Vers 16H30 heure de Paris, l'action Carrefour dévissait de 8,72%, à 11,65 euros. Un peu plus tôt, le titre avait atteint son plus bas niveau en séance depuis 1993, à 11,58 euros.
« La baisse du cours est essentiellement liée à une note publiée ce (jeudi) matin par JPMorgan, qui est vendeur du titre depuis plus d'un an », a réagi Carrefour auprès de l'AFP, affirmant que cette « note ne tient pas compte des plus récentes dynamiques de consommation et de parts de marché en France ».
La banque JP Morgan a revu en baisse ses estimations globales pour les résultats du premier semestre de Carrefour, qui doivent être publiés le 30 juillet, et a abaissé son objectif de cours pour l'action à 9 euros.
Au vu des résultats 2024, les analystes de JPMorgan se disaient déjà « de plus en plus préoccupés quant au profil de risque » d'un investissement dans Carrefour.
Le distributeur a déploré auprès de l'AFP l'absence « d'argument réellement nouveau, hormis des prévisions très négatives au plus bas des attentes du consensus, et clairement en deçà des objectifs du groupe annoncés en février et confirmés en avril ».
« C'est quand même une valeur qui ne fait que baisser depuis des années », a rappelé Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés à IG France.
Mais « les 10 euros, c'est la zone sensible », « un seuil psychologique », a-t-il souligné.
« Voir un géant financier américain qui abandonne le seuil des 10 euros pour viser un seuil à 9 euros » donne un signal négatif aux investisseurs qui se retrouvent « à avoir peur de vendre en dernier » et de perdre encore plus en temporisant, a poursuivi M. Baradez.
Les analystes d'Oddo BHF tablent, eux, sur « une pression significative sur la marge » du groupe au premier semestre, selon une note publiée jeudi.
« Le deuxième trimestre devrait refléter un environnement concurrentiel toujours peu porteur, en particulier en France et en Europe », ajoutent-ils, justifiant leur recommandation de « sous-performance ».