La réforme sur l'accompagnement des allocataires du RSA (Revenu de solidarité active) sera généralisée à toute la France, le 1er janvier 2025. Plusieurs départements l'expérimentent depuis le printemps 2023, avec de premiers résultats.

Depuis le printemps 2023, la réforme de l'accompagnement des allocataires du RSA est expérimentée. D'abord dans 17 départements, puis dans 29 autres depuis mars 2024. L'objectif ? Permettre aux allocataires d'avoir d'un diagnostic de leurs besoins sociaux et professionnels afin de favoriser un retour à l'emploi.

Pour y parvenir, ils doivent signer un contrat d'engagement avec France Travail pour s'accorder sur un accompagnement, et réaliser dans ce cadre 15 à 20 heures d'activité par semaine. Dans ce quota d'heures, pas encore délimité précisément : immersion en entreprise, permis de conduire, activités associatives, etc. Un système permettant en théorie d'impliquer l'ensemble des acteurs locaux de l'insertion (associations, chantiers d'insertion...).

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16% ont retrouvé un emploi durable

Selon les premiers résultats de l'expérimentation menée dans les 17 premiers départements, un peu plus de 40 000 personnes ont bénéficié du dispositif. Les deux tiers d'entre eux n'ont pas le bac, huit sur dix présentent un frein social et de mobilité dans la plupart des cas. Six mois après leur entrée dans le dispositif, 42% de ces bénéficiaires ont retrouvé au moins un emploi et 16% un emploi durable (CDI ou CDD de plus de six mois).

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Ces résultats sont « encourageants mais pas encore satisfaisants » selon Paul Bazin, directeur adjoint chargé de l'offre de services de l'ex-Pôle emploi, qui réagit auprès des Echos. Cependant, ces chiffres sont à prendre avec des pincettes. « À ce stade, je conseille de ne rien surinterpréter et d'attendre des résultats plus robustes », tempère, sur LinkedIn, Guillaume Allègre, économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques).

Réforme généralisée à toute la France en 2025

Plusieurs points de méthodologie doivent être pris en compte, selon lui, comme la pertinence de l'indicateur. « Le mieux est de suivre les gens sur une longue période : si la période est assez longue, on pourra voir les effets positifs du suivi d'une formation et les effets négatifs de l'incitation à reprendre un emploi de mauvaise qualité. » En clair, « on ne pourra connaitre les effets de la réforme qu'après... un certain temps ! »

Le 1er janvier 2025, la contrepartie de 15 à 20 heures d'activité pour conserver le RSA sera étendue à l'ensemble de la France. Pas moins de 1,2 million de personnes pourraient être concernées. « C'est une évolution à l'envergure immense qui va consister à intégrer en 2 ans des personnes très éloignées du marché du travail dans le service public de l'emploi », explique Paul Bazin. Pour rappel, le montant du RSA pour une personne seule est de 635,71 euros depuis le 1er avril 2024.