L'an dernier, le pays a enregistré une progression de son PIB, estimée à 1,3% par les experts de la Banque Nationale du Canada, marquant ainsi un ralentissement en douceur de son économie, après plusieurs années de forte croissance. Mais, la probable mise en place de droits de douane, imposée par les États-Unis sur les importations canadiennes, pourrait accélérer cet atterrissage en douceur, compte tenu des répercussions attendues par les experts.
La question des droits de douane
En effet, en ce début du mois de mars 2025, le président américain Donald Trump, fraîchement élu à la Maison Blanche, a annoncé que les produits canadiens importés sur son sol devraient être surtaxés, « en imposant des droits de douane à hauteur de 25% », comme le précise Colin Graham, responsable multi-actif chez Robeco.
Parmi les acteurs économiques le plus impactés par cette décision, les spécialistes citent notamment les producteurs d'acier et d'aluminium, ce qui impacterait particulièrement certains groupes industriels cotés en Bourse comme Algoma Steel. Dans l'Ouest canadien, en particulier, dans la région de l'Alberta où sont exploités de nombreux champs de pétrole et de gaz naturel, cette hausse des droits de douane risque également de poser des défis majeurs aux compagnies canadiennes d'énergies fossiles, à l'image de Suncor Energy, qui exportent une large part de leur production vers les Etats-Unis.
Malgré tout, certains secteurs restent porteurs
Néanmoins, comme le précise Chris Iggo, directeur des investissements, président de l'Investment Institute d'AXA IM, pour l'heure, « la plupart des mesures proposées contre le Canada ont été décalées à début avril ». Il n'en reste pas moins que certains secteurs devraient être peu impactés par la mise en place de ces droits de douanes. Parmi eux, on peut notamment citer le secteur financier ou encore celui des nouvelles technologies.
Du reste, bon nombre de banques canadiennes cotées en Bourse ont affiché de très solides performances au cours des dernières décennies, en l'occurrence « les meilleures des grandes banques mondiales », selon Pierre Boudeau, responsable Investissement & Développement au sein de la société de gestion Optimum Gestion Financière. C'est notamment le cas de RBC ou encore National Bank of Canada, qui ont largement surperformé en Bourse des établissements, comme Goldman Sachs ou encore JPMorgan.
Autre secteur porteur selon les experts d'Optimum Gestion Financière : celui des nouvelles technologies, en particulier l'entreprise Constellation Software Inc. Spécialisée dans les logiciels, cette société canadienne affiche un parcours boursier spectaculaire, avec une progression de près de 300% de son cours de Bourse, sur la place de Toronto, au cours des cinq dernières années. Du reste, d'après Pierre Boudeau, « on trouve également de nombreuses sociétés de qualité sur le marché canadien », y compris dans des secteurs comme la grande distribution, l'aéronautique, la production d'hydroélectricité ou encore les sciences de la vie.
Comment investir sur la Bourse canadienne
Malgré le contexte économique actuel qui incite à la prudence, compte tenu des incertitudes autour des conséquences de la hausse des droits de douane, les professionnels que nous avons interrogés sont toujours confiants sur le potentiel du marché boursier canadien. D'autant plus que « ce marché est faiblement corrélés aux marchés européens », d'après Optimum Gestion Financière. Cela permet d'envisager d'en glisser à petite dose pour mieux diversifier les risques d'un portefeuille investi en actions internationales par exemple.
Reste à savoir comment se positionner sur ce marché. Le plus simple est sans doute d'investir à travers un ETF répliquant l'indice phare de la Bourse de Toronto, à savoir le S&P/TSX Composite. Néanmoins, la plupart d'entre eux sont cotés sur des Bourses nord-américaines et donc libellés en dollar canadiens, ce qui nécessite de disposer d'un compte titres permettant d'avoir accès aux marchés boursiers étrangers pour pouvoir investir. Mais, il est également possible de se positionner sur un fonds actions spécialisé, géré de manière active. Certains sont commercialisés sur le marché français, ce qui facilite leur accès auprès des épargnants.