La presque totalité de ce montant (plus de 99%) est investi sur les contrats d'assurance dits en cas de vie, c'est-à-dire souscrits à des fins d'épargne et non de succession, qui sont détenus par 14,6 millions de personnes. Les contrats d'assurance-vie en cas de décès sont importants en nombre, avec 15,8 millions de détenteurs, mais fonctionnent davantage comme un contrat d'assurance assumant un risque (le décès) et n'ont pas vocation à servir de réserve d'épargne. Au total, 62% des ménages français détenaient, fin 2010, l'un, l'autre ou les deux types de contrat.

Augmentation des contrats sur la vie

Cette proportion est en sensible progression par rapport à la dernière étude menée par l'Insee, en 2004, du fait de la hausse de la détention des contrats d'assurance en cas de vie.

En 2010, 41% des ménages détenaient au moins un contrat d'assurance en cas de vie, contre 34,5% seulement en 2004. Le nombre de personnes détentrices d'un contrat d'assurance en cas de vie a augmenté de 3,2 millions par rapport à 2004, soit d'environ 530.000 par an en moyenne, souligne l'institut. L'étude montre également que « l'assurance-vie est détenue par toutes les populations », y compris les ouvriers, qui étaient 30,4% à avoir souscrit un contrat en cas de vie en 2010.

En revanche, la proportion de ménages possédant un contrat d'assurance-vie en cas de décès est en baisse, à 39,4% contre 41,5% en 2004. Le recul est encore plus marqué en ôtant les contrats souscrits dans le cadre d'un emprunt immobilier, car l'assurance emprunteur couvrant le décès est obligatoire pour un crédit à l'habitat.

« Les gens ne quittent pas l'assurance-vie »

Hors assurance emprunteur, la proportion des ménages qui détenaient un contrat d'assurance-vie en cas de décès a fondu à 17,2%, contre 21,5% en 2004. « On est un petit peu surpris par la baisse en décès », a commenté Jérôme Cornu, directeur des études et des statistiques de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), qui a collaboré avec l'Insee pour réaliser l'étude. Pour lui, le recul de l'assurance-vie en cas de décès « montre peut-être aujourd'hui une certaine méconnaissance de ces contrats ». « Il y a quelque chose à faire sur l'assurance en cas de décès », selon lui.

Pour Jérôme Cornu, le très mauvais début d'année de l'assurance-vie en 2011 relève d'un « phénomène plutôt conjoncturel » et n'aura pas d'effet sur la proportion des Français détenant un contrat. « Il n'y a pas de gens qui quittent l'assurance vie. Il y a des gens qui versent moins ou qui retirent un peu de leur contrat », assure-t-il.