L'or est le grand gagnant de ce début d'année 2025, en établissant régulièrement de niveaux sommets, au-delà du seuil symbolique des 3 000 dollars l'once. De son côté, le cours de l'argent métal, dont le cours suit généralement celui du métal jaune, évolue actuellement 30% en deçà de son plus-haut historique, établi en 2011, à près de 50 dollars l'once.
Pour l'expliquer, les spécialistes que nous avons interrogés, pointent notamment du doigt l'absence de politique d'achat de la part des banques centrales, contrairement à l'or. Néanmoins, à la différence du métal jaune, l'argent est largement utilisé pour de nombreuses applications industrielles, en raison de ses qualités électrique et thermique. Cela va de l'électronique aux applications médicales, en passant par la fabrication de batteries ou encore de panneaux photovoltaïques.
Une demande industrielle soutenue et un déficit structurel
De plus, d'après The Silver Institute (association internationale à but non lucratif), pour la quatrième année consécutive, le marché de l'argent a enregistré un déficit structurel l'an dernier. En clair, depuis 2021, la demande est toujours restée supérieure à l'offre. En effet, selon Ole S. Hansen, responsable de la stratégie matières premières chez Saxo Bank, « les compagnies minières peinent à trouver de nouveaux gisements », la plupart d'entre eux se trouvant en Amérique du Sud (Mexique, Peru, Chili, Bolivie, Argentine) où les réserves tendent à se réduire.
Dans ce contexte, « le cours de l'argent pourrait surperformer celui de l'or en 2025 », pour Ole S. Hanse, et ainsi permettre au ratio or-argent, à savoir le nombre d'onces d'argent nécessaire pour acheter une once d'or, « d'atteindre le seuil de 75, un niveau observé en 2024 ». Il faut dire que ce ratio est suivi de près, par de nombreux investisseurs, ressortant en moyenne autour de 61 au 21ème siècle, ayant atteint près de 30 au plus fort du marché haussier en 2011.
Même si, historiquement, le prix de l'argent a tendance à suivre les mouvements observés sur l'or, en revanche son cours est généralement plus volatil que celui du métal jaune. Ainsi, comme le précise Ole S. Hanse, « l'argent a tendance à monter et à descendre plus fortement, surtout lors des corrections à la baisse », en raison de l'absence d'achat à bon compte réalisés de la part des banques centrales dans une telle hypothèse.
Privilégier les ETF mais aussi les fonds de métaux précieux
Reste à savoir comment investir pour les investisseurs désireux de se positionner sur l'argent métal. Contrairement à l'or, il est plus compliqué d'acheter des pièces et des lingots. C'est la raison pour laquelle Christopher Gannatti, responsable de la recherche pour WisdomTree Investments, recommande aux épargnants « de se tourner vers les ETF », ces fonds d'investissement cotés en continu en Bourse, comme une action, qui reproduisent quasiment à l'identique l'évolution de son prix. Simples d'utilisation et affichant des frais annuels de gestion ne dépassant pas 0,5% en moyenne, ces produits offrent aux investisseurs l'opportunité de s'exposer à ce marché à moindre coût. Néanmoins, pour les négocier, il faut disposer d'un compte titre permettant d'avoir accès aux marchés boursiers.
Une autre solution pour les épargnants est d'investir dans un fonds actions spécialisé sur la thématique des métaux précieux. Une dizaine de fonds mettant en œuvre ce type de stratégie d'investissement sont actuellement disponibles sur le marché français, y compris à travers les unités de compte de certains contrats d'assurance vie ou de plan épargne retraite (PER). Seul inconvénient, ces fonds sont investis également dans des compagnies minières cotées en Bourse, produisant de l'or mais aussi d'autres métaux comme le cuivre ou encore le zinc. La valorisation de leur portefeuille ne dépend donc pas directement de l'évolution du cours de l'argent.
Quoi qu'il en soit, si vous détenez un ETF ou des parts de fonds, c'est la fiscalité des valeurs mobilières qui s'applique en cas de profit si vous les détenez à travers un simple compte titres ordinaire (CTO). Les gains nets de cession sont alors imposables à l'impôt sur le revenu au taux forfaitaire de 12,80% ou sur option au barème progressif de l'impôt sur le revenu, auquel s'ajoutent les prélèvements sociaux au taux de 17,20%.