La Bourse de Paris est attendue stable à l'ouverture jeudi après les résultats record du géant technologique américain Nvidia, deuxième plus grosse capitalisation mondiale, le marché s'interrogeant sur l'ampleur de la capacité de croissance du colosse.

Le contrat à terme du CAC 40 affichait une variation de 0,01% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance. L'indice vedette de la place financière française a terminé la séance de mercredi en légère hausse de 0,16%, à 7.577,76 points, à l'issue d'une séance aux volumes d'échanges plutôt faibles.

« Dans l'ensemble, l'ambiance dans les « Big Tech » n'est pas au beau fixe jeudi matin. Mais les contrats à terme britanniques et européens semblent peu affectés par les résultats de Nvidia », commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

« La perte d'appétit pour les Big Tech pourrait entraîner une rotation vers les secteurs non technologiques, alors que la banque centrale américaine devrait commencer à réduire ses taux d'intérêt dans quelques semaines », poursuit-elle.

L'action de Nvidia a plongé

Mercredi soir, après la clôture des Bourses américaines, le champion des semi-conducteurs Nvidia a fait état d'un chiffre d'affaires à 30 milliards de dollars pour la période allant de fin avril à fin juillet, soit nettement plus que les 28,8 milliards attendus par les analystes, selon un consensus établi par FactSet.

Par ailleurs, Nvidia table sur des revenus de 32,5 milliards de dollars au troisième trimestre, un chiffre également supérieur aux projections du marché, qui anticipe 31,7 milliards. « Il était difficile de faire mieux », commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Pour autant, « l'action de Nvidia a plongé », dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, malgré « un chiffre d'affaires record, qui fait plus du double de ses bénéfices précédents », souligne Stephen Innes, analyste de Spi AM.

« Les résultats et les prévisions ont largement dépassé la moyenne des attentes du marché... Mais l'entreprise n'a pas atteint les estimations les plus élevées de Wall Street, certains analystes s'attendaient à près de 38 milliards de dollars de chiffre d'affaires, ce qui est hors norme », détaille Ipek Ozkardeskaya.

En cause : « le retard de la puce Blackwell de nouvelle génération » et des inquiétudes du marché « concernant l'arrivée prochaine de la concurrence pour exploiter la part de marché monstrueuse de Nvidia, qui s'élève à près de 80% », explique l'analyste.

Mi-mars Nvidia a présenté le Blackwell, famille de GPU successeurs du H100 qui est le produit vedette de la firme et de loin le plus demandé du secteur, valant plusieurs dizaines de milliers de dollars pièce. « La puce la plus puissante du monde », selon l'entreprise, doit être commercialisée d'ici la fin de l'année.

Parmi les valeurs à suivre

A l'agenda macroéconomique de la séance, les investisseurs se tourneront vers les chiffres d'inflation de l'Allemagne et de l'Espagne, le PIB de la Suède, ainsi que vers la confiance des consommateurs de la zone euro.

Plus tard en séance le PIB américain, les inscriptions hebdomadaires au chômage et les ventes de logements aux Etats-Unis sont également attendus. Parmi les banquiers centraux, le marché écoutera les prises de parole de Raphael Bostic de la Réserve fédérale (Fed) d'Atlanta, et de Philip Lane et Joachim Nagel de la Banque centrale européenne (BCE).

Pernod Ricard : le géant français des vins et spiritueux a publié jeudi un bénéfice net en repli de 35% à 1,48 milliard d'euros pour son exercice décalé 2023/2024, une forte baisse attribuée à la « normalisation du marché » après le rattrapage post-Covid et à un environnement économique « incertain ».

Eiffage : le groupe français de BTP et de concessions de transport a annoncé mercredi maintenir ses prévisions pour l'année 2024 et espère obtenir un bénéfice net « du même ordre qu'en 2023 », malgré la baisse d'activité de la branche construction.