Autrefois réservé aux investisseurs professionnels, cette pratique permettant d'optimiser la performance d'un portefeuille boursier, est désormais disponible pour les actionnaires individuels.

Le marché des prêts ou emprunts de titres ne date pas d'aujourd'hui. Mais, en pratique, seules les institutions financières avaient accès à ce marché. Néanmoins, un mouvement de démocratisation semble s'être amorcé avec la récente annonce du courtier Bourse Direct de proposer le prêt de titres à ses clients particuliers français.

Comment ça marche

En pratique, cette technique consiste pour un actionnaire à prêter à un tiers, ses actions cotées en Bourse, contre l'engagement de ce dernier de les restituer à une date ultérieure, après quelques jours, voire plusieurs mois, moyennant une commission payée au prêteur de titres. En pratique, l'emprunteur est bien souvent un spéculateur ayant une opinion négative sur une valeur. En empruntant préalablement des titres auprès d'un de ses actionnaires, il est alors en mesure d'effectuer, « ce que les spécialistes appellent, une vente à découvert visant à spéculer sur la baisse de son cours de Bourse », indique Dorian Abadie, analyste OPCVM & Bourse chez Meilleurtaux Placement.

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Une pratique rémunératrice

Pendant la durée de la période d'emprunt, l'actionnaire reçoit un revenu complémentaire tout en gardant la possibilité de vendre ou d'acheter ses titres à tout moment et en continuant à percevoir les éventuels dividendes. Quant au niveau de la rémunération, « la commission perçue par nos clients est fonction de l'offre et de la demande sur le marché », précise Julie Ruffin, responsable marketing chez Bourse Direct. Mais, il n'est pas rare d'obtenir des rendements annuels de quelques pourcents.

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Avec des risques à la clé

Revers de la médaille, prêter des titres fait courir un risque sur le montant de l'emprunt, lié notamment au défaut de l'emprunteur. Si ce dernier est incapable de les rembourser, le prêteur est susceptible d'enregistrer une perte égale à la valeur des actions au moment du prêt. Pour limiter ce risque, Bourse Direct par exemple, « prête uniquement des titres à des contreparties bancaires de premier rang et exige également une garantie versée par l'emprunteur représentant 105% de la valeur des titres prêtés, composés exclusivement d'actifs très peu risqués », ajoute Julie Ruffin.

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Vers quel intermédiaire se tourner ?

Quoi qu'il en soit, pour l'heure, dans l'hexagone, seul Bourse Direct propose ce service. L'activation du service s'effectue gratuitement et à tout moment, depuis son espace client. Le courtier en ligne s'occupe ensuite de tout, sachant qu'il est possible de suivre à tout moment les détails concernant les titres prêtés et la rémunération associée. Un relevé mensuel spécifique est également disponible. Il est possible que ce service innovant soit bientôt disponible pour davantage d'actionnaires individuels chez leurs intermédiaires financiers.

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