12% environ : une hausse conséquente est à prévoir sur les factures de gaz de millions de ménages à partir du mois de juillet. Presque tous les consommateurs seront concernés. Ceux qui ont opté pour une offre à prix fixe peuvent penser être épargnés, mais c'est loin d'être toujours le cas. Explications.

Alors que les tarifs de gaz vont augmenter de presque 12% au mois de juillet pour quasiment tous les 10 millions de ménages ayant recours à cette énergie, vous voulez savoir si une offre à prix fixe à laquelle vous avez souscrite vous fait passer entre les mailles du filet ? C'est contre-intuitif, mais pas forcément... Selon von votre contrat, Malheureusement, votre facture pourrait bien évoluer et cela va dépendre de votre contrat.

EDF, Engie... De combien va grimper votre facture de gaz en juillet selon les fournisseurs ?

Rappelons d'abord qu'une facture de gaz a deux grandes parties : le prix du kwh et le prix de l'abonnement. A cela s'ajoutent les taxes. Il existe aussi différentes formules, même si depuis la fin du tarif réglementé, toutes les offres sont dites de marché. Les fournisseurs peuvent proposer des offres à prix variables, qui évolueront donc en fonction du marché, du prix repère si ces tarifs y sont indexés ou encore à partir d'un autre mécanisme, au libre choix du fournisseur.

Il existe enfin des offres à prix fixe sur un, deux, ou trois ans. D'après la Commission de régulation de l'énergie (CRE), il arrive souvent qu'une partie seulement de la facture soit destinée à ne pas bouger. Pour savoir si votre note va être revue à la hausse le mois prochain, il faut donc surveiller les communications du fournisseur à ce sujet, et surtout regarder ce que prévoit votre offre.

Première possibilité, l'offre a un prix fixe, mais pour un élément de votre facture seulement : elle peut grimper

Il est possible qu'une offre indique des prix fixes uniquement pour le kwh ou uniquement pour l'abonnement (c'est beaucoup plus rare). Vous pourriez donc subir une hausse des prix en juillet si le fournisseur la répercute sur l'élément de votre facture qu'il ne s'est pas engagé à bloquer.

Par exemple

Sur le comparateur du médiateur de l'énergie, nous avons regardé les différentes offres à prix fixes proposées à un gros consommateur de gaz basé à Rennes (17 000 kwh par an).

Celle qui arrive en première position niveau tarif, avec un coût annuel estimé à 1 793 euros est proposé par Eni, avec un prix fixe pour un an. Lorsqu'on regarde les détails de l'offre, le fournisseur précise bien que l'élément qui ne bougera pas est le prix du kwh hors taxes. S'il choisit de répercuter la hausse sur la partie abonnement, votre facture peut donc être revue à la hausse.

C'est le cas de l'offre à prix fixe (coût annuel estimé : 1 981 euros) pendant 2 ans proposée par EDF, pour laquelle seul le prix au kwh HT est fixe. Le fournisseur a prévenu ses clients d'une hausse de l'abonnement à partir de juillet.

Deuxième option, l'offre à un prix fixe sur le kwh comme sur le prix de l'abonnement : elle peut tout de même évoluer

Dans le cas où l'offre indique des prix fixes pour le prix au kwh ET le prix de l'abonnement, c'est mieux, mais pas gagné. Une petite ligne du contrat indique la plupart du temps que ces éléments sont fixes, mais que des évolutions peuvent être répercutées si les taxes, impôts ou autres contributions augmentent. Dans ce cas, il y a une forte probabilité que le fournisseur fasse grimper la facture en juillet, puisqu'elle est due en grande partie à la hausse des tarifs d'acheminement.

Par exemple

Sur le comparateur du médiateur, l'offre à prix fixe proposée par Engie entre dans ce cas de figure. Le fournisseur indique bien dans les conditions que « l'abonnement et les prix par kWh pour la fourniture n'évoluent pas pendant la durée du contrat ». Mais juste en dessous, il est précisé que « l'abonnement et les prix par kwh pour l'acheminement correspondent à l'application du Tarif d'acheminement en vigueur. Toute évolution de ce tarif pour le Gaz, à la hausse ou à la baisse, est automatiquement répercutée au client dans l'abonnement et les prix par kwh pour l'acheminement à la date d'entrée en vigueur de chaque variation ».

Si l'offre à prix fixe entre dans l'une de ces deux catégories, votre fournisseur peut toutefois choisir de ne pas répercuter de hausse sur votre facture. C'est par exemple le cas de TotalEnergie. Sur le comparateur du médiateur, les offres à prix fixes du fournisseur indiquent uniquement que le prix du kwh hors taxes est fixe pendant un an, mais le fournisseur a précisé que la hausse de juillet ne serait pas répercutée sur ses offres.

« Nous avons tenu compte de ces évolutions tarifaires dans nos propres calculs, donc dès la diffusion de nos offres à prix fixes. Le client conservera donc, sur la durée prévue d'un ou de deux ans, les prix tels qu'ils étaient annoncés », explique Franck Schmiedt, directeur général de TotalEnergies.

Dernier cas de figure, le fournisseur indique ne répercuter aucune évolution des prix

Troisième possibilité si le fournisseur précise bien que tous les éléments de la facture sont bloqués. Mais ces offres sont quasiment inexistantes. Toujours avec les mêmes critères de simulation, sur le comparateur du Médiateur de l'énergie, on voit que seule l'offre du fournisseur Edia pourrait éventuellement entrer dans cette catégorie, sans que l'on puisse en être sûr. Le fournisseur indique en effet que « les prix de fourniture et d'abonnement (ATRT et ATRD) sont fixes tout au long du contrat », pour un an donc, mais pour un coût annuel estimé à 2 176 euros.

Autre point à garder en tête, les offres à prix fixes sont protectrices en cas d'envolée des prix comme il y a pu y en avoir pendant la crise de l'énergie. Revers de la médaille, elles sont généralement basées sur un tarif au kwh et de l'abonnement plus élevés. A titre de comparaison, l'offre la mieux-disante de notre simulation sur le site du Médiateur de l'énergie qui n'est pas à prix fixe met en avant une facture annuelle estimée à 1 613 euros.

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