Ce qu'il faut retenir de l'actualité boursière du lundi 2 septembre, avec les experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : Labor Day

La Bourse de Paris débute le mois de septembre en léger gain, +0,20% à la clôture, à 7 646 points. La séance a été particulièrement calme sur l'ensemble des places européennes, Wall Street étant fermée aujourd'hui pour la fête du travail.

Au niveau mondial, les investisseurs attendent désormais le rapport mensuel sur l'emploi américain qui sera publié vendredi après-midi. Il est déterminant pour la politique monétaire de la Réserve fédérale et le marché attend de bons résultats, après la déception provoquée par le précédent rapport, il y a un mois. Le petit gain du CAC était loin d'être acquis...

Ce matin, l'indice français a évolué dans le rouge, à cause de statistiques décevantes en provenance de Chine, où l'indicateur PMI sur l'activité industrielle est ressorti sur un niveau assez faible. Cette faiblesse a particulièrement affecté le secteur du luxe, très dépendant du marché chinois. Les titres de Kering, LVMH et Hermès ont été malmenés avant de se reprendre et de limiter leurs pertes cet après-midi. En revanche, Sanofi affiche la plus forte hausse du CAC 40, soutenue par des résultats cliniques prometteurs pour un traitement contre la sclérose en plaques. On en reparle dans la suite du Journal ! Bonne lecture

Les valeurs : Sanofi, Atos et Memscap

Sanofi : l'action Sanofi grimpe de 3,62% à 104,86€ aujourd'hui, en tête du CAC, après l'annonce de résultats encourageants pour son traitement expérimental « Tolebrutinib », destiné à soigner une forme de sclérose en plaques. Bien que le médicament n'ait pas atteint tous les objectifs dans une autre étude, ce succès partiel a suffi à rassurer les investisseurs. Le marché voit désormais le Tolebrutinib comme un traitement prometteur pour une forme de sclérose en plaques où les options actuelles sont limitées. Ce développement renforce la confiance dans la capacité de Sanofi à lancer de nouveaux médicaments et à diversifier ses sources de revenus. Depuis le début de l'année, le titre gagne 17%. Notre recommandation de long terme.

Atos : le feuilleton Atos n'est pas prêt de se terminer. Ce soir, l'action chute de 7,27% à 0,76 euro après que l'entreprise de services numériques a révisé à la baisse ses projections pour 2024 et 2027, suite à des résultats décevants au premier semestre. Le groupe, qui a récemment sécurisé un accord avec ses banques et créanciers pour sa restructuration financière, doit maintenant faire face à des défis opérationnels persistants. Atos a annoncé une baisse de 2,7% de ses revenus et une réduction de sa marge opérationnelle à 2,3% au premier semestre.

En conséquence, l'entreprise prévoit désormais un repli plus prononcé de ses ventes en 2024, une baisse de sa marge opérationnelle et une détérioration de sa trésorerie. Atos se prépare en parallèle à présenter son plan de restructuration au tribunal de commerce le mois prochain, ce qui entraînera une dilution massive de ses actions, à plus de 99,9%... Cette restructuration est cruciale pour stabiliser les finances du groupe, mais elle laisse présager une chute importante de la valeur de l'action, avec des projections qui laissent craindre un cours de l'action à seulement un centime. Les investisseurs réagissent à ces nouvelles en continuant de se désengager, ce qui explique la baisse du jour. Le groupe cède plus de 88% depuis le début de l'année.

Memscap : l'action Memscap recule de 8,26% à 6 euros suite à la publication de résultats semestriels jugés moins dynamiques que prévu. Bien que le chiffre d'affaires ressorte en hausse de 3% pour atteindre 7,3 millions d'euros, le bénéfice opérationnel (voir lexique) a diminué de près de 900 000 euros en raison de l'augmentation des coûts. Le profit net a également baissé, passant de 1,13 million d'euros au premier semestre 2023 à 992 000 euros cette année. Si le secteur avionique a progressé de 8%, les ventes dans le secteur médical ont reculé de 3%. Euroland maintient pour le moment sa recommandation d'achat avec un objectif de 10,5 euros. Depuis le début de l'année, ce titre éligible au PEA-PME perd 1%.

L'agenda du lundi : Rapport sur l'emploi US

La semaine boursière débutera réellement demain, avec la réouverture de Wall Street. Au programme de cette rentrée, une nouvelle salve d'informations : indicateurs d'activité économique PMI, balance commerciale américaine et surtout, le traditionnel rapport mensuel sur l'emploi. C'est l'un des derniers temps forts majeurs, avant la prochaine réunion de la Fed, les 17 et 18 septembre. Le marché anticipe largement une première baisse des taux à cette occasion. Vendredi à 14h30, ce rapport sera suivi de près par les investisseurs, le consensus de marché est de 164 000 créations d'emplois en août dans le secteur privé, hors agriculture, contre 114 000 en juillet.

Demain à la Une : Réouverture de Wall Street

La principale actualité de demain sera comme bien souvent américaine ! À 16h, l'indice d'activité industrielle PMI d'août sera publié. Le marché table sur une contraction de l'activité manufacturière, mais bien moins marquée qu'en Europe. Ce matin, les PMI allemand, français et de la zone euro sont effectivement ressortis sur un niveau particulièrement bas. Le marché craignait toutefois des résultats pires encore... Demain et dans les prochaines séances, avec le retour des volumes américains sur le marché, les investisseurs devraient surveiller les résistances des 7 690 et 7 725 points sur le CAC 40 en cas de poursuite de la hausse. Les principaux supports, en cas de baisse, sont sur les 7 575 et 7 500 points. À suivre !

Le monde d'après : Robot à la rescousse

La centrale nucléaire de Fukushima est le symbole d'une des pires catastrophes nucléaires de l'histoire. Depuis 2011, près de 880 tonnes de débris radioactifs demeurent sur le site. La centrale s'apprête toutefois à franchir une nouvelle étape décisive dans sa décontamination avec l'aide d'un robot de pointe. Cet engin high-tech est conçu pour pénétrer le cœur du réacteur le plus endommagé, où des centaines de tonnes de débris radioactifs restent à retirer. Une mission périlleuse, mais cruciale, qui pourrait redéfinir les méthodes de gestion des accidents nucléaires.

Le processus de collecte et d'analyse prendra plusieurs semaines, mais son succès conditionnera le reste des travaux de déclassement de la centrale. L'initiative s'inscrit dans un projet global qui s'étendra sur plusieurs décennies, visant à restaurer le site de Fukushima. Avec un calendrier qui prévoit l'achèvement du retrait du combustible d'ici 2031 et encore 30 à 40 ans pour la décontamination totale, l'utilisation de technologies robotiques avancées est indispensable et met en lumière ces solutions de pointe, plus que jamais présentes, de l'industrie à la santé.

Le lexique : Résultat opérationnel

Le résultat opérationnel d'une entreprise, aussi appelé “« résultat d'exploitation », mesure la performance économique de ses principales activités avant l'intégration des éléments financiers et exceptionnels. Il se calcule en soustrayant les charges opérationnelles (coûts de production, salaires, frais généraux, amortissements) des produits opérationnels (revenus des ventes et autres revenus courants).

Il présente ainsi la rentabilité des activités principales de l'entreprise, indépendamment de sa structure financière et des événements non récurrents. Le résultat opérationnel se distingue donc du résultat net, qui inclut les éléments financiers (comme les charges et produits financiers) et les éléments exceptionnels (comme les gains ou pertes exceptionnels).