La demi-part fiscale pour les veufs et veuves va-t-elle faire son retour en 2025, après sa suppression en 2014 ? Pour rappel, cette mesure permettait aux personnes ayant perdu leur conjoint de conserver une demi-part fiscale supplémentaire, afin d'éviter une augmentation d'impôts trop importante. Mais depuis 2014, seuls les conjoints survivants d'anciens combattants ou ceux ayant eu la charge d'au moins un enfant pendant au moins cinq ans durant leur veuvage peuvent bénéficier de cet avantage fiscal.

« Une injustice majeure pour les personnes âgées »

Un amendement, présenté par le député de l'Yonne Daniel Grenon, milite donc pour un retour de cette mesure. « La suppression de la demi-part fiscale pour les veufs et veuves en 2014 a été perçue comme une injustice majeure par les personnes âgées, qui ont vu leurs revenus fortement impactés, explique le député, cité par le site Notre Temps. Bien que la demi-part ait été partiellement rétablie pour les veuves d'anciens combattants, cette mesure reste insuffisante car elle ne concerne qu'un nombre restreint de bénéficiaires. Dans un souci de justice sociale, cet amendement vise à un rétablissement de la demi-part fiscale pour tous les veufs et veuves ayant eu un enfant, afin d'atténuer les difficultés financières qu'ils rencontrent. »

Cet amendement, tout comme la proposition similaire des députés Horizons Anne Le Hénanff, Nathalie Colin-Oesterlé et Didier Lemaire, fait sauter la contrainte d'âge (plus de 74 ans) instaurée dans le budget 2023 sur la demi-part fiscale. Le gouvernement n'est pas favorable à cette mesure en raison de son coût budgétaire.

Le retour de cette mesure a reçu un avis favorable à l'Assemblée nationale. Lors du vote, 96 députés ont voté pour cet amendement, 48 contre et 11 se sont abstenus. Va-t-elle pour autant faire son retour dans le Budget 2025 ? Alors que le coût estimé est d'un milliard d'euros, le gouvernement, qui a placé ce nouveau projet de loi de finances sous le signe des économies, s'est déjà dit défavorable.

Le rapporteur général du Budget, Charles de Courson, et le ministre chargé du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, ont ainsi fait part de leur opposition à cet amendement. En cas de recours au 49-3 par le Premier ministre Michel Barnier, il y a donc fort à parier que cette mesure ne sera pas présente.