Voici ce qu'il faut retenir de l'actualité boursière ce lundi 17 juin, avec les experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : Après l'orage, le soleil ?

Après une semaine turbulente pour le CAC 40 qui a chuté de plus de 6% avec l'annonce de dissolution de l'Assemblée, les investisseurs profitent de bonnes occasions ce lundi et effectuent des achats à bon compte. Ce soir, l'indice parisien renoue avec la hausse, clôturant à 7 571 points, en rebond de 0,91%. Toutefois, cette hausse est très précaire et Goldman Sachs estime qu'une victoire du RN aux élections pourrait provoquer une nouvelle chute des actions françaises. Dans notre édition de ce soir, découvrez les entreprises les moins dépendantes au marché français selon AlphaValue, et susceptibles de résister à de futures baisses. Du côté des valeurs, EssilorLuxottica affiche une hausse de 2,6% après une recommandation à l'achat d'UBS. Pendant ce temps, les producteurs de spiritueux Pernod Ricard et Rémy Cointreau voient leurs actions baisser, en raison des tensions politiques en France, et commerciales avec la Chine, nous vous en parlons dans la rubrique suivante. À Wall Street, l'optimisme est toujours au rendez-vous avec une sixième séance consécutive de hausse. Les indices américains continuent de progresser, le S&P 500 (+0,22%) et le Nasdaq (+0,2%) se positionnent pour établir de nouveaux records historiques !

Les valeurs : EssilorLuxottica, Rémy Cointreau et Hoffmann Green

EssilorLuxottica UBS recommande l'achat d'EssilorLuxottica, qui pourrait encore progresser de 12%. Actuellement valorisé à environ 94 milliards d'euros, le spécialiste des équipements optiques surperforme nettement le CAC 40 depuis janvier avec une hausse de 13%. UBS a relevé son objectif de cours à 232€, grâce à la faible exposition aux risques pour le second semestre 2024, une reprise du trafic en magasins aux États-Unis et des tensions salariales en baisse. Le potentiel de croissance d'EssilorLuxottica est estimé à 6% par an pour 2025-2028. Ses innovations, comme les verres « Stellest » et les solutions auditives « Nuance Audio », ainsi que les qualités défensives du groupe, renforcent cette perspective positive. Ce lundi, le titre signe l'une des meilleures performances du CAC : +2,59% à 206,20€.

Rémy Cointreau Rémy Cointreau et Pernod Ricard voient leurs actions chuter en raison des incertitudes politiques et des menaces de sanctions chinoises sur le cognac européen. Sur un mois, Rémy Cointreau perd 15% et Pernod Ricard près de 13%. La dissolution de l'Assemblée nationale a ravivé les craintes de sanctions, initialement apaisées par Emmanuel Macron après une rencontre avec Xi Jinping. Les tensions commerciales entre l'UE et la Chine aggravent la situation, augmentant le risque de représailles après la hausse des taxes douanières sur les véhicules électriques chinois. Le cognac représente 25% des revenus de Rémy Cointreau contre 8 à 9% pour Pernod Ricard. Ce soir, le premier titre cède 0,94% à 79,35€, et le second 0,45% à 131,30€ (respectivement -31% et -18% en 2024).

Hoffmann Green Eligible au PEA-PME, Hoffmann Green cède 0,62% à 9,58€ malgré une annonce positive (quoiqu'attendue...). En collaboration avec le Groupe Valorem, le coulage de la première fondation d'éolienne utilisant du béton décarboné a été réalisé, c'est une première au niveau mondial. Ce béton a permis de réduire de 32% les émissions de CO2 par rapport à un béton traditionnel, sans modification des méthodes de construction. Le projet fait partie du parc éolien de la Plaine des Moulins, qui comptera cinq éoliennes produisant 42 GWh d'électricité par an, couvrant près de 20% des besoins électriques du Haut Poitou. Ce développement illustre l'engagement d'Hoffmann Green envers des solutions écologiques innovantes. Depuis le début de l'année, le groupe gagne plus de 15%.

L'agenda du lundi : À part les élections...

Sans surprise, les prochaines séances, et semaines, seront largement dominées en France par les élections législatives. Sur le plan économique, plusieurs temps forts sont toutefois attendus cette semaine. À commencer par les derniers chiffres de l'inflation de la zone euro, demain à 11h. Mercredi, peu d'actualités sont au programme : on attend surtout la balance commerciale japonaise et l'inflation britannique, deux publications de second ordre. Même son de cloche jeudi avec une réunion de la Banque centrale anglaise qui devrait laisser ses taux inchangés, et plusieurs statistiques immobilières américaines. Vendredi enfin, une nouvelle batterie d'indices PMI dressera le dernier bilan de santé des industries et des services en Occident.

Demain à la Une : Hausse de l'inflation ?

Demain, ce sont en effet les chiffres de l'inflation en zone euro qui devraient attirer l'attention des opérateurs boursiers. Tous prix confondus, le marché table sur une inflation à 2,6% sur un an en mai, contre 2,4% en avril. Hors prix de l'énergie et de l'alimentation, l'inflation sous-jacente devrait également progresser de 2,7% à 2,9%. Il s'agit d'une nouvelle estimation pour la zone euro, en cas de données inférieures les indices boursiers européens devraient rebondir. Du moins, si les actus politiques françaises ne prennent pas le dessus... L'après-midi sera marquée par les ventes au détail américaines réalisées en mai.

Le monde d'après : Les refuges

En France, l'incertitude politique a entraîné une forte baisse du CAC 40 la semaine dernière (-6,2%), sa pire performance depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022. L'issue des élections et ses conséquences potentielles sur plusieurs piliers de l'économie ont lourdement pesé en Bourse, en particulier sur les actions des grands médias, des banques, des concessions d'autoroutes et de l'industrie des spiritueux. Face à cette volatilité, le bureau d'études AlphaValue a identifié treize actions françaises qui pourraient être moins affectées par les troubles politiques dans les semaines à venir, offrant ainsi une certaine sécurité aux investisseurs. Parmi les treize refuges potentiels, des géants du luxe comme Hermès, LVMH et L'Oréal, et des acteurs clés de la tech et de la santé comme STMicroelectronics, Capgemini, Dassault Systèmes, Edenred et Sanofi. Virbac, Bureau Veritas, Airbus, GTT et Legrand font également partie de cette liste d'actions globalement défensives (voir lexique). Ces entreprises ont été choisies pour leur résilience financière, la robustesse de leurs fondamentaux, et leur faible dépendance aux marchés français. Ce choix reflète une stratégie visant à minimiser les risques associés aux fluctuations politiques, tout en capitalisant sur des entreprises avec une forte présence internationale et une capacité éprouvée à naviguer en eaux troubles.

Le lexique : Valeurs défensives, cycliques et de rendement

En Bourse, les valeurs défensives sont peu sensibles aux variations économiques. Souvent présentes dans les secteurs des biens de consommation de base et des services essentiels, elles offrent stabilité et dividendes réguliers en période d'incertitudes. Comme leur nom l'indique, les valeurs cycliques proviennent d'entreprises dont les performances sont liées aux cycles économiques, avec une surperformance en période de croissance et une sous-performance en période de ralentissement, voire de récession. Enfin, les valeurs de rendement émanent d'entreprises distribuant une part importante de leurs bénéfices sous forme de dividendes, généralement dans des secteurs stables sur le long terme comme l'immobilier, les services publics et les télécommunications. Les investisseurs les choisissent pour leurs revenus réguliers, même en période de forte volatilité sur les marchés. Chaque catégorie présente des avantages spécifiques selon la stratégie d'investissement et le contexte économique.