Michel Barnier est le nouveau Premier ministre depuis ce jeudi, après plusieurs semaines d'incertitudes. Combien va-t-il percevoir ? Et ses futurs ministres ? MoneyVox a fait le calcul.

Après 51 jours d'attente, la France tient enfin son Premier ministre : Michel Barnier. Pour traiter tous les dossiers brûlants qui l'attendent, il va percevoir, bien évidemment, un salaire, qui a fortement baissé en 2012 sous le mandat de François Hollande. L'ex-président de la République, désormais député à l'Assemblée nationale, avait décidé de diminuer de 30% sa rémunération et celle des membres du gouvernement, via un décret publié le 23 août 2012.

Selon ce texte, le salaire du Premier ministre est indexé sur la base du point d'indice des fonctionnaires. Il est égal au double de la moyenne du salaire le plus bas et du salaire le plus élevé perçus par les fonctionnaires classés dans la catégorie « hors échelle ». Ce montant est ensuite majoré de 5%.

Plus de 16 000 euros brut

Actuellement, la valeur mensuelle du point d'indice s'élève à 4,9228 euros, selon la dernière revalorisation du 1er juillet 2023. Les fonctionnaires classés hors échelle ont des indices compris entre 895 (hors échelle A1) et 1515 (hors échelle G1). Leurs salaires mensuels s'échelonnent de 4 406 euros (HEA1) à 7 458 euros (HEG1), avec une moyenne de 5 932 euros.

Le Premier ministre perçoit, ainsi, 12 457 euros brut par mois en salaire de base, 374 euros d'indemnité de résidence et 3 208 euros d'indemnité de fonction. Au total, Michel Barnier va toucher 16 039 euros brut mensuels. Par ailleurs, le nouveau chef du gouvernement bénéficie de deux logements de fonctions, l'un situé à l'Hôtel Matignon et l'autre au château de Souzy-la-Briche (Essonne).

Calcul du salaire du Premier ministre

Traitement de base = 2 X 1,05 X moyenne du salaire le plus bas et le plus haut des fonctionnaires classés “hors échelles” = 2 X 1,05 X 5 932 = 12 457 euros.

Indemnité de résidence = 0,03 X traitement de base = 374 euros.

Traitement de base + indemnité de résidence = 12 457 + 374 = 12 831 euros.

Indemnité de fonction = 0,25 X (traitement de base + indemnité de résidence) = 0,25 X 12 831 = 3 208 euros.

Total = traitement de base + indemnité de résidence + indemnité de fonction = 12 457 + 374 + 3 208 = 16 039 euros.

Des avantages pour les anciens Premiers ministres

À la fin de leur mandat, les anciens Premiers ministres touchent une indemnité de départ correspondant à trois mois de salaire, soit 48 117 euros pour Gabriel Attal. Les ex-locataires de Matignon bénéficient également de plusieurs privilèges, mentionnés clairement dans un décret du 20 septembre 2019.

Ils peuvent demander « un agent pour leur secrétariat particulier, pendant une durée maximale de dix ans à compter de la fin de leurs fonctions et au plus tard jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de 67 ans ». L'État peut également mettre à disposition un véhicule de fonction, un chauffeur et prendre en charge « les dépenses afférentes ».

Près de 10 700 euros par mois pour les ministres

Quant aux futurs nouveaux ministres, leur salaire mensuel correspond « à 1,4 fois la moyenne du traitement le plus élevé et du traitement le plus bas perçu par les fonctionnaires occupant des emplois de l'État classés dans la catégorie “hors échelle” ».

Salaire : savez-vous combien gagne un député français ?

En reprenant la formule de calcul, les ministres touchent ainsi 8 305 euros brut par mois, en salaire de base. Auxquels il faut ajouter 249 euros d'indemnité de résidence (correspondant à 3% du traitement de base) et 2 138 euros d'indemnité de fonction (correspondant à 25% de la somme de l'indemnité de base et de résidence). Ainsi, chaque ministre et ministre délégué du gouvernement touche 10 692 euros brut mensuels environ.

Calcul du salaire des ministres

Traitement de base = 1,4 X moyenne du salaire le plus bas et le plus haut des fonctionnaires classés “hors échelles” = 1,4 X 5 932 = 8 305 euros.

Indemnité de résidence = 0,03 X traitement de base = 0,03 X 8 305 = 249 euros.

Traitement de base + indemnité de résidence = 8 305 + 249 = 8 554 euros.

Indemnité de fonction = 0,25 X (traitement de base + indemnité de résidence) = 0,25 X 8 554 = 2 138 euros.

Total = traitement de base + indemnité de résidence + indemnité de fonction = 8 305 + 249 + 2 138 = 10 692 euros.

Des dépenses prises en charge

Ce n'est pas tout. Les dépenses de représentation des ministres sont prises en charge par l'État. Elles incluent les frais de réception (d'un homologue étranger dans le cadre d'une visite officielle par exemple), « l'accueil d'un événement officiel au sein du ministère, l'organisation de points presse, la réception d'élus ou d'associations, la remise de prix ou de décorations et les dépenses liées à un déplacement officiel du membre du gouvernement », explique l'ancien Premier ministre Edouard Philippe auprès de la députée socialiste Christine Pires Beaune, dans une réponse publiée au Journal Officiel en février 2019.

Cette prise en charge, qui ne peut pas prendre en compte des dépenses « à caractère personnel ou familial », est plafonnée à 150 000 euros par an pour un ministre, 120 000 euros pour un ministre délégué et 100 000 euros pour un secrétaire d'État. Les ministres peuvent aussi « bénéficier d'un logement de fonction, d'une superficie maximum de 80 m2, s'ils ne possèdent pas ou ne louent pas de bien immobilier à Paris et si leur ministère ne peut pas les loger », précise Capital.

Salaire, avantages : combien touchent les anciens Premiers ministres ?