Record après record après record... Depuis le mois de février, l'or n'en finit plus de grimper. « À plusieurs reprises, on a imaginé avoir atteint un plafond du cours de l'once », la valeur repère représentant 31,10 grammes, glisse un spécialiste du marché. Comme beaucoup, il ne pensait pas que le seuil symbolique des 3 000 dollars serait atteint. Or tout est allé très vite : plus de 2 700 dollars fin janvier, plus de 3 000$ fin mars, plus de 3 100$ début avril... Et le temps de boucler cet article, le record a été repoussé plus de cinq fois, au-delà des 3 200$ ! Certains experts estiment désormais qu'à moyen terme, « il pourrait même toucher 4 500 dollars » !

Placements : crypto, cuivre, franc suisse... L'or est-il encore le roi des valeurs refuges ?

Quand se positionner ?

Forcément, ceci traduit l'appétit des traders et des particuliers. Car lorsqu'une valeur monte, il n'y a qu'une explication : « la demande est supérieure à l'offre ». Et comme le métal jaune est rare, considéré comme valeur refuge et jouit d'un prestige unique... il semble parfait pour sécuriser son capital dans un contexte économique et géopolitique inquiétant.

Au moment d'investir dans des lingots, pièces, ou même des titres d'or-papier, il est important d'observer sa valorisation. Les « boursiers » chevronnés recommanderont toujours d'attendre un « market dip », une correction à la baisse plus ou moins importante, pour prendre position.

L'enjeu est de parier d'avoir atteint le « bottom », le prix plancher, en espérant un rebond rapide. Deux « dips » récents ont ainsi eu lieu les 28 février et 7 avril, avec une baisse de 4% en quelques jours. À chaque fois, la courbe est repartie à la hausse, récompensant l'« accumulation », le fait d'acheter dans un moment de contraction.

Sources multiples

Mais pour être sûr de miser au moment opportun, encore faut-il avoir accès à des chiffres fiables et à jour. Et c'est là que le bât blesse. D'une source à l'autre, l'once s'affiche à une valeur différente. Comme si, à la différence des actions, le cours semblait instable.

La raison est simple : les sites se basent sur des références différentes. En matière d'actifs, il existe plusieurs repères. Le cours « buy », l'ordre d'achat le plus élevé. Le cours « sell », le plus bas prix à la vente. Et au milieu, deux éléments : le « spot », montant qui semble convenir aux acheteurs et vendeurs. Et le « last traded », la valeur de la dernière transaction effectuée. En réalité, c'est la donnée est la plus importante : elle indique le montant réel auquel vient de s'échanger une once d'or.

Pour identifier le prix « last » le plus précis, plusieurs options sont offertes : une visibilité seconde après seconde, des moyennes heure par heure voire jour par jour. Ce qui est le plus intéressant, c'est bien sûr le temps réel, pour observer précisément lorsque les records sont battus.

Les sites qui se détachent

Étonnamment la plupart des portails français indiquent des valorisations décalées, sans que l'on puisse expliquer pourquoi. Pour identifier une information de qualité, Moneyvox a donc exploré de nombreux sites étrangers. Voici une sélection de ceux qui semblent le plus fiables et pertinents :

À ces acteurs privés s'ajoute une référence mondiale : le World Gold Council. Organisation mondiale officielle du marché de l'or, le WGC met à disposition une quantité immense de données sur le métal précieux. Son suivi « live » n'est peut-être pas aussi instantané que d'autres, mais il a un grand avantage : les chiffres sont consolidés et vérifiés. Le WGC propose même une « météo », une estimation du cours potentiel à un ou deux ans !

Aux yeux des économistes, c'est d'ailleurs la meilleure base pour mesurer l'évolution des cours depuis plus de 50 ans. On y découvrira que le 1er janvier 1970, une once s'échangeait à... 35 dollars. Et qu'il a fallu attendre 2009 pour qu'il dépasse les 1 000 dollars. Des chiffres qui donnent le vertige, quand on voit l'explosion actuelle !