Ce qu'il faut retenir de l'actualité boursière, avec les experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : le luxe plombe le CAC

La semaine commence dans le rouge pour le CAC 40 qui abandonne 1,19% ce soir, à 7 633 points. L'indice français efface son maigre gain de 0,63% réalisé la semaine dernière, emporté par la chute du secteur du luxe.

On en reparle dans la suite du Journal, les mastodontes français subissent de plein fouet les mauvais résultats publiés par Swatch et Burberry. Mais pas seulement. Le secteur du luxe est très dépendant du marché chinois. Cette nuit, Pékin a annoncé une croissance de 4,7% au deuxième trimestre, inférieure à l'objectif de 5% fixé par le gouvernement. C'est le pire résultat en cinq trimestres et plus que jamais, les investisseurs attendent un plan de relance massif pour stimuler la consommation et la croissance. Un mot de politique.

Les tractations politiques post-élections législatives se poursuivent en France, sans consensus sur un candidat pour le poste de Premier ministre. Aux États-Unis, la tentative d'assassinat de Donald Trump devrait renforcer sa popularité, avec des impacts à surveiller dans les prochaines semaines sur le marché et les politiques économiques. La baisse du CAC, et plus largement des indices européens, contraste avec la stabilité relative de Wall Street où les trois grands indices évoluent dans le vert, toujours proches de leurs records historiques.

Les valeurs : les valeurs du luxe, Atos et NFL Biosciences

Les valeurs du luxe Les fleurons du luxe ont plombé le CAC 40 ce lundi, d'autant que ce sont ses plus fortes capitalisations : Kering (-5,28%), LVMH (-2,65%) et Hermès (-2,58%) signent les pires performances de la séance. En cause, les résultats décevants de leurs concurrentes suisse et britannique Swatch (-9,78%) et Burberry (-16% !). Le chiffre d'affaires de Swatch baisse de 10,7% au premier semestre, avec un résultat opérationnel divisé par trois à 204 millions de francs suisses, bien en dessous des attentes des analystes.

Burberry annonce des mesures fortes pour redresser la barre, dont la suspension de son dividende pour l'exercice 2024-2025 et le remplacement de son directeur général. Les géants du luxe français publieront leurs résultats la semaine prochaine : LVMH le 23 juillet, Kering le 24 juillet, et Hermès le 25 juillet.

Atos Le spécialiste du numérique signe une nouvelle fois la plus forte progression du SBF 120 : +19,22% pour cette seule séance, à 1,28€. Le groupe annonce un accord crucial avec ses banques et créanciers pour financer son plan de restructuration. L'accord inclut une augmentation de capital de 233 millions d'euros, un apport de 1,675 milliard d'euros et une réduction de la dette d'environ 3 milliards d'euros.

Après la restructuration, les banques et détenteurs d'obligations deviendront actionnaires majoritaires, détenant potentiellement jusqu'à 99,9% du capital. Cependant, les actionnaires actuels pourront participer à l'augmentation de capital pour maintenir jusqu'à 25,9% du capital. L'avenir d'Atos revêt une importance politique en raison de ses activités critiques dans la défense et la cybersécurité.

L'entreprise a finalisé une convention avec l'État pour protéger les intérêts de souveraineté, incluant une offre de 700 millions d'euros pour les activités stratégiques comme les supercalculateurs et les contrats militaires. Malgré sa forte hausse des derniers jours (+47% la semaine dernière), le titre chute toujours de 80% depuis le 1er janvier.

NFL Biosciences La biotech française, éligible au PEA-PME, chute de 12,54% ce soir, à 2,44€ (+76% en 2024 !). Des prises de bénéfices sont à l'œuvre après la forte hausse des dernières semaines, et malgré des résultats prometteurs pour son traitement de sevrage tabagique. NFL Biosciences, qui développe également des traitements contre les dépendances au cannabis et à l'alcool, garde de solides perspectives de marché, selon Invest Securities, qui maintient sa recommandation à l'achat et relève son objectif de cours de 5,5€ à 8,8€, soit un potentiel de hausse de plus de 250% !

L'agenda du lundi : le bal est ouvert

Les prochaines séances seront marquées par la publication des résultats de grands groupes. 43 entreprises du S&P 500 passeront sur le gril cette semaine, dont Goldman Sachs et BlackRock ce soir. On attend également les derniers chiffres de l'inflation en zone euro, mercredi, et la réunion de la BCE jeudi. La Banque centrale ne devrait pas baisser ses taux mais la conférence de presse de Christine Lagarde sera comme toujours suivie par les investisseurs européens. À suivre également, l'évolution de la situation politique. En France, comme aux États-Unis...

Demain à la Une : les niveaux à surveiller

En plus des premiers résultats d'entreprises, la séance de demain sera animée par l'indice Zew sur le climat des affaires en Allemagne. Et il ne devrait pas être incroyable, le moral des patrons allemand est particulièrement mauvais. Wall Street surveillera également les ventes au détail réalisées en juin, attendues en légère progression. Sur le CAC 40, deux résistances sont à surveiller, sur les 7 690 et 7 725 points en cas de rebond. Ainsi que les supports des 7 625 et 7 575 si la baisse se poursuit. Affaire à suivre !

Le monde d'après : les actions les plus performantes

Deutsche Bank vient de publier une étude très intéressante, en se reposant sur les données de Bloomberg compilées depuis 1974. Quelle est la classe d'actifs la plus rentable sur le long terme ? Sans surprise, les actions. Bien plus que les matières premières ou les obligations. Mais quelles sont les actions les plus performantes ? Par exemple, un investissement de 10 000 dollars sur le marché américain en 1974 vaudrait aujourd'hui 2,4 millions de dollars (ou 375 000 dollars réels, ajustés de l'inflation).

Les marchés actions les plus performants sont : l'Inde : 8,9% de rendement annuel réel ; les États-Unis : 7,5% ; Hong Kong : 7,2% ; l'Australie : 7,1% ; le Royaume-Uni : 7% ; la Corée du Sud : 7% ; la France : 6,9% Les obligations souveraines coréennes se classent juste après les actions, avec un rendement annuel réel de 6,4%.

En revanche, les matières premières déçoivent : l'or affiche un maigre 1,7%, tandis que le pétrole et le cuivre ont des rendements légèrement négatifs. Pour faire écho au fonds d'AXA présenté ci-dessus, n'oubliez pas qu'il investit sur les minières cotées en Bourse, et pas directement sur l'or dont l'intérêt est avant tout de préserver la valeur dans le temps, ne générant par définition ni dividende, ni coupon.

L'immobilier, souvent perçu comme une valeur sûre, offre des rendements réels inférieurs à ceux des actions. Les marchés immobiliers américains et britanniques montrent des rendements annuels de 1,5% et 2%, respectivement. Rappelons le célèbre adage financier : les performances passées ne préjugent pas des performances futures !

Le lexique : l'once d'or

Une once est une unité de mesure utilisée dans le commerce de l'or et d'autres métaux précieux. Une once d'or équivaut à environ 31,10 grammes, c'est une mesure standard largement reconnue et utilisée dans le monde entier. L'or est coté en dollars américains sur les marchés mondiaux des matières premières.