L'essentiel
- 59% des personnes en couple ont un compte joint, dont 53% regroupent l'ensemble de leurs revenus ; 43% choisissent une solution mixte ; 39% conservent un compte personnel.
- 77% des personnes mutualisant leurs revenus consultent leur partenaire avant de dépenser.
- 39% des couples utilisent une seule carte pour leur compte joint ; une pratique risquée car la carte est strictement personnelle.
Amour et argent font-ils bon ménage ? À travers une étude YouGov (1), MoneyVox s'est penché sur la gestion du compte joint au sein des couples. Quelles sont les habitudes financières des ménages français : le partage ou l'indépendance ?
Selon notre étude, 59% des personnes interrogées possèdent un compte joint avec leur moitié. Parmi elles, une majorité de 53% choisit d'y regrouper l'intégralité des revenus dont le couple dispose. À l'inverse, 43% préfèrent une solution hybride, combinant une mise en commun partielle des ressources avec une certaine autonomie financière. À l'opposé du spectre, 39% des couples interrogés conservent uniquement un compte personnel à leur nom.
Mais attention cependant : la mutualisation des revenus ne signifie pas une confiance aveugle mais plutôt une gestion rigoureuse des dépenses, basée sur la communication. En effet, 77% des sondés indiquent consulter leur partenaire avant d'effectuer des dépenses.
Le compte joint, un tue-l'amour ?
Lorsque deux partenaires disposent exclusivement d'un compte joint, ils ont tous deux accès aux mouvements bancaires. Cela peut poser un problème lorsqu'il s'agit de garder la surprise d'un cadeau, qu'il soit destiné à Noël, un anniversaire ou encore la Saint-Valentin, puisque l'intitulé du commerçant et le montant de l'achat apparaissent sur le relevé bancaire.
Mais au-delà de cet enjeu de confidentialité, ce type de compte comporte surtout des risques financiers. En effet, les deux titulaires en partagent la responsabilité, y compris en cas de dettes. Un solde négatif implique donc une prise en charge conjointe des frais de découvert auprès de la banque.
« En cas de rejet de chèque sans provision par la banque, ce sont les deux co-titulaires (et pas seulement celui qui a rédigé le chèque litigieux) qui se retrouvent interdits bancaires et ne peuvent plus émettre de chèques, que ce soit depuis le compte joint ou depuis un compte personnel. En bref, avec cette solidarité sur les dettes, si l'un des membres du couple flambe ou réalise des dépenses qui ne sont pas dans l'intérêt de la famille, l'autre en est co-responsable ! » explique Maxime Chipoy, président de MoneyVox.
Partager une carte bancaire : une pratique risquée
Afin de réduire les frais bancaires, certains couples choisissent de partager une carte bancaire rattachée à leur compte joint. D'ailleurs, 39% des sondés déclarent utiliser une seule carte pour ce type de compte. Pourtant, cette pratique est non seulement interdite, mais elle comporte également des risques.
Contrairement à un chéquier sur lequel les deux noms peuvent apparaître, une carte bancaire est strictement personnelle. Seul le titulaire dont le nom est inscrit sur la carte et qui y a apposé sa signature est autorisé à l'utiliser.
Ainsi, partager une carte bancaire, même avec son conjoint, est prohibé, car cela implique de confier un moyen de paiement nominatif à une autre personne et de lui communiquer son code secret. Les risques encourus sont nombreux : refus de paiement ou encore absence de recours en cas de fraude.
Couples : faut-il faire « compte à part » ?
(1) Enquête réalisée par YouGov, à la demande de MoneyVox, sur 2020 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 03 au 07 janvier 2025.