Le résumé de la séance Bourse du lundi 12 août avec les experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : Le luxe lâche...

La Bourse de Paris a fini en légère baisse ce soir (-0,26%), pour s'établir à 7 250 points, affectée partiellement par les performances moroses du secteur du luxe, avec Kering chutant de 1,85%, L'Oréal de 1,59%, et Hermès de 0,5%.

Cette récente tendance baissière du luxe s'explique principalement par les dernières actualités fondamentales en provenance de la Chine et du Japon. D'un côté, un ralentissement de la consommation chinoise notamment à cause des fortes fluctuations de sa devise et de l'autre, la politique monétaire japonaise et la décision de la BOJ de potentiellement remonter les taux prochainement obligeant les vendeurs à découvert de Yen de racheter leurs positions en débouclant leurs positions sur le luxe français et la tech américaine. Ces deux raisons impactent pour l'instant les marchés.

À ça s'ajoutent beaucoup d'incertitudes sur la politique monétaire américaine et les élections présidentielles de novembre. Les marchés restent donc prudents dans l'attente de la publication de l'indice des prix à la consommation (CPI) pour juillet aux États-Unis, prévue ce mercredi. Cet indicateur sera à nouveau crucial pour anticiper les futures décisions de la Réserve fédérale américaine. La principale interrogation consiste à savoir si l'économie américaine continue de se diriger vers un atterrissage en douceur ou une possible récession, les marchés financiers demeurent donc dans une attente vigilante.

Les valeurs : TotalEnergies, Kering et Esker

TotalEnergies Le géant énergétique français enregistre ce soir une hausse de 0,6% à 61,72 euros, grâce à des avancées dans ses opérations de carburants renouvelables et de production pétrolière. Aujourd'hui, le groupe marque une avancée significative en fournissant sa première cargaison de biocarburant à 100% pour les navires à Singapour. Un biocarburant durable fabriqué à partir d'huile de cuisson usagée qui promet de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 90% sur son cycle de vie.

Parallèlement, la société a lancé la production sur le champ d'Anchor dans le Golfe du Mexique. Ce projet devrait produire 75 000 barils de pétrole et 28 millions de pieds cubes de gaz par jour, boostant ainsi les perspectives de croissance et de cash-flow de l'entreprise.

Kering Lanterne rouge du CAC40, Kering recule ce soir de 1,85% à 249,85€ après avoir baissé les prix de plusieurs produits, dont le célèbre sac Loulou d'Yves Saint Laurent, dans des marchés clés comme la France, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Chine.

Cette réduction des prix, rare dans l'industrie du luxe, indique une correction après des hausses de prix jugées excessives durant les années post-pandémie. Alors que l'inflation des produits de luxe, auparavant bien supérieure à la moyenne historique de 5% à 7%, commence à diminuer, cette normalisation des prix et des comportements de consommation pèse sur l'action de Kering. Depuis le début de l'année, le titre cède plus de 37%.

Esker Coup de projecteur sur Esker ! Le spécialiste lyonnais de la dématérialisation des documents administratifs, éligible au PEA-PME, gagne de 3,18% ce soir à 227 euros ! Le titre s'est envolé suite aux rumeurs d'un intérêt marqué du fonds britannique Bridgepoint pour un rachat potentiel. En pleine période estivale, l'annonce de ces discussions préliminaires, bien qu'encore incertaines à ce stade, a insufflé un nouvel élan spéculatif autour de la valeur.

Esker, déjà en pleine croissance dans un contexte de transformation numérique boostée par des réglementations favorables comme la facturation électronique en France, confirme ainsi son attractivité comme cible dans un secteur qui continue de se consolider. Depuis le début de l'année, le titre gagne plus de 43%.

L'agenda du lundi : Encore une semaine sous tension ?

Cette semaine, les marchés retiennent leur souffle avec une série de publications économiques cruciales. Dès demain, les prix à la production aux États-Unis ouvriront le bal, et donneront le ton sur l'inflation qui reste un enjeu brûlant dans le contexte actuel... Mercredi, ce sera au tour des indices des prix à la consommation (IPC) en France et aux États-Unis pour juillet.

Des indicateurs sous haute surveillance alors que les banques centrales ajustent leurs stratégies face à la hausse des prix. Enfin, jeudi, le Japon dévoilera son PIB du deuxième trimestre, offrant une lecture indispensable de la reprise en Asie, tandis que les ventes au détail américaines apporteront un éclairage sur la robustesse de la demande des consommateurs. Une semaine sous haute tension pour les acteurs économiques et financiers.

Demain à la Une : ZEW & Inflation au menu !

Demain, les marchés se concentreront sur deux indicateurs économiques cruciaux : l'indice ZEW d'août, qui mesure le sentiment des analystes et investisseurs en Allemagne, offre des insights sur les attentes économiques futures en Europe, et les prix à la production aux États-Unis pour juillet, qui fourniront des données sur les tendances inflationnistes au niveau de la production. Ces informations seront essentielles pour évaluer les pressions économiques et influencer les politiques monétaires futures.

Le monde d'après : Le rebond de l'or se poursuit

Le rebond de l'or continue de captiver les investisseurs ce lundi, avec l'once flirtant avec les 2 464$, en hausse de 1,56%. Après une chute en début de semaine dernière et la récupération rapide de ses pertes, ce métal précieux reste sous l'influence de sa moyenne mobile à 50 jours à 2 473$. L'or est un actif à surveiller de près, particulièrement à l'approche de la publication des données américaines sur l'inflation et les ventes au détail ce mercredi.

Les réactions à ces indicateurs pourraient déclencher des mouvements significatifs pour le métal jaune. Les performances de l'or sont intrinsèquement liées à la dynamique économique actuelle, marquée par l'anticipation des décisions de la Fed concernant les taux d'intérêt. Un IPC (voir lexique) plus élevé que prévu pourrait initialement nuire à l'or, renforçant le dollar, tandis qu'un IPC inférieur pourrait entraîner une baisse plus prononcée des taux, favorable à l'or.

Le lexique : IPC

Indice des prix à la consommation (IPC). Indicateur économique majeur qui mesure l'évolution, dans le temps, des prix d'un panier fixe de biens et services couramment achetés par les ménages. L'indice est couramment utilisé pour estimer l'inflation, c'est-à-dire la hausse générale des prix. L'IPC aide à estimer le pouvoir d'achat des consommateurs et est souvent utilisé pour ajuster les salaires, les pensions et les taux. L'indice américain de mai sera publié mercredi à 14h30, c'est la donnée la plus attendue de la semaine par les marchés.