Oui, la date limite est largement dépassée. Mais, en cas d'erreur, il n'est jamais trop tard pour réparer un oubli ! Bonne nouvelle : l'outil de correction est désormais ouvert. Voici notre pense-bête pour vous plonger une dernière fois dans la déclaration 2024 en quête de 3 sources d'erreurs potentielles : les cases piégeuses, les avantages fiscaux oubliés et les omissions coupables.

Oups ! Vous avez loupé l'occasion de réclamer une réduction d'impôt ? Vous avez profité de la déclaration automatique sans déclarer les frais d'emploi à domicile ou de garde d'enfants ouvrant droit à crédit d'impôt ? Vous avez « oublié » de déclarer une partie de vos revenus et vous vous rendez compte de la bourde à la lecture de votre avis d'impôt 2024 ?

Avis d'impôt 2024 : ces 5 infos utiles à conserver (ou à vérifier)

Ça tombe bien : la mention « Accéder à la correction en ligne » apparaît en évidence, en bleu, au milieu de votre espace personnel sur impots.gouv.fr. Si vous vous êtes réellement trompé, ou si vous avez oublié de déclarer une ligne de revenus, cet outil vous permet de corriger le tir. Il sera ouvert jusqu'au 4 décembre 2024. Mais n'attendez pas l'hiver... Corriger rapidement vous permet en effet de limiter (ou d'éviter) les éventuels intérêts de retard.

Un second avis d'impôt 2024 à prévoir

La Direction générale des finances publiques (DGFiP) va devoir effectuer une « taxation corrective ». Par conséquent vous allez recevoir un second avis d'impôt, après la mise à disposition du premier fin juillet dans votre « espace particulier » sur le site des impôts. Et le paiement (ou le remboursement du trop-perçu) se fera probablement en deux fois au lieu d'une cet été.

Comment corriger votre déclaration de revenus après la date limite

1. Les cases piégeuses

Si vous êtes un « parent isolé »

La rubrique « parent isolé » apparaît en tout début de déclaration. Les parents qui certifient « vivre seul » avec un ou des enfants à charge, en 2023, doivent cocher la case T. Une action qui n'a rien de neutre : vous obtenez une demi-part supplémentaire, ce qui abaisse mécaniquement votre impôt, même si l'avantage est plafonné à 4 149 euros. Les foyers monoparentaux peuvent d'ailleurs cocher cette case même si les enfants sont en résidence alternée : l'avantage est divisé par deux.

Si vous avez été parent isolé par le passé, pendant au moins 5 ans, et que vous vivez toujours seul, vous pouvez cette fois cocher la case L, l'avantage étant alors limité à 1 050 euros. Attention : les veuves et veufs doivent eux cocher la case V, plus intéressante fiscalement.

Ce qu'il faut savoir avant de cocher la case « parent isolé »

Si vous touchez des revenus de placements bancaires

Quelques années en arrière, pas moins de 8 millions de foyers fiscaux ont laissé la case 2OP vide (le choix par défaut) alors qu'ils auraient eu intérêt à la cocher. C'était en 2019, pour sa première année d'existence. Montant perdu : 7 euros ou moins pour 4 millions de foyers, mais plus de 50 euros pour 1,6 million de ménages ! Depuis, Bercy a corrigé le tir. En théorie, le fisc vous signale si vous effectuez le mauvais choix en fin de déclaration.

À quoi sert cette case 2OP ? Vous êtes concerné si vous touchez des revenus du patrimoine (livrets non réglementés, certains PEL, certains revenus boursiers...) soumis, par défaut, au prélèvement forfaitaire unique (PFU), ou « flat tax », fixé à 12,80% pour l'impôt sur le revenu. Or les ménages non imposables et certains faiblement imposés ont intérêt à cocher la case 2OP pour renoncer au PFU et choisir une imposition au barème progressif, comme pour les revenus du travail.

Impôt sur le revenu : 2OP, cette case magique qui vous évite de payer à tort

2. Les réductions et crédits d'impôt oubliés

Si vos enfants sont au collège, au lycée ou à l'université

Vous avez le droit à une réduction d'impôt lorsque vos enfants à charge sont scolarisés au collège, au lycée ou dans l'enseignement supérieur. Indiquez dans ce cas le nombre d'enfants poursuivant leurs études en 2022 aux cases 7EA (collège), 7EC (lycée) et 7EF (enseignement supérieur), ou à la ligne juste en-dessous pour la résidence alternée. Cette réduction d'impôt est largement méconnue : sur Oups.gouv.fr, Bercy cite cet oubli dans le top 20 des erreurs déclaratives les plus fréquentes. Chacune de ces cases est remplie par moins de 2 millions de foyers chaque année... or l'Éducation nationale recense 3,4 millions de collégiens et 2,2 millions de lycéens.

Êtes-vous sûr de n'avoir oublié aucune réduction d'impôt ?

Si vos enfants sont nés entre 2017 et 2023

Vos enfants avaient moins de 6 ans au 1er janvier 2023 ? Tous les frais de garde ouvrent droit au crédit d'impôt de 50%. Oui, tous les frais de garde, y compris le périscolaire, halte-garderie, le centre de loisirs, la crèche... et pas seulement les salaires des « nounous » et assistants maternels, seules charges préremplies sur votre déclaration grâce à vos déclarations Pajemploi. En cas d'oubli, rendez-vous à la ligne 7GA-7GB-7GC (selon l'enfant concerné). Comme il s'agit d'un crédit d'impôt, cet avantage profite aussi aux foyers non imposables.

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Si vous donnez aux œuvres, partis politiques ou syndicats

Près de 6 millions de foyers déclarent chaque année des dons aux œuvres caritatives. L'erreur courante, toutefois, est de se perdre dans la catégorisation des dons aux œuvres. Tous les dons 2023 aux organismes d'aide aux personnes en difficulté (Restos du cœur, Croix-Rouge, Secours populaire...) sont à remplir à la ligne 7UD, et ce même si le montant dépasse le plafond de la réduction à 75%, fixé à 1 000 euros de dons cette année. Le fisc bascule alors le surplus dans l'autre catégorie de dons qui a un plafond de réduction de 66%. Par ailleurs, des cases spécifiques sont dédiées aux dons aux partis politiques (7UH) ou aux cotisations syndicales (7AC).

A savoir : les cotisations syndicales n'ouvrent pas droit à une réduction mais à un crédit d'impôt ! Seule condition, pour y avoir droit : ne pas opter pour les frais réels (il faut dans ce cas les inclure aux frais réels).

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3. Les oublis coupables

Si vous avez un compte « étranger » : Revolut, N26...

Vous avez une carte bancaire Revolut, N26, Wise ou encore Bunq ? Tous ces établissements ont la particularité d'être basés à l'étranger. Si vous possédiez un compte au 1er janvier 2023, ou si vous en avez ouvert un l'an passé, vous êtes tenu d'informer le fisc de son existence, en remplissant l'annexe 3916. Pas de panique : déclarer ce compte de paiement à l'étranger n'aura aucune incidence sur le montant de votre impôt.

Comment déclarer vos comptes N26, Revolut ou PayPal ?

Si vos enfants ou vous-même avez un job étudiant

Vous êtes étudiant (ou votre enfant à charge est étudiant) et vous avez compris qu'il n'est pas nécessaire de déclarer vos revenus ? C'est une faute ! Vous devez déclarer les revenus de vos jobs étudiants en appliquant une exonération partielle : ainsi les 5 204 premiers euros sont exonérés pour les étudiants de moins de 26 ans. Si les ressources tirées de votre job étudiant (ou du job de votre enfant) dépassent ce seuil, il faut déclarer le surplus : 796 euros seulement si les revenus annuels du job étudiant grimpent à 6 000 euros, par exemple. Des revenus à indiquer à la ligne 1AJ si vous remplissez votre propre déclaration, à la ligne 1CJ-1DJ s'il s'agit de votre ou vos enfants. En revanche, si les revenus proviennent d'un stage rémunéré, le seuil d'exonération est bien plus élevé (20 815 euros).

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Si vos parents vous versent de l'argent régulièrement

Vos parents vous versent de l'argent, chaque mois ou du moins régulièrement, pour vous aider financièrement ? Faut-il déclarer ce complément de revenus au fisc ? En théorie, oui : un don régulier ne peut être considéré comme un « présent d'usage », même si le montant est modeste, car du point de vue fiscal les cadeaux doivent rester ponctuels et liés à un événement. Dans les faits, le risque de requalification fiscale est faible si les montants sont raisonnables mais il est tout de même préférable de jouer la transparence.

D'ailleurs, si cet argent reçu chaque mois est nécessaire pour subvenir à vos besoins, c'est même dans l'intérêt de vos parents de déclarer cette somme : ils peuvent profiter de la déduction pour pension alimentaire, ce qui va réduire leur impôt. A savoir : si vos parents choisissent de comptabiliser ces dons comme une pension alimentaire, ils renseignent le décompte sur leur déclaration. Un choix possible à condition d'être en capacité de démontrer au fisc que vous avez besoin de ce soutien financier pour vivre. Vous aussi devez alors renseigner ces sommes, dans la catégorie « revenus », à la ligne 1AO (« pensions alimentaires perçues »).

Dois-je déclarer ce que me versent mes parents chaque mois ?

D'autres erreurs fréquentes

Impossible de faire une liste exhaustive de tout ce que vous auriez dû modifier, tant les situations sont diverses, mais aussi parce que la déclaration préremplie n'intègre pas toutes les familles de revenus. N'oubliez pas, entre autres, de détailler les revenus tirés de plateformes telles qu'Airbnb, qui sont bien renseignés mais pas préremplis. N'oubliez pas, non plus, les chèques-vacances quand le plafond annuel de 1 747 euros est dépassé, ni les tickets resto quand la participation de l'entreprise dépasse 6,91 euros euros par jour, ni certains cadeaux de l'employeur...

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