A compter de ce lundi 16 septembre, l'Assurance retraite envoie un courrier d'information aux 850 000 retraités concernés par la seconde vague de majoration exceptionnelle des petites retraites. Ce courrier mettra fin aux nombreuses incompréhensions, MoneyVox recevant une foule de questions à ce sujet. Pour éviter les quiproquos, voici 5 idées reçues sur ce coup de pouce porté par la réforme des retraites.

1 - NON, toutes les petites retraites ne sont pas concernées

« Je ne touche que 614 euros de retraite », « j'ai une retraite de base de 827 euros nets et 397 euros net de complémentaire », « j'ai 389 euros de retraite de base et 124 euros de complémentaire », « ma retraite de base de la Cnav est de 792,40 euros », « je perçois 327 euros de complémentaire et 847 de la Carsat ». Voici cinq extraits de la centaine de questions et témoignages reçus par la rédaction en l'espace de trois jours seulement sur la question spécifique de la majoration exceptionnelle des petites retraites. Malheureusement, nous sommes incapables de vous répondre sur votre éligibilité à ce coup de pouce à la seule lumière du montant de votre retraite.

Pourquoi ? Car il ne « suffit » pas de toucher une « petite retraite » de base inférieure au plafond de 847,57 euros brut. Citons deux autres conditions sine qua none, listées par l'Assurance retraite dans un communiqué :

  • « la retraite doit avoir été attribuée à taux plein » ;
  • « le retraité doit réunir une durée d'assurance cotisée d'au moins 120 trimestres (c'est-à-dire avoir travaillé au minimum 30 ans) dans les régimes de base obligatoires ».

Des conditions issues de la réforme des retraites qui écartent de fait tous ceux qui sont partis à la retraite avant l'âge du taux plein (donc avec une décote), notamment. Et qui génèrent de fait du mécontentement : « je me demande bien pourquoi vous parler tous [sous-entendu, les médias, NDLR] de petite retraite », nous fait par exemple remarquer JP, soulignant que les retraités modestes ne remplissant pas ces conditions touchent d'encore plus petites retraites...

Au total, seulement 1,5 million de petites retraites profiteront de cette majoration, en sachant que près de 600 000 en ont profité l'an passé et 850 000 cet automne, les derniers restant ensuite à servir étant d'anciens travailleurs indépendants.

2 - NON, tous les retraités ne recevront pas un courrier d'information

Le suspense sera levé cette semaine : l'Assurance retraite va adresser un courrier d'information aux « retraités concernés » à partir du lundi 16 septembre. Ce courrier, comme celui envoyé un an plus tôt aux près de 600 000 premiers bénéficiaires de la majoration exceptionnelle précisera combien vous toucherez en plus chaque mois à compter du 9 octobre 2024. Une autre information s'ajoutera, pour cette seconde vague de courriers : combien vous toucherez aussi fin septembre en rattrapage des 12 derniers mois, puisque votre majoration se fait avec un an de retard par rapport à la promesse de la réforme des retraites.

Attention ! Vous ne recevrez en revanche pas de courrier vous indiquant que vous n'êtes pas concerné par la majoration exceptionnelle. Le courrier n'est envoyé qu'aux 850 000 retraités concernés.

3 - NON, vous ne pouvez pas profiter deux fois de la majoration exceptionnelle

Vous avez déjà profité de la majoration exceptionnelle l'an passé, c'est-à-dire 100 euros brut (avant CSG et CRDS) maximum ? Vous aviez reçu un courrier de votre Carsat vous informant de cette majoration, de 50 euros par mois en moyenne ? Vous faites donc partie des près de 600 000 petites retraites ayant bénéficié de la première vague de majorations.

Logiquement, la deuxième vague concerne 850 000 autres petites pensions, pas les mêmes que les 600 000 déjà augmentées l'an passé. En clair, pas de double majoration !

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4 - NON, vous n'avez pas à réclamer cette majoration exceptionnelle

C'est automatique. Les 850 000 retraités concernés « n'auront aucune démarche à entreprendre », insiste l'Assurance retraite dans son communiqué. C'est votre Carsat ou Cnav qui a réétudié votre carrière pour savoir si vous respectiez ou non les conditions de cette majoration exceptionnelle. Si vous cochez les cases, vous touchez le coup de pouce, automatiquement.

5 - NON, n'attendez pas précisément un « virement de 700 euros » fin septembre

Ce montant, de 700 euros, correspond à une estimation simplifiée de plusieurs médias, en attente de précisions de la part de la Cnav (Caisse nationale d'assurance vieillesse). Le directeur général de la Cnav, Renaud Villard, avait en effet évoqué dans une interview un probable montant moyen de 60 euros par mois en plus pour les retraités de cette seconde vague. Or, 60 x 12 = 720. De ce calcul simplifié ce montant de 700 euros s'est propagé d'article en article...

Jusqu'à ce que la Cnav ne communique début septembre, et précise que le montant mensuel moyen de cette seconde vague n'est que de 50,94 euros brut. Soit environ 600 euros pour le rattrapage des douze derniers mois devant être versé fin septembre aux 850 000 retraités concernés.

Mais il ne s'agit que d'une moyenne ! Tout dépend du montant de votre majoration mensuelle. Tous les montants vous concernant seront détaillés dans le courrier personnalisé envoyé par votre Carsat cette semaine.

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