63 millions : la prime Macron, nouveau fournisseur d'épargne salariale

Figé pendant des années autour de 10 millions de comptes, le nombre d'épargnants salariaux rebondit clairement depuis quelques années. La conséquence, surtout, d'entreprises - et particulièrement de petites structures - qui ouvrent de plus en plus l'accès au partage de la valeur à leurs salariés.

Et une nouvelle corde s'est ajoutée récemment à l'arc de l'épargne salariale : la prime Macron. Ou plutôt prime de partage de la valeur. Pourquoi ? Car depuis la publication d'un décret au Journal officiel du 30 juin 2024, vous pouvez placer votre prime Macron sur votre plan d'épargne salariale. L'intérêt ? Comme pour vos primes d'intéressement ou de la participation : éviter de payer l'impôt sur le revenu, puisque la prime de partage de la valeur est fiscalisée depuis 2024, justement.

Résultat : en à peine quel mois, cette nouvelle passerelle trouve son public. « La prime de partage de la valeur contribue déjà pour 63 millions d'euros aux investissements dans les plans d'épargne d'entreprise ou retraite [pour 4,4 milliards d'euros de versements volontaires de salariés au total, NDLR] alors que la loi n'a ouvert cette possibilité de versement que depuis un an », relève l'AFG, groupement des gestionnaires d'actifs et donc de gestionnaires d'épargne salariale.

Prime Macron dans votre entreprise ? Pourquoi ce n'est pas forcément une bonne nouvelle

16% : les fonds monétaires font de la résistance

C'est tout sauf un scoop : les fonds monétaires plombent le rendement des portefeuilles d'épargne salariale. Logique : leur rôle n'a jamais été de viser une performance financière mais bien d'être un fonds de repli ou rassurant si vous souhaitez retirer votre argent rapidement, ou quand une gestion pilotée approche de son terme, par exemple. Mais de longue date les salariés frileux y investissent une large part de leur épargne salariale.

Sur le long terme, la tendance est tout de même à la baisse des investissements en fonds monétaires. « Parmi les fonds diversifiés [à différencier des fonds d'actionnariat salarial, qui pèsent 35% des encours, NDLR], la part des fonds monétaires diminue passant de 21% en 2013 à 16% en 2024 tandis que celle des fonds actions progresse fortement passant sur la période de 10% à 17% », lit-on dans le communiqué de l'AFG, publié à l'occasion de ses résultats annuels 2024. En revanche, de 2023 à 2024, peut-être en réaction aux incertitudes géopolitiques, les Français ont à nouveau favorisé les fonds monétaires, dont la part a rebondi de 15% en 2023 à 16% en 2024.

« Les déblocages anticipés représentent 35% des montants des rachats »

35% : un tiers de déblocages en anticipé

L'illustration que, parfois, l'intéressement ou la participation sont investis en épargne salariale en profitant de l'avantage fiscal... pour mieux les retirer dès que c'est possible. « Le niveau des rachats (-19 milliards d'euros) est en hausse par rapport à celui de 2023 (-17,8 milliards d'euros) tiré par des prises de bénéfice sur les fonds d'actionnariat salarié (-7 milliards d'euros) », lit-on dans l'étude annuelle de l'AFG.

« Les déblocages anticipés représentent 35% des montants des rachats (stable par rapport à 2023) soutenus par les motifs de cessation du contrat de travail et d'acquisition ou d'agrandissement de la résidence principale. Ces deux raisons représentent chacun 36% des montants des déblocages anticipés. » Pour l'acquisition de la résidence principale, le « montant moyen débloqué de 14 500 euros ». Ce motif de déblocage anticipé vous permet tout de même de profiter de l'exonération d'impôt sur le revenu s'il s'agit de débloquer les sommes accumulées sur un PEE, par sur un PER.

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