Erreur sur les montants pré-renseignés, taux d'abattement et plafonds réduits... Pour les propriétaires qui tirent des revenus de plateformes type Airbnb, de nombreux changements sont survenus ces derniers jours. Voici à quoi il faut penser avant de remplir sa déclaration de revenus.

Réaliser sa déclaration de revenus peut parfois s'avérer compliqué, d'autant plus quand les revenus à déclarer se multiplient. Si vous êtes propriétaire et que vous tirez des revenus d'une plateforme comme Airbnb par exemple, vous devez ainsi, si vous avez choisi le régime micro-BIC, reporter vos recettes en case 5ND « locations meublées » du formulaire 2042 C pro, un document complémentaire à celui que vous complétez pour vos revenus salariés et de placements.

Pour vous faciliter un peu la tâche, depuis 2020, les contribuables français « étaient habitués à ce que nous puissions mettre à leur disposition au moment du parcours déclaratif les éléments transmis par les plateformes », expliquait voici quelques semaines Guillaume Robert, directeur général adjoint de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP). Une sorte d'aide à la déclaration, « qui permettait à la fois de rappeler que [l'administration fiscale] savait que [les contribuables] avaient procédé à des locations meublées, que la plateforme nous avait dit que c'était tant, et donc merci de vérifier que c'était imposable ou pas ».

Ressortir ses documents pour ne pas faire d'erreur

Or, cette année, les propriétaires concernés ont une chance de voir cette case vide de toute indication. « Un certain nombre de plateformes, du fait de difficultés techniques rencontrées par certaines plateformes dans certains pays, ne nous enverrons pas ces éléments de revenus générés par l'activité et donc les contribuables doivent être attentifs », confirmait encore Guillaume Robert. Ce dernier invite donc les loueurs Airbnb à la vigilance, rappelant que ne rien avoir affiché ne signifie pas qu'il ne faut rien déclarer. Mieux vaut donc ressortir votre récapitulatif des gains envoyés par votre plateforme de location en début d'année 2024 pour éviter tout oubli.

Voici pour le premier piège. Le deuxième concerne les montants à déclarer, et les seuils d'abattement. En effet, pour les propriétaires concernés, de nombreux changements ont eu lieu ces derniers mois. Le dernier en date, du 21 mai 2024, opère une refonte de la fiscalité applicable à la location des meublés de tourisme. Dans la dernière version, adoptée par le Sénat, il est prévu, s'agissant des meublés de tourisme non classés, d'aligner l'abattement applicable sur celui du régime micro-foncier de la location nue, soit 30%. Quant au plafond, il sera, lui, aligné sur celui de la location meublée non professionnelle (LMNP), c'est-à-dire 23 000 euros de chiffre d'affaires.

Des nouveautés fiscales applicables sur votre déclaration... 2025

Bonne nouvelle cependant : ces changements ne seront à prendre en compte que dans votre déclaration de l'année prochaine, au printemps 2025, à l'heure de compléter vos loyers touchés en 2024. Une note du Bulletin officiel des finances publiques dédiée aux impôts, publiée mercredi 14 février, précisait qu'il sera « admis que les contribuables puissent continuer à appliquer aux revenus de 2023 les dispositions (...) antérieures ». En clair, pour la déclaration 2024 sur les revenus 2023, rien ne change : il est toujours possible d'appliquer les seuils et abattements des années précédentes.

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