Au nouveau « mégastore » des Champs-Elysées, un espace de vente de 1.000 mètres carrés installé à Paris pour les Jeux olympiques, de nombreux touristes étrangers se pressent pour acheter un souvenir ou se prendre en photo à côté de la flamme olympique.

Peluche à 35 euros, médaillons et carnets à 10 euros ou casquette à 40 euros... le choix de produits dérivés à l'effigie de la mascotte Phryge ou en soutien à l'équipe de France olympique est vaste dans les allées.

Nicole, une touriste américaine d'une quarantaine d'années rencontrée cette semaine par l'AFP, a pu faire ses emplettes avec une carte Visa qu'elle avait dans son sac. Cathy, touriste de 40 ans originaire de Taïwan, a elle réglé ses achats en espèces puisqu'elle n'avait pas pris sa carte Visa avec elle.

Carte bancaire : seules les Visa seront acceptées aux JO 2024

La mainmise du géant américain sur l'ensemble des paiements sur les sites de la compétition et dans les boutiques officielles, grâce à son statut de partenaire olympique de premier rang, ne la dérange pas outre mesure.

Michel, à l'inverse, est en colère. « Il faut retirer du liquide, c'est soit la Visa, soit du cash », déplore ce Francilien de 63 ans, entré un peu par hasard dans la boutique et désagréablement surpris de voir l'éventail réduit des modes de paiement.

« Je n'ai pas cinquante cartes », souligne-t-il, « c'est du n'importe quoi ! ». Un vendeur vient pourtant de passer quelques minutes avec lui pour lui expliquer l'origine du partenariat, sans le convaincre.

Objet « collector »

Pour Michel et l'ensemble des détenteurs de cartes du concurrent Mastercard, Visa a mis en place trois options : le retrait d'espèces grâce à un distributeur automatique de billets installé dans la boutique, la possibilité de créer une carte Visa dématérialisée, via l'application Visa Go disponible sur les « stores » d'applications mobiles depuis fin juin, et le retrait d'une carte physique disponible gratuitement à l'accueil de la boutique.

Cette dernière, où figurent trois mascottes sur fond bleu et pensée comme un objet « collector » par Visa, ne semble pas particulièrement mise en avant.

Outre les espèces, que tous les commerçants ont obligation d'accepter en France, les deux moyens de paiements alternatifs mis en place par Visa présentent un certain nombre d'inconvénients.

La carte nouvellement créée, qu'elle soit physique ou dématérialisée, n'est par exemple rechargeable qu'une seule fois par l'utilisateur et son montant total est limité à 150 euros.

Ce montant peut paraître mince pour le budget des familles. Il ne permet pas, par exemple, d'acheter certains des « goodies » proposés dans le magasin, comme la peluche géante de la mascotte affichée à 800 euros.

« On travaille à rendre l'expérience la plus inclusive possible », promettait pourtant en mars à l'AFP Nicolas Macé, directeur du programme Paris 2024 chez Visa.

Les banques s'organisent

La venue de nombreux étrangers aux JO de Paris entre le 26 juillet et le 11 août pose la question de l'accès aux espèces, notamment pour les spectateurs habitant hors zone euro et habitués à payer en cash.

Obligation légale en France, les espèces seront acceptées sur les sites olympiques. Visa participe à l'installation d'une soixantaine de distributeurs de billets sur les différents sites, un nombre qui paraît faible au regard des 10 millions de spectateurs attendus.

Autour des sites accueillant des épreuves, les banques font preuve de pragmatisme, comme les clients du « mégastore ».

BNP Paribas assure « rester vigilant aux situations particulières propres à chaque site, notamment en termes d'accès ». La banque dispose d'un distributeur de billets à proximité immédiate du Stade de France.

Sa filiale Nickel, qui permet à ses clients de réaliser des opérations bancaires au tabac Le Mondial, à proximité là encore du Stade, « n'a pas mis en place de politique spéciale pendant cette période » mais certifie que ses clients « pourront donc retirer et déposer leurs espèces » dans son réseau.

La Société Générale, qui dispose de plusieurs automates aux abords et à l'intérieur de l'enceinte du Stade de France, indique qu'elle « adapte » son dispositif pour faire face à la « demande exceptionnelle » attendue pendant les JO.