L'assurance vie a connu de profonds changements durant la longue période de taux d'intérêts bas qui doivent attirer l'attention des banques centrales, selon une étude de la banque des règlements internationaux (BRI), le secteur apparaissant plus vulnérable en cas de retournement des marchés.

Considérée comme la banque centrale des banques centrales, la banque des règlements internationaux (BRI), basée à Bâle, publie régulièrement des études sur des questions de politique monétaire en marge de son rapport trimestriel, et consacre ce lundi un chapitre à ce secteur qui concentre désormais davantage de risques, susceptibles d'avoir des répercussions pour « la stabilité financière », selon elle.

Durant les années qui ont suivi la crise financière de 2008, les rendements des sociétés d'assurance-vie ont été sous pression, ce qui a poussé une partie d'entre elles, notamment aux Etats-Unis, à s'allier à des sociétés de capital-investissement pour gérer leurs placements. Ces sociétés de capital investissement ont fait office de réassureur, permettant aux sociétés d'assurance vie de diversifier leurs placements et de partager les risques.

« Plusieurs inquiétudes pour la stabilité financière »

Mais ces changements ont aussi eu pour effet d'augmenter leur exposition à des actifs plus risqués et moins liquides, ce qui « augmente le risque de pertes et de vulnérabilité en cas de besoin soudain de liquidités », prévient cette étude. Et avec la remontée des taux, ces changements suscitent « plusieurs inquiétudes pour la stabilité financière », ce secteur pesant « 35 000 milliards de dollars » (31 475 milliards d'euros) en termes d'actifs gérés, « soit 8% des actifs financiers mondiaux », quantifie l'étude.

Les sociétés d'assurance vie liées à ces sociétés de capital-investissement apparaissent plus exposées en cas de « retournement des marchés » compte tenu de la part plus élevée d'actifs risqués dans les portefeuilles.

Mais le secteur est également devenu « plus complexe », les auteurs de l'étude estimant qu'il est devenu « plus difficile d'évaluer comment des risques peuvent se propager » à travers le système financier, d'autant qu'une partie de ces sociétés de capital-investissement opèrent depuis des « centres offshore » où les exigences réglementaires sont moins élevées, d'après eux. Ces évolutions mettent donc en lumière « l'importance de la coopération internationale dans la surveillance », soulignent les auteurs de l'étude.

Le rapport trimestriel de la BRI comporte plusieurs études, dont une sur les répercussions potentielles des barrières commerciales, un point sur lequel Christine Lagarde, la présidente de la Banque de centrale européenne (BCE), avait part de sa « préoccupation » lors d'un forum en juillet.