Êtes-vous plus généreux que la moyenne ? Quand les Français donnent-ils le plus aux associations et autres ONG ? Avec des dons ponctuels ou réguliers ? Voici 5 chiffres évocateurs sur la générosité des Français, laquelle résiste en 2023 mais s'érode du côté des foyers modestes.

De 0 à 150 euros : 41,8% des dons

Le don moyen ? Il serait très élevé, car les plus aisés des donateurs versent de gros montants. La segmentation des montants des dons est bien plus évocatrice sur la générosité des Français. Ainsi 41,8% des dons ponctuels effectués en 2023 sont de 150 euros ou moins.

C'est beaucoup ? Oui. Mais ces petits dons sont de moins en moins présents selon le baromètre de la générosité 2023, publié ce vendredi 31 mai par France Générosités, syndicat rassemblant 148 grandes organisations caritatives (Croix-Rouge, MSF, Fondation de France, Secours Islamique, Unicef, Care, Fonds Social Juif Unifié, Banques Alimentaires ou encore la Fondation Notre Dame, notamment). Les petits dons de 150 euros ou moins représentaient 58,8% des dons ponctuels 10 ans en arrière et 71,7% 20 ans en arrière.

Baromètre de la générosité 2023
Baromètre de la générosité 2023 - France Générosités

Comment expliquer la baisse des petits dons, alors que les volumes globaux restent globalement stables ? « Depuis 2022, on met clairement en évidence un recul marqué sur les tranches de don les plus basses, qui peut s'expliquer par le contexte d'augmentation des coûts de la vie (énergie et alimentation) », relève le syndicat, qui souligne que la générosité est de plus en plus « portée par des ménages plus aisés ». Ultime illustration : « Les très petits dons étant les plus en recul, avec une baisse de 8,1% pour les dons inférieurs à 50 euros. »

-2,4% : l'érosion des dons en 2023 pour cause d'inflation

Le verre à moitié plein ou à moitié vide ? Côté face, « le baromètre de la générosité 2023 révèle une croissance des dons des particuliers de 2,1% en euros courants en 2023 par rapport à 2022 », hors dons d'urgence. Côté pile, en corrigeant cette évolution de l'inflation (donc en « euros constants »), « à l'aide de l'indice des prix mensuel fourni par l'Insee, la générosité baisse de 2,4% en euros constants en 2023 par rapport à 2022 ».

Séismes Turquie-Syrie et Maroc : 4,4% des dons en 2023

Ces volumes globaux n'intègrent pas les fonds levés pour les « urgences médiatisées », afin de pouvoir jauger de la générosité régulière d'année en année. En 2023, deux « urgences médiatisées » ont ainsi suscité un élan de générosité : la part des dons levés par les différentes organisations d'aide face aux séismes en Turquie, Syrie et au Maroc a représenté 4,4% de la collecte totale en 2023.

45% de dons par prélèvement automatique

« Désormais, la part des dons par prélèvement automatique représente 45% de la collecte en 2023 », en hausse de 4,3% sur un an et à comparer avec une part limitée à 16% en 2004. Les dons ponctuels pèsent par conséquent 55% des dons globaux en 2023.

Décembre ? Près d'un quart des dons annuels

Les dons caritifs sont-ils totalement désintéressés ? Sûrement en partie. Mais en partie seulement. Le calendrier des dons en est la meilleure illustration : près de 23% des dons sont effectués en décembre, autrement dit la dernière ligne droite de la défiscalisation annuelle. Sur le dernier trimestre, c'est 41% des dons qui sont effectués.

Croix-Rouge, Restos du cœur, Téléthon... Le top 20 des dons des Français