Le résumé de la séance boursière du mercredi 10 juillet avec les experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : Les soldes d'été

Le CAC 40 alterne les séances de hausse et de baisse. Ce soir, le vert qui l'emporte ! En gain de 0,86% à 7 573 points, l'indice français rebondit après sa forte baisse d'hier (-1,56%). Des rebonds techniques sont à l'œuvre, ce sont les soldes d'été sur certains titres chahutés par la crise politique et les récentes alertes sur résultats. Verallia rebondit notamment de 4,43% ce soir, après sa chute de plus de 18% hier. Les investisseurs trouvent aussi des motifs de satisfaction dans les propos de Jerome Powell, le Président de la Fed. L'heure n'est pas encore aux baisses de taux mais elle approche, c'est en substance son message. Dans ce contexte, et ça devient désormais habituel, Wall Street continue de signer record sur record dans ses premières heures d'échange. En parallèle, le CAC peine à se stabiliser en très léger gain depuis le début de l'année. L'incertitude continue de planer sur le front politique, en attendant la nomination d'un Premier ministre et d'un nouveau gouvernement.

Les valeurs : Teleperformance, Alstom et Adocia

Teleperformance Le leader mondial des centres d'appels s'offre une place sur le podium du CAC 40 ce soir, en gain de 2,27% à 108,10€. Sa hausse est soutenue par la recommandation de la banque d'investissement allemande Berenberg qui conseille l'achat du titre, avec un objectif de cours de 215€. Un objectif particulièrement ambitieux, de près de +100% par rapport au prix actuel. Berenberg se montre rassurante sur les perspectives de Teleperformance, malgré les inquiétudes concernant l'impact de l'IA générative sur son activité. Son étude sectorielle aboutit en effet à des conclusions favorables, suggérant une forte revalorisation du titre dans les prochains mois. Une bonne nouvelle pour Teleperformance qui a été particulièrement malmené en Bourse à cause de la menace de l'IA : -18% en 2024, -25% sur un an.

Alstom Bonne nouvelle pour le spécialiste des transports ferroviaires qui décroche un contrat de 2,8 milliards d'euros pour fournir 374 rames de métro automatisées à la ville d'Hambourg. Ces rames seront produites à Salzgitter, en Allemagne, à partir de 2026, avec des premières livraisons prévues pour début 2028. Le contrat inclut l'installation d'un système de signalisation pour une nouvelle ligne, qui sera sans conducteur. La première section de la ligne devrait être opérationnelle en 2029. Une fois achevée, elle pourra transporter environ 270 000 passagers toutes les 90 secondes. Ce contrat est significatif pour Alstom. Il porte sur des métros modernes avec climatisation, prises USB et fenêtres panoramiques, contribuant à la modernisation et à l'automatisation du réseau de Hambourg. Ce soir, la multinationale française signe l'une des meilleures performances du SBF 120 : +5,17% à 16,77€. Son titre s'envole de 47% depuis le 1er janvier mais cède toujours 30% sur un an.

Adocia La biotech française éligible au PEA-PME annonce que son partenaire chinois, Tonghua Dongbao, a mis fin à leur collaboration sur l'un de ses traitements du diabète en Chine et certains pays asiatiques, entraînant une chute de près de 6% de son action (-15% sur une semaine). Tonghua Dongbao souhaite se concentrer sur d'autres projets, “plus favorables”. Adocia reprend sans frais les droits de son traitement local, le BioChaperone Combo, pour les territoires concernés et assure que cette décision n'affectera pas sa trésorerie qui lui permet de financer ses activités jusqu'au troisième trimestre 2025. Depuis le début de l'année, son titre cède 40% en Bourse.

L'évènement du mercredi : Powell attend

Le banquier central américain s'est exprimé devant le Congrès. Powell estime qu'il n'est pas encore temps pour entamer le cycle de baisse des taux. Il a souligné la nécessité de nouvelles données positives pour confirmer que l'inflation baisse et se dirige vers l'objectif de 2% aux États-Unis. Powell est apparu moins conciliant que prévu, ce qui a influencé le marché. Les taux à dix ans se sont légèrement tendus à 4,29%. Powell n'a pas donné d'indices clairs sur la première baisse de taux d'intérêt, mais plusieurs banques et bureaux d'analyses tablent sur le mois de septembre. L'incertitude demeure, notamment en raison de l'impact de l'élection présidentielle de novembre sur les décisions de la Fed. À court terme, ce sont les chiffres de l'inflation dévoilés demain qui seront déterminants pour Wall Street et la plupart des indices boursiers mondiaux.

Demain à la Une : L'inflation de juin

Ce sera effectivement le grand temps fort de demain, à 14h30. Nous vous en parlions ces derniers jours, le marché table sur un nouveau tassement de l'inflation américaine, à 3,1% sur un an en juin, contre 3,3% en mai. L'inflation sous-jacente, hors énergie et alimentation, est attendue stable à 3,4%. Des résultats inférieurs inciteraient la Fed à baisser prochainement ses taux, provoquant une nouvelle vague de hausse des actions américaines. C'est en tout cas le scénario espéré à Wall Street. Demain matin, l'Allemagne publiera également ses dernières données sur l'inflation de juin, attendue à 2,2% sur un an (vs 2,4% en mai).

Le monde d'après : La remontada de Tesla

Tesla s'envole de 50% en l'espace d'un mois seulement ! Désormais, la firme d'Elon Musk progresse de 6% depuis le 1er janvier mais stagne sur un an. En cause, des volumes de ventes supérieurs aux attentes. Toutefois, tout n'est pas rose pour le constructeur automobile et beaucoup de questions se posent sur ce rebond impressionnant. Il y a quelques semaines seulement, Tesla signait la plus forte baisse du S&P 500 pour 2024, faisant pire que Boeing, largement empêtré dans ses nombreux incidents aéronautiques. La concurrence des constructeurs chinois, des résultats financiers décevants, un ralentissement de l'adoption des véhicules électriques et les incertitudes sur les plans d'Elon Musk concernant l'intelligence artificielle formaient le cocktail baissier sur le titre qui est aujourd'hui de retour au-dessus des 800 milliards de capitalisation. Depuis fin juin, Tesla a inversé la tendance, enchaînant dix séances consécutives de hausse et effaçant ses pertes de l'année. En l'espace de deux semaines environ, sa capitalisation boursière s'est ainsi gonflée de 240 milliards de dollars. Cette montée en flèche s'explique par des livraisons meilleures que prévu au deuxième trimestre, atteignant près de 444 000 unités contre les 438 000 attendues. Cette annonce a surpris les investisseurs et les hedge funds, entraînant une hausse de 10,2% du titre le jour de la publication et de 6,5% le lendemain. L'action s'échange toutefois autour des 260$ ce mercredi, loin de son record de novembre 2021, à 415$. Malgré ce rallye haussier, plusieurs problèmes subsistent pour Tesla. Morningstar prévoit une légère baisse des livraisons pour 2024. L'éventuelle réélection de Donald Trump, qui envisage de supprimer des mesures favorables aux véhicules électriques, ajoute à l'incertitude. Bloomberg et certains bureaux d'analyses jugent cette hausse « incompréhensible », compte tenu des fondamentaux actuels de l'entreprise. Simple bulle spéculative ? Tesla prévoit un « robotaxi day » le 8 août pour présenter ses avancées en matière de véhicules autonomes et d'intelligence artificielle. Espérons que ce soit l'occasion d'en savoir plus sur les projets et les objectifs de Musk...

Le lexique : Capitalisation boursière

La capitalisation boursière est la valeur totale des actions en circulation d'une entreprise cotée en Bourse. Elle se calcule en multipliant le nombre total d'actions par le cours actuel de l'action. Par exemple, si une entreprise a 1 million d'actions en circulation et que le prix de chaque action est de 50 euros, sa capitalisation boursière est de 50 millions d'euros. Cette mesure permet d'évaluer la taille et la valeur d'une entreprise sur les marchés financiers.