Selon une récente étude de l'Autorité des marchés financiers (AMF) sur les placements immobiliers, « tous les épargnants n'ont pas compris qu'ils risquaient de perdre la totalité de l'argent investi dans le projet de crowdfunding » et certains imaginent même qu'un système d'assurance prenait le relais en cas de défaillance de l'émetteur.
« A quoi correspondent les différents montants (investis, remboursés par la plateforme) ? », « en combien de temps la somme pour le projet est-elle atteinte ? », « que se passe-t-il si le seuil n'est pas atteint ? » Ou encore « comment récupérer les sommes prêtées ? »... Voici les questions les plus fréquemment posées par les investisseurs en crowdfunding.
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Le capital n'est jamais garanti
« Ce qui m'interroge c'est en combien de temps la somme pour le projet est atteinte, je sais que c'est en fonction du nombre d'investisseurs, afin que le projet soit réalisable et rentable », témoigne pour l'AMF un détenteur de placements immobiliers. Si la durée d'immobilisation et donc d'illiquidité avant remboursement est bien comprise à la lecture des documents d'informations fournis aux investisseurs, ce n'est pas le cas du risque de perte total des sommes investies.
« Les différences de taux d'intérêt correspondant aux différents instruments financiers. Je pense que certains projets proposent un taux plus élevé car ce sont des campagnes à plus long terme », témoigne cette fois un non-détenteur de placements immobiliers. Pourtant, le financement participatif immobilier, ou crowdfunding, présente un risque élevé. Le capital n'est jamais garanti. En cas de faillite ou d'avortement du projet, l'épargnant peut tout perdre.
Exemple récent : la plateforme Koregraf a mis la clé sous la porte. Elle est l'une des premières à avoir investi sur le marché du crowdfunding en France. Près de 159 millions d'euros ont été investis et sont actuellement en attente d'un remboursement, selon une information des Échos. Les investisseurs, des particuliers en majorité, ont parfois investi plusieurs dizaines de milliers d'euros sur différents projets. Ils ne sont pas certains aujourd'hui de retrouver leur capital. Toujours selon le quotidien, fin 2024, 15 à 20% des projets accusaient un retard de plus de six mois. Dans certains cas, le promoteur a fait faillite et les investisseurs ont donc peu d'espoir de récupérer la totalité de leurs fonds.
Les investisseurs interrogés pour cette étude de l'AMF semblent toutefois conscients d'un possible retard de remboursement. Par ailleurs, la majorité a « effectivement noté la non-diversification comme un risque supplémentaire ». Certains investisseurs estiment cependant qu'investir dans un seul projet réduit le risque. Selon eux, « un seul projet signifie une seule source de problème. La non-diversification est donc perçue comme une réduction du risque par une simplification du placement immobilier », rapporte l'AMF.
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