Faire des économies. C'est le maître mot du gouvernement avant le vote du budget 2025. Parmi les pistes évoquées, l'augmentation de l'accise sur l'électricité. La hausse de cette taxe, aussi appelée TICFE, était annoncée depuis longtemps, mais il est maintenant question de la porter encore au-dessus de son niveau d'avant-crise de l'énergie. Une mesure qui rendrait moins intéressante la baisse du Tarif réglementé annoncée pour février.

Depuis des mois, une baisse du tarif réglementé de l'électricité (TVR) est annoncée pour février prochain. Si durant l'été, l'ancien gouvernement parlait d'une diminution de 15%, en septembre, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) évoquait une réduction d'au moins 10%. Une baisse qui pourrait bien être moins importante finalement.

Car le gouvernement réfléchit à augmenter l'accise sur l'électricité, aussi appelée Taxe intérieure de consommation finale sur l'électricité (TICFE), ou Contribution au Service Public d'Electricité (CSPE). Pour rappel, cette taxe payée par tous les consommateurs d'électricité avait été réduite à 1 euro par MWh pendant la crise de l'énergie, contre 32,44 euros normalement. C'était une des mesures du bouclier tarifaire décidé pour protéger les Français des hausses trop importantes de leurs factures.

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Plutôt 9% de baisse en février 2025 ?

En février 2024, cette taxe avait été portée à 22,50 MWh, provoquant une augmentation des prix de l'électricité de 10%. Une nouvelle hausse de l'accise était annoncée depuis longtemps, pour revenir à son niveau initial. Mais une nouvelle piste envisage maintenant d'aller au-delà, selon Le Parisien. « On réfléchit bel et bien à un mécanisme global qui irait au-dessus de la hausse prévue pour février prochain dans le cadre de la fin du bouclier tarifaire. On n'a pas mal de monde qui bosse dessus. Le mécanisme est assez complexe et demande encore des arbitrages », a indiqué une source au média.

Si cette mesure est adoptée, elle entraînera une moindre baisse des factures pour les foyers ayant une offre au tarif réglementé ou bien qui y est indexée. D'après Le Parisien, il faudrait plutôt s'attendre à -9%. Le ministère a indiqué à l'AFP que les factures baisseraient de 110 euros par an en moyenne. Les consommateurs ayant choisi une offre de marché pourraient eux voir les prix grimper, mais depuis plusieurs mois, ils bénéficient de prix intéressants, compte tenu de la baisse des prix sur les marchés de gros.

Verdict attendu lors du vote de la loi Finances. Les débats promettent d'être animés, car la mesure ne convainc pas tout le monde. « Si on va au-delà (des 32 MWh), le risque, c'est qu'effectivement il y ait une augmentation de prix de l'électricité. Il faut être très vigilant parce que les Français modestes et les classes moyennes (...) auront la double peine. Ce sont souvent elles qui vivent dans des passoires thermiques », indiquait hier Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique et de l'énergie, sur France 3.