La deuxième banque italienne UniCredit a annoncé, ce lundi, être montée à près de 21% du capital de l'allemande Commerzbank après avoir acquis une part supplémentaire de 11,5% par le biais d'instruments financiers.

Désormais premier actionnaire de Commerzbank devant l'Etat l'allemand, UniCredit a confirmé en outre qu'elle avait demandé l'autorisation à la Banque centrale européenne (BCE) de porter sa participation jusqu'à 29,9%. « Avec la position d'environ 9% communiquée précédemment, la participation totale d'UniCredit dans le capital de Commerzbank s'élève désormais à environ 21% », indique la banque italienne dans un communiqué.

UniCredit avait surpris les marchés en annonçant, il y a une dizaine de jours, l'acquisition de 9% de Commerzbank, recapitalisée à grands frais par Berlin après la crise de 2009, et en laissant entendre qu'elle pourrait encore monter au capital.

Une part de 4,49% a été rachetée dans le cadre d'une procédure accélérée pour le compte de l'État allemand pour 702 millions d'euros. Le reste de la participation avait été acheté auparavant sur le marché, portant le montant de l'ensemble de l'opération à environ 1,4 milliard d'euros.

Toutes les options sur la table

Toutes les options sont désormais sur la table : la banque italienne assure avoir désormais « toute flexibilité » afin de « conserver sa participation, la vendre » ou alors « l'augmenter ultérieurement ».

Les décisions seront prises en tenant compte « des discussions avec Commerzbank, son conseil d'administration et son conseil de surveillance et, plus généralement, toutes les parties prenantes en Allemagne », affirme UniCredit.

« Il existe un important potentiel de création de valeur qui peut être tirée de Commerzbank, soit dans un scénario autonome, soit au sein d'UniCredit », au « bénéfice de l'ensemble de l'Allemagne », relève la banque italienne. Contactée par l'AFP, Commerzbank n'a pas souhaité faire de commentaire dans l'immédiat.

Pas d'autres lots en vente « jusqu'à nouvel ordre »

Le gouvernement allemand avait annoncé, vendredi, ne pas vouloir mettre en vente « jusqu'à nouvel ordre » d'autres lots de la participation publique dans Commerzbank, se disant décidé à soutenir l'indépendance de la deuxième banque allemande.

« La stratégie de la banque est orientée vers l'indépendance. Le gouvernement fédéral l'accompagnera jusqu'à nouvel ordre en maintenant sa participation », avait indiqué l'agence fédérale des Finances (Finanzagentur). La participation de l'Etat allemand était passée de 16,5% à 12% après la vente de 4,49% à UniCredit.

Cette transaction a alimenté les spéculations sur un rachat total de Commerzbank, après la tentative avortée d'UniCredit en octobre 2021 de s'emparer de la banque Monte dei Paschi di Siena (MPS), sauvée de la faillite par l'Etat italien.