Voici ce qu'il fallait retenir de la journée boursière ce mercredi 29 mai.

Les marchés : De retour sous les 8 000 !

La baisse se poursuit à la Bourse de Paris où le CAC 40 cède 1,52% ce soir et abandonne désormais 2% sur la semaine. Symboliquement, il clôture sous les 8 000 points, à 7 935, pour la première fois depuis le 6 mai. Aucune actualité majeure n'a alimenté ce regain de volatilité qui trouve ses racines, à nouveau, dans les doutes que la Fed baisse ses taux cette année. Les propos de certains de ses membres, et des indicateurs économiques plus robustes que prévu ces derniers jours, suggèrent en effet que la Banque centrale américaine pourrait reporter sa première baisse de taux.

De pures spéculations, mais suffisantes dans un marché exsangue de volumes, pour faire plier les grands indices mondiaux, tous dans le rouge ce soir. Le consensus de marché s'oriente de plus en plus vers une seule baisse de taux cette année aux États-Unis, contre deux à trois précédemment. Dans ce contexte, les rendements obligataires progressent. Le 10 ans américain revient sur les 4,60%, proche de son plus haut niveau de l'année. Le 10 ans français vient de dépasser son pic annuel, à 3,15%. Et comme bien souvent, la hausse des rendements obligataires pèse sur les actions. C'est l'autre grande conséquence des doutes des investisseurs quant à la persistance de l'inflation et de taux élevés. Bon... il faut quand même relativiser. Avec la baisse de ce mercredi, le CAC revient à 4% de son record historique atteint le 10 mai. En tout cas, on vous a préparé un Journal spécial, garni d'idées d'investissement en cette période agitée sur les marchés boursiers. Bonne lecture !

Les valeurs : Renault, Michelin et Ose Immunotherapeutics

Renault Seul rescapé du CAC 40, Renault gagne 3,21% ce soir, à 53,36 euros. Surtout, le titre s'envole de 44% depuis le début de l'année, c'est la plus forte hausse au sein de l'indice français. C'est impressionnant mais Goldman Sachs pense que le groupe au losange pourrait encore progresser de plus de 30% en Bourse par rapport au cours actuel, d'où la signature du seul gain journalier notable à la Bourse de Paris. En réalité, Michelin a de justesse sauvé les meubles dans le sillage de Renault, on en reparle ci-dessous. Dans le détail, la banque d'investissement a relevé son conseil sur Renault de “neutre” à “acheter” et relevé son objectif de cours à 70 euros. Cette révision est motivée par plusieurs facteurs. Renault lancera dix nouveaux modèles cette année, dont la Renault 5 électrique, perçue comme très compétitive sur le marché européen (prix de base autour de 25 000 euros).

Ces nouveaux modèles devraient augmenter les revenus de la division automobile de plus de 15% en 2024 et d'environ 25% en 2025. Grâce à la stratégie « Renaulution », le groupe français a réduit ses capacités de production et ses coûts de personnel, améliorant ainsi son efficacité. Goldman Sachs souligne enfin la forte génération de trésorerie de Renault, prévoyant un total de 11,4 milliards d'euros d'ici fin 2025, et relativise les risques liés à la concurrence chinoise sur le marché européen.

Michelin Outre les bonnes perspectives pour son client Renault, Michelin a dévoilé aujourd'hui ses objectifs à horizon 2026 lors de sa journée investisseurs. Des objectifs bien accueillis, avec une prévision de résultat opérationnel de 4,2 milliards en 2026 contre 3,6 milliards l'an dernier. Sa montée en gamme, malgré une stagnation prévue des volumes de vente, devrait permettre d'atteindre cette cible ambitieuse. Le groupe compte en effet se concentrer sur ses produits les plus rentables, comme les pneus de grande taille. La direction a aussi confirmé sa stratégie de diversification dans des domaines variés et parfois surprenants : aéronautique, marine, santé, construction ! Rien que ça. Son PDG rappelle à ce titre : “Michelin est bien plus qu'un fabricant de pneus, c'est une véritable entreprise de haute technologie”. Depuis le début de l'année, le titre gagne 13,5% en Bourse et grappille ce soir 0,33% à 36,84 euros.

Ose Immunotherapeutics La biotech française, éligible au PEA-PME, gagne 2,82% ce soir, à 8,01 euros, malgré le marasme des marchés boursiers. Le titre profite d'une note favorable du bureau d'analyses Invest Securities qui recommande toujours son achat, mais avec un objectif de cours rehaussé de 10€ à 12,40€. Par rapport au cours actuel, le potentiel de gain est supérieur à 50% ! Prudence toutefois car l'action gagne près de 90% depuis le début de l'année, soutenue par de bonnes nouvelles commerciales, dont un accord de licence avec le géant pharmaceutique américain AbbVie dont nous vous parlions dans le Journal de la Bourse du 28 février. Ce jour-là, le titre s'envolait de... 51%.

L'évènement du mercredi : plus lourd que le CAC...

Une fois n'est pas coutume, on vous parle deux soirs de suite de la même entreprise. Et pas des moindres ! Après sa hausse fulgurante de 7% hier, Nvidia pèse désormais plus lourd en Bourse que la totalité du CAC 40... En effet, sa capitalisation boursière dépasse actuellement les 2 800 milliards de dollars. Cette ascension fulgurante est liée à ses résultats financiers impressionnants et à la demande croissante pour ses processeurs graphiques, essentiels pour l'intelligence artificielle générative. Récemment, l'entreprise a annoncé une hausse de 262% de ses revenus sur un an, à 26 milliards de dollars, et un bénéfice septuplé à 14,9 milliards de dollars pour le début de son exercice 2024-2025. Ses perspectives futures sont également prometteuses avec des revenus attendus à 28 milliards de dollars pour le trimestre en cours. Le titre continue de battre record sur record, d'autant qu'Elon Musk a annoncé l'achat de 100 000 puces Nvidia pour xAI, sa start-up dédiée à l'IA. Malgré une hausse relativement limitée prévue par les analystes, la confiance dans le titre reste très élevée. Bank of America a récemment relevé son objectif de cours à 1 320$, ce qui pourrait porter la capitalisation boursière de Nvidia à 3 250 milliards, surpassant potentiellement Microsoft pour devenir l'entreprise la plus valorisée au monde. 1 320$, c'est 15% de hausse supplémentaire par rapport au cours actuel.

Demain à la Une : le grand ralentissement

Avant les chiffres de l'inflation tant attendus de vendredi, la séance de demain sera marquée par une nouvelle estimation de la croissance américaine au premier trimestre. Le marché s'attend à ce qu'elle reste conforme à celle de fin avril, c'est-à-dire +1,6% sur un an, en net ralentissement par rapport aux +3,4% du quatrième trimestre 2023. Le consensus des économistes réalisé par Reuters s'attendait alors à +2,4%. En théorie, une croissance confirmée à 1,6% serait plutôt bien vue par Wall Street car la Fed estime qu'un taux inférieur à 1,8% ne crée pas d'inflation, renforçant potentiellement les espoirs de baisse des taux américains en fin d'année. Verdict à 14h30 !

Le monde d'après : Investir dans l'hydrogène

Quand on parle d'énergies renouvelables, on pense souvent au solaire, à l'éolien voire au nucléaire. Mais rarement à l'hydrogène. C'est pourtant une solution prometteuse face aux défis qui nous attendent. Le déploiement des technologies hydrogène en France à horizon 2030 est un enjeu important pour notre souveraineté énergétique. En la matière, le pays investit massivement dans l'hydrogène dit “vert”, autrement dit produit de manière décarbonée, sans libération significative de gaz à effet de serre. La stratégie nationale vise à développer cette source, potentiellement incontournable pour respecter nos objectifs de neutralité carbone dans l'industrie, les transports et l'énergie.

Actuellement, 95% de l'hydrogène produit provient de sources fossiles, libérant dans l'atmosphère des millions de tonnes de CO2 chaque année... Autant dire qu'il y a encore du travail ! Pour un impact écologique positif, l'hydrogène vert peut être produit grâce à des énergies renouvelables ou des technologies de capture et de stockage du CO2. La France ambitionne de devenir le leader européen de l'hydrogène décarboné, grâce à 7 milliards d'euros d'investissements à horizon 2030. Pour les particuliers, il est possible d'investir facilement sur cette thématique, notamment via des ETF (voir lexique). Dès 50euros d'investissement. Comment ? Grâce à l'assurance-vie (ISIN : FR0010930644).

Voici ses performances, à la clôture de vendredi soir :

+12,81%* en 2023 +11,37%* en 2024 +96,41%* en cumulé sur 3 ans +57,33%* sur 5 ans +84,33%* sur 10 ans !

Le lexique : ETF

Un ETF (Exchange-Traded Fund) est un fonds d'investissement coté en Bourse qui regroupe divers actifs comme des actions, des obligations ou des matières premières, et vise à reproduire la performance d'un indice sous-jacent, comme le CAC 40 ou le S&P 500. Il peut également répliquer les performances d'un indice sectoriel, par exemple composé des fleurons mondiaux de l'hydrogène, comme dans notre exemple ci-dessus. Les investisseurs peuvent acheter des parts d'ETF en Bourse, offrant une diversification instantanée, une liquidité élevée et des frais de gestion généralement très faibles. En résumé, les ETF sont des outils populaires pour suivre et investir dans différents marchés ou secteurs.