Les contribuables désireux d'alléger la facture de leur impôt sur le revenu au titre de l'année 2024 peuvent faire le choix de se tourner vers des FCPI (Fonds communs de placement dans l'innovation). Concrètement, ces véhicules d'investissement sont des placements, sans garantie en capital, qui permettent d'investir dans des PME, essentiellement, non cotées.

En effet, comme le rappelle une note d'information publiée récemment par la banque publique d'investissement (BPI France), ces véhicules d'investissement doivent d'être investis au moins à 70% dans des titres non cotés de PME européennes innovantes. En conséquence, ces sociétés doivent consacrer au minimum 10% de leur budget à la recherche et au développement mais aussi pouvoir justifier de la création de procédés ou de produits innovants lui ayant permis d'obtenir le label, « entreprise innovante », décerné par Bpifrance pour une durée de trois ans.

Carotte fiscale à la clé

Pour inciter les particuliers à souscrire à des parts de FCPI, l'État leur accorde une carotte fiscale : ils bénéficient ainsi d'une réduction directe d'impôt correspondant à 18% du montant net investi (ne prenant pas en compte les frais d'entrée), dans la limite de 12 000 euros pour une personne seule et de 24 000 euros pour un couple, soit une réduction maximum de respectivement, 2 160 euros et 4 320 euros.

Précisons également que cette réduction entre dans le plafond global des niches fiscales fixé à 10 000 euros. Toutefois, le contribuable doit conserver son investissement pendant une période minimum de cinq ans, sachant que les sociétés de gestion proposant des FCPI imposent bien souvent des durées supérieures, de l'ordre de sept à dix ans. Petit cadeau : à l'issue de la période d'investissement, les éventuelles plus-values réalisées ne sont pas imposables au titre de l'impôt sur le revenu, seuls les prélèvements sociaux restent dus par le souscripteur, soit un total de 17,2%.

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Quid de la performance ?

Néanmoins, il convient de ne pas investir les yeux fermés. En effet, un récent rapport de la Cour des Comptes pointe du doigt la gestion de ces fonds d'investissement, en particulier le niveau élevé de leurs frais de gestion et leurs performances financières décevantes. Ainsi, sur la base de l'échantillon de 24 FCPI étudié par les locataires de la rue Cambon, les frais réels effectivement prélevés ont atteint en moyenne 4,5% par an. En clair, une part non négligeable de la performance ne finit pas dans la poche de l'investisseur. Ainsi, sur une période de dix ans par exemple, ces frais raboteraient de près de moitié le rendement global.

De plus, d'après ce même rapport de la Cour des comptes, les performances de ces fonds d'investissement sont très décevantes, affichant une rentabilité nette de frais le plus souvent négative, avant prise en compte de l'avantage fiscal. À partir d'un échantillon portant sur 40 fonds clôturés, le rendement annuel s'est inscrit dans le rouge, ressortant en moyenne à -5,1 %. Du coup, au final, bon nombre d'investisseurs n'enregistre pas le moindre gain, y compris en prenant en compte l'avantage fiscal obtenu au moment de leur souscription.

Les précautions à prendre

Pour mettre toutes les chances de son côté, les spécialistes recommandent de sélectionner des FCPI gérés par une société de gestion expérimentée, disposant d'une solide équipe dans le domaine du capital-investissement afin de « sélectionner au mieux les entreprises en portefeuille », comme le rappelle Grégoire Sentilhes, président et co-fondateur de NextStage AM.

De plus, « il est également important de choisir une société de gestion transparente (par exemple dont les performances sont facilement consultables) et qui a démontré sa capacité à générer de la performance dans le temps. Pour éviter les erreurs, il est également recommandé d'examiner de près les performances des fonds arrivés à échéance. En règle générale, ces performances sont accessibles sur les sites Internet des sociétés de gestion proposant des FCPI.

Un dernier conseil : privilégier si possible les FCPI diversifiés, par opposition à ceux qui se spécialisent sur un secteur particulier, afin de ne pas mettre ses œufs dans le même panier et limiter ainsi le risque car l'AMF (Autorité des Marchés Financiers) rappelle que ce type de produit « comporte des risques élevés pour les épargnants, notamment en termes de perte en capital ».

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