Pour préserver au maximum le niveau de vie des ménages en 2022, le gouvernement avait mis en place plusieurs mesures exceptionnelles : revalorisation anticipée des minima sociaux, indemnité inflation, bonus de 200 euros sur le chèque énergie, prime exceptionnelle de rentrée...

Autant de mesures qui n'ont pas été reconduites en 2023 et qui ont pesé sur le budget des ménages. Selon une étude de l'Insee, publiée ce jeudi, le niveau de vie des Français a baissé de 0,2% l'année dernière. Pourquoi ? Car les prix ont continué de grimper, sans que les revenus n'augmentent aussi vite. Et les aides exceptionnelles ont disparu. Cette baisse de niveau de vie de 0,2% représente 50 euros de moins par personne sur l'ensemble de l'année.

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Les plus modestes directement impactés

Sans surprise, l'arrêt de ces mesures a pesé fortement sur les ménages les moins aisés. Les 10% les plus modestes ont perdu, en moyenne, 290 euros par an et par personne, soit une baisse du niveau de vie moyen de 2,7% en 2023 par rapport à 2022.

Certains ont, néanmoins, bénéficié de la majoration de 35% de la prime de Noël pour les familles monoparentales qui touchent le RSA ou l'ASS (Allocation spécifique de solidarité). Bilan ? Seulement 10 euros de gain de niveau de vie en moyenne, en raison de « la faible part des familles monoparentales bénéficiaires du RSA » dans cette tranche de la population.

« Les mesures exceptionnelles de soutien au pouvoir d'achat de 2022 avaient bénéficié aux ménages du bas de l'échelle des niveaux de vie, notamment aux 30% les plus modestes »

Globalement, « les mesures exceptionnelles de soutien au pouvoir d'achat de 2022 avaient bénéficié aux ménages du bas de l'échelle des niveaux de vie, notamment aux 30% les plus modestes », explique l'Insee. En 2023, ils n'ont pas pu profiter, par exemple, d'une revalorisation significative des minima sociaux, puisque la hausse avait été largement anticipée en juillet 2022. Conséquence, le revenu disponible des ménages a chuté de 2,2 milliards d'euros, soit 170 euros en moyenne par foyer.

La non-reconduction de la prime exceptionnelle de rentrée a également coûté 110 euros de niveau de vie en 2023 aux foyers concernés. Quant à l'absence de revalorisation anticipée des bourses du secondaire, elle a coûté 20 euros, en moyenne, par ménage.

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Pour les 20% les plus modestes, c'est l'arrêt du versement exceptionnel de chèques énergie (200 euros de bonus en 2022) qui a le plus pesé en 2023. Pour les 8,3 millions de ménages concernés, cela représente une perte de niveau de vie de 150 euros sur l'année.

La non-reconduction de l'indemnité inflation a aussi impacté les moins riches : -130 euros, en moyenne, pour les foyers concernés.

Les plus riches s'en sortent mieux

Au contraire, les ménages les plus aisés ont vu leur niveau de vie augmenter en 2023, avec la dernière phase de suppression de la taxe d'habitation pour les 20% des foyers fiscaux les plus riches, entamée en 2021. Cette même mesure avait bénéficié aux 80% les moins riches entre 2018 et 2020. Concrètement, grâce à cette mesure, 5,6 millions de ménages ont vu leur revenu disponible progresser de 460 euros en 2023.

Finalement, les 10% les plus riches ont, par exemple, gagné 280 euros de niveau de vie sur l'ensemble de l'année par rapport à 2022 (+0,4%). Cette forte différence avec les plus modestes contribue « à accroître les inégalités », note l'Insee.