L'essentiel
- L'achat immobilier présente une saisonnalité, avec une activité moindre en décembre et un pic en mars et juin.
- L'hiver est une bonne période pour acheter avec la concurrence diminuée et la possibilité de négociation accrue.
- En 2024, la majorité des transactions immobilières étaient liées à un besoin (séparation, décès, changement professionnel) plutôt qu'à une volonté de confort.
Acheter un bien immobilier reste un but pour de nombreux ménages français. Il s'agit cependant d'un projet engageant mais aussi chronophage, entre la recherche du bien, l'obtention d'un crédit immobilier, avant le déblocage des fonds puis la signature finale face au notaire.
Toutes ces étapes peuvent également prendre plus ou moins de temps en fonction de votre réactivité, mais également de celle de vos interlocuteurs. Ainsi, sur le papier, un acquéreur aurait plus de chance de réaliser rapidement son projet en mars qu'en décembre, période des fêtes où de nombreux établissements tournent au ralenti.
L'hiver, période pour les bonnes affaires ?
Peut-on cependant parler d'une saisonnalité des achats immobiliers ? Est-il vraiment plus difficile de se lancer dans un projet immobilier en hiver plutôt qu'à une autre période de l'année ? « En fin d'année, les délais peuvent s'allonger, confirme Delphine Herman, Directrice de l'offre, de la marque et des relations du réseau immobilier Guy Hoquet. Mais ça n'empeche pas les visites, les offres et les signatures de compromis. L'activité existe, et les acheteurs sont très motivés. »
La période décembre-janvier serait même l'une des meilleures périodes pour se lancer. « On croit souvent que le climat va freiner les visites, mais ça reste une perception. Ces acheteurs sont souvent plus motivés, et les négociations pourront se faire de manière plus sereines, car les acquéreurs sont souvent moins pressés. Les relations sont souvent plus efficaces entre acheteurs et vendeurs en cette période de l'année. »
L'hiver serait, de plus, une période plus tranquille pour les acheteurs, avec une concurrence moins rude et des possibilités de négociations plus importantes. Car le marché immobilier répond bien à une saisonnalité. Selon des chiffres fournis par PAP-Particulier à particulier à MoneyVox, les recherches de biens à acheter sont basses en décembre, avant d'atteindre un pic en mars, puis un second en juin. Sur la période allant de juin 2021 à mai 2022, PAP enregistrait ainsi près de 1 800 000 recherches d'achat en juin, contre 1 000 000 en décembre et 1 600 000 visites en mars.
Le printemps, une période forte pour l'immobilier
« Il y a des saisons plus fastes que d'autres, confirme Romain Rainfray, chargé d'étude chez PAP. Le printemps est une saison forte pour les transactions immobilières, car les acheteurs préparent notamment la rentrée de septembre. Il peut par exemple y avoir un besoin en cas de mutation, ou de parents qui achèteraient un bien dans la ville où leur enfant va faire ses études. On note également un pic en juin, qui correspond aux personnes qui cherchent pour un changement au 1er janvier. »
Car parmi les 780 000 transactions dans l'ancien estimées par les notaires en 2024, quasiment toutes répondraient aujourd'hui à un besoin. « On note une véritable inversion de tendance, assure Delphine Herman. En sortie de covid, on était sur un marché où la moitié des transactions répondaient à une volonté de confort supplémentaire. En 2024, on estime qu'à 80 ou 90%, ce sont des ventes et achats « forcés », c'est à dire qui répondent à une obligation, comme dans le cas d'une séparation, d'un décès ou d'une mutation professionnelle. »
Néanmoins, la fin d'année 2024 a été marquée par une tendance légèrement différente. « Avec la baisse des taux de crédit des derniers mois, combinée à une légère baisse des prix immobiliers, certains acheteurs se sont retrouvés en capacité de concrétiser un projet sur lequel ils étaient bloqués depuis plusieurs mois, dévoile Romain Rainfray. Cette situation a provoqué une hausse du nombre de transactions sur la période hivernale. »
Pas de quoi, cependant, changer complètement la donne : « On a vu une forte augmentation des signatures de compromis depuis le mois de novembre, conclut Delphine Herman. Cela peut donner des petits coups de boost au marché, mais la plus forte activité restera toujours au premier trimestre de l'année, pour être dans le nouveau bien à la rentrée de septembre. »