Selon un baromètre publié mi-septembre par BPCE Assurances, publié mi-septembre, 37% des Français font d'un changement de logement un souhait à plus ou moins long terme. Une volonté également constatée fin octobre par un sondage YouGov réalisé pour Bien'ici : 34% des répondants envisagent en effet un projet immobilier d'achat de ou vente dans les 12 prochains mois. Besoin d'une chambre en plus pour les enfants, volonté de disposer d'une pièce en plus pour le télétravail ou pour faire du sport... les aspirations sont nombreuses.

Mais le projet n'est pas toujours réalisable. Dans le contexte actuel, marqué par une hausse des taux de crédit immobilier, avec un taux moyen sur 20 ans actuellement autour de 3,35%, certains propriétaires s'interrogent sur la pertinence de déménager pour acheter un logement plus grand. Pour ceux qui ont acheté une maison il y a quelques années, notamment post-covid, à des taux compris entre 1 et 2% et un prix souvent élevé en raison de l'attrait pour ce type d'habitat avec un extérieur, difficile parfois de se lancer dans un nouveau projet.

Construire une extension, moins cher que de changer de bien

Mais une autre alternative existe : l'agrandissement. Il s'agit alors d'ajouter une partie nouvelle d'un bâtiment existant. Cela peut être une addition, surélévation ou une création de surface habitable, dans des combles par exemple, ou une construction neuve attenante à un bâtiment existant.

« Dans le contexte actuel, réaliser un agrandissement plutôt que de déménager pour acheter une maison plus grande présente de nombreux avantages, notamment financiers, confirme Loic Vandromme, directeur général du groupe Hexaom, constructeur français de maisons individuelles. Cela permet d'éviter de souscrire un crédit relais, mais aussi un nouveau crédit immobilier à 3,5%. C'est aussi le moyen d'économiser les frais de notaire, qui s'élèvent à 8% dans l'ancien, mais aussi de valoriser son bien à moyen terme plutôt que de le vendre à un moment où le marché baisse ! »

C'est la solution qu'à choisi Benoit, propriétaire d'une maison d'une centaine de mètres carrés habitables dans la région rennaise. Avec trois enfants, la famille souhaite plus d'espace. « On a réfléchi à un nouveau projet d'achat. Mais avec le prix des maisons actuellement et notre budget, il aurait fallu partir beaucoup plus loin de la métropole rennaise. Et ici, les enfants ont leurs activités, leurs amis... C'était difficile de changer toutes les habitudes. On s'est donc dit que c'était plus simple de réaliser une extension. »

La possibilité de gagner des mètres carrés habitables à moindre coût

Reste que plusieurs points sont à prendre en compte avant de se lancer : « Il y a plusieurs questions à se poser, explique Steve Beaudel, directeur de l'offre du groupe Hexaom. D'abord, il faut identifier ses besoins. Ensuite, il faut prendre en compte la localisation du bien et les obligations locales pour définir le type de projet et la surface constructible, afin de savoir si le projet d'agrandissement est possible. »

Après avoir envisagé une extension verticale, avec la construction d'un nouvel étage, la famille opte finalement pour une extension horizontale, en ajoutant l'équivalent d'une chambre sur le côté de la maison. « Cela nous a permis de gagner 25m2 d'emprise au sol, soit 19m2 habitables, ce qui correspond à une chambre en plus avec salle de bain », détaille Benoit. De plus, pas besoin de permis de construire, mais une simple déclaration préalable, bien moins chronophage.

De la définition à la réalisation du projet dépendent en effet certaines étapes obligatoires. « Pour une extension en dessous de 150m2, il n'y a pas besoin d'architecte, développe Steve Beaudel. En revanche, au-dessus de 40m2, un permis de construire est nécessaire ». De plus, depuis le 1er janvier 2023, la norme environnementale RE2020 s'applique à toutes les extensions de maisons individuelles car elles sont considérées comme des constructions neuves. En fonction de la surface de l'extension cette nouvelle mesure, dont l'objectif est d'améliorer la performance énergétique des bâtiments neufs, pourra être simplifiée.

Immobilier neuf : cette nouvelle norme va faire bondir le prix de votre maison

« Au-delà du gain de confort, sans avoir les contraintes du déménagement, réaliser un agrandissement est souvent une opération rentable »

Selon Hexeom, le coût d'une extension varie de 2 000 à 4 000 euros par m2. Pour ce projet, la famille a déboursé environ 80 000 euros, et a fait le choix d'ajouter une ligne à son crédit immobilier existant. Un nouveau prêt de 70 000 euros sur 23 ans, à un taux de 3,24%. « Cela rajoute 370 euros par mois sur nos mensualités, calcule Benoit. À l'inverse, un prêt travaux (qui est un prêt à la consommation, NDLR) nous aurait coûté beaucoup trop cher tous les mois. » Ces derniers, qui ne peuvent dépasser 75 000 euros, ne peuvent en effet être souscrits que pour une durée de 30 mois maximum, soit six ans.

Et ce projet pourrait bien, à terme, se révéler fructueux. « Au-delà du gain de confort, sans avoir les contraintes du déménagement, réaliser un agrandissement est souvent une opération rentable car dans beaucoup de régions, le prix de vente au m2 dépasse celui du coût de réalisation des travaux, conclut Loïc Vandromme, le directeur général du groupe Hexaom. Ceux-ci seront donc amortis lors de la revente. En outre, cela peut parfois déclencher un coup de cœur chez les acheteurs potentiels. »