Une crise énergétique qui déteint petit à petit sur tous les pans de l'économie. En simplifiant, voici comment résumer la hausse galopante des prix en 2022 et 2023. Pour l'électricité, le pire serait passé. Mais la hausse des prix se poursuit dans l'alimentation et les services.

Finalement, le fameux « pic » d'inflation de janvier-février 2023 sera (un peu) moins dur qu'annoncé. Dans sa dernière note de conjoncture, l'Insee anticipait un indice des prix à la consommation (IPC) de 7% en janvier et en février 2023, un niveau inédit en 30 ans d'archives d'IPC mensuel de l'Insee ! Finalement, le sommet restera probablement le 6,2% d'octobre et novembre 2022. Dans la note de conjoncture publiée ce mardi 7 février, l'Insee anticipe un taux d'inflation de 6% en février, soit un niveau similaire à celui enregistré en janvier.

L'inflation sera donc un peu moins forte que prévu en ce début 2023. Avant de légèrement décroître, à 5,4% au printemps puis 5% juste avant l'été. Mais attention : « Cela ne veut pas dire que les prix baisseraient ! Cela veut dire que le niveau des prix augmenterait moins vite », rappelle Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l'Insee.

Une inflation moindre... mais toujours inédite au 21e siècle !

Et si le pic du début 2023 est très légèrement moindre à celui de l'automne 2022, la hausse des prix reste très importante, à un niveau inédit au 21e siècle : l'Insee parle d'un « plateau autour de 6% depuis la mi-2022 », un plateau qui risque donc de se stabiliser légèrement en dessous de 6% mais toujours au-dessus de 5% dans les prochains mois.

D'ailleurs, l'inflation annuelle 2023 sera-t-elle réellement inférieure aux 5,2% enregistrés par l'Insee sur l'année 2022 (en comparaison aux prix de 2021) ? Pas sûr... Car il faut se rappeler que l'IPC naviguait encore sous les 4% à même époque l'an passé, puis sous les 5% au début du printemps.

Interrogé par MoneyVox sur ce point, Julien Pouget, le chef du département conjoncture, rappelle que l'Insee ne fait « pas à ce stade de prévisions sur l'ensemble de l'année », l'institut offrant à ce stade des prévisions jusqu'en juin : « En moyenne sur le premier semestre, nous aurons une inflation un peu au-dessus de 5%. Si on tire le trait, on sera peut-être proche de 5% [sur l'ensemble de l'année 2023 par rapport à 2022]. » Au-dessus ? Au même niveau qu'en 2022 ? En dessous ? « Nous n'avons de projection sur le second semestre : nous ne pouvons pas donner de prévision précise sur l'année 2023 », répète Julien Pouget, qui rajoute que la prévision de l'Insee pour le premier semestre « reste conditionnelle, notamment en fonction de l'évolution des prix du pétrole ».

Les prix alimentaires flamberont encore en 2023

Passé le pic de janvier-février, les frais de chauffage, de gaz et d'électricité vont cesser de grimper, après la hausse de 15% (en moyenne) du bouclier tarifaire en ce début d'année. L'Insee prévoit une « contribution assez faible autour de la mi-année » pour les frais d'énergie à l'inflation, alors que celle-ci a été le moteur de la hausse des prix pendant des mois.

IPC

Source : Insee, note de conjoncture du mardi 7 février 2023.

Bonne nouvelle ? Pas si vite.... La hausse des prix de l'alimentation ne va pas ralentir. Loin de là : « l'alimentation demeurerait la première contribution à l'inflation », prévoit l'Insee. Des prix alimentaires qui grimperont toujours de 13% sur un an en moyenne, et ce sans discontinuer, lors du premier semestre 2023. Et les effets ricochets se font ressentir petit à petit : « La hausse du Smic peut pousser à la hausse les tarifs de certains services », explique ainsi Julien Pouget. Or, « les services pèsent la moitié de l'indice des prix » : cela signifie qu'une hausse de prix même légère dans les services pèse immédiatement très fortement sur le portefeuille des Français. Si le pic est peut-être passé, il faut s'attendre à voir les prix durablement en hausse, encore, en 2023.

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