C'est un succès qui perdure pour les grands et les petits. En 2023, le marché de la confiserie a rapporté 1,35 milliard d'euros aux acteurs du secteur, selon le syndicat des Confiseurs de France, avec un budget annuel moyen de 41,30 euros par personne.

Et à quelques jours d'Halloween, la fête du bonbon bat son plein, avec des rayons entiers dédiés. Dragibus, crocodiles, tagada, schtroumpfs, têtes brûlées... Il y en a pour tous les goûts.

Une baisse pendant six ans, avant une explosion en quelques mois

Pendant longtemps, le prix des bonbons n'a pas augmenté... et a même baissé de 3,8% entre janvier 2015 et octobre 2021, selon l'indice des prix à la consommation de l'Insee sur les produits de confiserie (hors chocolat). En revanche, il connaît une augmentation rapide entre mars 2022, peu après le début de la guerre en Ukraine, et octobre 2022 (+5%).

Par la suite, cette hausse est devenue saisissante. Entre novembre 2022 et août 2023, l'indice a bondi de près de 13%, avant de se stabiliser jusqu'à Halloween. Ce qui s'est vérifié au niveau des prix. Selon une étude de l'UFC - Que Choisir, « les bonbons ont augmenté de 21% » sur cette période, loin devant trois autres incontournables que sont les chips (+15%), les chocolats (+12%) et les sodas (+9%).

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+26% sur certains paquets de bonbons

Dans le détail, les célèbres Têtes brûlées sont passées de 1,60 euro à 2,02 euros, en moyenne, entre Halloween 2022 et 2023, soit 26% de hausse ! Haribo, le leader du secteur avec 42% de part de marché, n'est pas en reste. Son paquet de Schtroumpfs de 300 g est passé de 1,27 euro à 1,60 euro (+26% également), les Chamallows ont augmenté de 32 centimes (de 1,35 euro à 1,67 euro, +24%). Quant aux Dragibus, leur prix est passé de 1,38 euro à 1,69 euro (+23%).

BonbonPrix en octobre 2022Prix en octobre 2023Evolution
Schtroumpfs1,27 €1,60 €+26%
Têtes brûlées1,60 €2,02 €+26%
Chamallows1,35 € 1,67 €+24%
Dragibus1,38 € 1,69 €+23%

« C'est vraiment au début de l'année 2023 où le prix des bonbons, et de tous les produits sucrés de manière générale, avait explosé », précise à MoneyVox Noé Bauduin, data-journaliste et chargé d'études à l'UFC - Que Choisir.

En cause, principalement, « la hausse du prix du sucre à ce moment-là ». D'après l'Insee, cet indice de prix a fortement augmenté (+28%) entre janvier et mai 2023. L'explosion des coûts de l'énergie a également fait grimper les prix du sucre. Car au sein de l'industrie agroalimentaire, la production d'amidon (l'un des ingrédients des bonbons) est l'activité la plus consommatrice en énergie, selon un rapport de l'Agreste (service des statistiques du ministère de l'Agriculture) publié en juillet 2024. La fabrication du sucre arrive en troisième position.

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Une stabilisation des prix en 2024

Après cette hausse exponentielle des coûts, les prix ont tendance à se stabiliser depuis début 2024... en tout cas sur les paquets traditionnels. Le paquet de 300g de Dragibus a perdu 1 centime entre octobre 2023 et octobre 2024, tout comme les Schtroumpfs. Les prix des Tagada et des Chamallows sont, eux, restés stables, nous confie l'UFC Que Choisir. « Même si les prix sont globalement identiques à l'année précédente, ils restent très élevés pour les consommateurs », tempère Noé Bauduin.

D'autant que les bonbons « spécial Halloween » sont actuellement vendus à un prix qui fait peur. Si le paquet de 300 g classique de Dragibus est vendu 1,60 euro, sa version amincie de 250g avec des bonbons rouges, oranges et noirs est vendue à 1,99 euro. Avec un prix ramené au kilo, les traditionnels Dragibus coûtent 5,33 euros contre 7,96 euros pour sa version spéciale, soit +49% ! Même constat pour les crocodiles qui piquent remplacés par des chauves-souris, des lunes et des chapeaux de sorcières. Le prix au kilo bondit de 25%.

« Les industriels jouent essentiellement sur le côté marketing »

Qu'est-ce qui justifie une telle différence ? Des couleurs différentes, des chapeaux de sorcière plus chers à produire que des crocodiles, un packaging plus onéreux ? Questionnée, l'entreprise Carambar and Co (carambar, Malabar, Lutti, Krema) ne « souhaite pas s'exprimer sur le sujet ». De son côté, Haribo n'a pas répondu à nos sollicitations.

« Les industriels jouent essentiellement sur le côté marketing, éclaire Noé Bauduin. Au moment d'Halloween, les gens ont envie de célébrer. Ils ont envie de nouveauté et vont plutôt prendre un paquet avec des formes et des couleurs particulières. » Reste que le produit est finalement similaire. « A priori, au goût, les consommateurs ne verront pas trop la différence. Ils payent au prix fort le marketing. »