À partir du 1er décembre 2024, les conditions d'indemnisation vont encore se durcir pour les demandeurs d'emploi. Une nouvelle réforme qui devrait générer 3,6 milliards d'euros d'économies, mais qui risque également d'avoir de lourdes conséquences pour les usagers.

Pour des millions de personnes, la décision risque d'être difficile à accepter. Dans La Tribune du dimanche, le Premier ministre Gabriel Attal a confirmé le 26 mai qu'une nouvelle réforme de l'assurance chômage entrera en vigueur au 1er décembre. Cette dernière devrait être précédemment adoptée par décret le 1er juillet prochain.

Dans le détail, ce nouveau tour de vis vient durcir les conditions d'accès aux indemnités chômage. Alors qu'il fallait jusqu'à présent avoir travaillé 6 mois au cours des 24 derniers mois pour toucher l'allocation de retour à l'emploi, il faudra désormais faire état de 8 mois d'activité sur les 20 derniers pour les moins de 57 ans. Pour les plus de 57 ans, il faudra avoir cotisé au moins 8 mois sur les 30 derniers, contre 6 mois sur les 36 derniers jusqu'ici.

Une durée d'indemnisation en baisse

Autre changement : la durée d'indemnisation va également être rabotée : « J'assume de dire que, dans les conditions actuelles, cette durée d'indemnisation passera donc de 18 à 15 mois (pour les chômeurs de moins de 57 ans) », a fait savoir Gabriel Attal.

Pour rappel, la durée d'indemnisation maximale correspond désormais à la période d'affiliation, amputée de 25% tant que le taux de chômage est inférieur à 9%, soit, avec cette réforme, quinze mois de droits maximum pour quelqu'un qui aurait travaillé sans interruption sur les vingt derniers mois précédant son inscription.

Mais les choses pourraient encore évoluer à l'avenir : « Nos règles d'assurance chômage seront encore plus incitatives lorsque la croissance repartira et que le taux de chômage diminuera. Nous ajoutons ainsi un nouveau palier à notre système de contracyclicité », explique l'entourage du Premier ministre. Ainsi, si le taux de chômage baisse en dessous de 6,5% – il est à 7,5% actuellement – la durée maximale d'indemnisation sera alors réduite de 40% pour passer à douze mois.