Voici ce qu'il faut retenir de l'actualité boursière ce vendredi 30 août, avec les experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : des marchés infatigables ?

La Bourse de Paris clôture la dernière séance de la semaine sur une légère baisse de 0,13%, à 7 631 points, pour une hausse hebdomadaire de 0,71%. C'est sa quatrième semaine consécutive de hausse. Cette semaine a été marquée par les résultats très attendus de Nvidia et par des données macroéconomiques mondiales, notamment les chiffres sur l'inflation en Europe et aux États-Unis.

Les marchés, des deux bords de l'Atlantique, semblent marquer une pause après plusieurs semaines de hausse, et l'attention se tourne désormais vers les décisions de politique monétaire de septembre, ainsi que sur les élections américaines de novembre. Wall Street évolue en légère hausse pour le moment, soutenu par l'indice PCE qui indique une inflation stable à 2,6% sur un an en juillet, alors que le consensus craignait une petite hausse. Les dépenses des ménages américains ont augmenté de 0,5% en juillet, tandis que leurs revenus ont progressé de 0,3%, ce qui souligne une consommation résiliente.

En Europe, l'inflation en zone euro a ralenti à 2,2% en août, un signe encourageant à l'approche de la réunion de la BCE, tandis que le taux de chômage a poursuivi sa baisse pour atteindre 6,4% en juillet. Surtout, l'Allemagne et la France affichent désormais des taux d'inflation inférieurs à 2% pour la première fois depuis fin 2021, à 1,9%. Marc Fiorentino vous en parlait dans sa newsletter. Alors que l'économie ralentit et que l'inflation est désormais maîtrisée, il n'y a plus de doutes : la BCE et la Fed vont multiplier les baisses de taux dans les prochains mois.

Les valeurs : Crédit Agricole, Teleperformance et Kaufman & Broad

Crédit Agricole - La banque signe la meilleure performance du CAC ce soir : +2,57% à 14,15€ (+10% en 2024). Comme bien souvent en cette trêve estivale, une recommandation est à l'origine de la hausse du jour. Ce vendredi, HSBC a en effet relevé son objectif de cours de 16€ à 17,50€, soit un potentiel de près de 25% par rapport au cours de clôture. La banque britannique souligne que les activités de gestion d'actifs, de fortune et d'assurance de Crédit Agricole, souvent sous-évaluées par le marché, pourraient relancer la hausse de son action. L'acquisition récente de Degroof Petercam et l'anticipation de baisses de taux d'intérêt devraient également stimuler l'intérêt des investisseurs. Enfin, HSBC note que la stabilité du marché français et l'exposition stratégique de Crédit Agricole en Italie renforcent son attrait, confirmant ainsi une tendance observée récemment par UBS.

Teleperformance - Bon dernier hier (-6,5%), le titre profite de rachats à bon compte aujourd'hui (+0,37% à 98,86€). Le leader mondial des centres d'appels vient de lancer la même menace que Total il y a quelques mois... Le groupe pourrait quitter la Bourse de Paris pour se coter à Wall Street si son action ne se redresse pas dans les 18 prochains mois. Cette option, envisagée par le fondateur et PDG Daniel Julien, fait suite à une chute de plus de 70% du cours de l'action en trois ans, exacerbée par les craintes liées à l'essor de l'intelligence artificielle générative. Nous vous en parlions hier soir, des changements inattendus dans la gouvernance ont également malmené le titre ces dernières heures. Bhupender Singh, désigné pour succéder à Julien en 2026, a quitté l'entreprise, laissant la place à Thomas Mackenbrock, ancien dirigeant de Majorel. Bien que ces annonces aient surpris le marché, Teleperformance a confirmé ses objectifs pour 2024 et prévoit une accélération de sa croissance en 2025, renforçant la confiance des investisseurs malgré les incertitudes managériales. Le titre cède toujours 24% en 2024.

Kaufman & Broad - Le promoteur immobilier français, éligible au PEA-PME, progresse de 2,88% à la clôture, à 32,10€, soutenue par la confirmation de sa note de crédit « Investment grade » par l'agence de notation Fitch Ratings, avec des perspectives stables. Cette notation, maintenue depuis 2022, souligne la solidité financière du groupe et sa capacité à générer des flux de trésorerie solides et constants. Kaufman & Broad se distingue ainsi en étant le seul promoteur immobilier en Europe continentale à bénéficier de cette reconnaissance, ce qui rassure les investisseurs quant à sa faible probabilité de défaut sur sa dette. Précisons toutefois que sa note est de BBB-, la plus basse au sein de la catégorie Investment grade. En dessous, les entreprises sont classées en “High yield” et sont alors considérées comme bien plus risquées. Depuis le début de l'année, l'action gagne 6%.

Le monde d'après : L'IA made in France

La France se lance dans une offensive ambitieuse pour devenir l'un des leaders européens de l'intelligence artificielle, en injectant 360 millions d'euros sur cinq ans dans neuf pôles d'excellence. Ces centres, répartis à travers le pays, sont appelés à former les futurs maîtres de l'IA, à accélérer la recherche et à transformer cette technologie en moteur de souveraineté numérique. Avec des initiatives audacieuses comme celles de l'Institut Polytechnique de Paris, la France compte trouver sa place dans le jeu technologique international.

Ce soutien de France 2030 vise à doper les formations en IA à tous les niveaux, du bachelor (Bac+3) au doctorat (Bac+8), tout en attirant des talents internationaux. Les initiatives se multiplient pour créer un écosystème dynamique autour de l'intelligence artificielle, comme à l'Université PSL qui lance des formations pluridisciplinaires innovantes, mêlant sciences des données, arts et culture.

Ces efforts répondent à une demande croissante de compétences en IA dans tous les secteurs économiques, renforçant ainsi la compétitivité de la France sur la scène mondiale. Pour les investisseurs intéressés par les nouvelles technologies, le fonds Echiquier Artificial Intelligence offre l'opportunité d'investir sur ce marché dynamique, en capitalisant sur les entreprises qui sont à la pointe de l'innovation en IA !

Demain à la une : la fête du travail

La séance devrait être calme lundi, en l'absence des investisseurs américains. Ce 2 septembre sera en effet férié aux États-Unis, pour la fête du travail. Une nouvelle batterie d'indicateurs PMI sera toutefois publiée en matinée. Elle dressera un bilan de santé provisoire pour les industries européennes en août. Les chiffres devraient être à nouveau décevants... En particulier en France et en Allemagne. Les PMI services publiés mercredi matin devraient toutefois être meilleurs. Par ailleurs, il faudra attendre vendredi pour découvrir le véritable temps fort de la semaine : le traditionnel rapport NFP. On en reparle dans le lexique ci-dessous.

Le lexique : Le rapport NFP

Le rapport NFP sera le principal temps fort économique de la semaine prochaine. Ce rapport présente le nombre de créations d'emplois dans le secteur privé (hors agriculture) d'un mois à l'autre aux États-Unis. Les données du rapport sont un bon indicateur de la santé de l'économie américaine et influencent énormément les marchés financiers. Le Département du Travail le dévoilera vendredi à 14h30. Le précédent, il y a déjà un mois, avait fait trembler les marchés...

Le rapport alimentera à nouveau les spéculations sur la politique monétaire de la Banque centrale américaine. Après les 114 000 créations d'emplois de juillet, le consensus table pour l'heure sur 163 000 créations de postes en août. Quant au taux de chômage, il devrait légèrement baisser à 4,2% de la population active, signe de quasi plein-emploi outre-Atlantique. Ces chiffres marquent toutefois un ralentissement du front de l'emploi depuis le début de l'année, de bon augure pour une baisse des taux en septembre.