, Orange, Michelin, Carrefour et Nexans publieront leurs résultats semestriels. À suivre !

Le monde d'après : Les ENR, incontournables !

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la production mondiale d'électricité d'origine renouvelable dépassera celle issue du charbon en 2025. Les énergies renouvelables dont l'hydroélectricité, le solaire et l'éolien devraient en effet fournir 35% de l'électricité en 2025, contre 30% l'an dernier. Cette hausse est importante, bien que la transition vers des sources décarbonées ne soit pas encore assez rapide selon les experts. Le photovoltaïque devrait répondre à la moitié de la croissance de la demande, avec le solaire et l'éolien couvrant ensemble 75%. Cependant, la production de centrales à charbon ne devrait pas diminuer cette année, en raison de la forte demande en Chine et en Inde. La Chine, avec ses capacités hydrauliques, pourrait en théorie réduire la part du charbon et les émissions de CO2 dès cette année. Globalement, l'AIE prévoit une croissance annuelle de la demande en électricité de 4% en 2024 et 2025, un niveau inégalé depuis 2007, poussée par l'activité économique et l'électrification des équipements.

Le lexique : PCE Core

Le PCE (Personal Consumption Expenditures) est une statistique majeure de l'économie américaine. Elle est publiée par le « Bureau of Economic Analysis » et est utilisée par la Réserve Fédérale pour estimer le niveau d'inflation nationale. Elle mesure la consommation des ménages portant sur les biens durables, non durables et les services. Le PCE Core est une statistique similaire, à ceci près qu'elle exclut les dépenses d'alimentation et d'énergie, souvent considérées comme saisonnières, volatiles et générant des distorsions dans les mesures d'inflation. Vendredi à 14h30, les investisseurs prendront connaissance des données de juin, les plus attendues de la semaine sur le front économique, alors que l'inflation se tasse petit à petit outre-Atlantique.