Connaissez-vous le quartier du Gros-Caillou à Paris, Estrangin à Marseille, Saint-James à Neuilly, l'Orangerie à Strasbourg ou Maréchal Lyautey à Lyon ? Ces quartiers font partie de ceux où se concentrent les Français les plus riches en France, selon la 2ème édition du rapport dédié de l'Observatoire des inégalités.

Les prix de l'immobilier y sont pour beaucoup ! Quand un quartier concentre à ce point les hauts revenus, le prix des appartements n'est évidemment pas anodin. Ainsi, dans le 7e arrondissement de Paris, entre les Invalides et la Tour Eiffel, le prix au m2 culmine actuellement au-dessus de la ligne des 15 000 euros. Pas étonnant, donc, que ce quartier catégorisé comme « Gros Caillou 6 » (1) par l'Insee émarge tout en haut du « top 20 » des beaux quartiers dans le rapport sur les riches en France publié ce mercredi par l'Observatoire des inégalités.

Salaire, retraite... Avec quel revenu par mois êtes-vous riche ?

L'Observatoire s'est basé sur le seuil de revenu annuel qui sépare les 10% des ménages les plus riches des autres dans ces beaux quartiers. A Paris, dans le Gros-Caillou 6 niché dans le 7e arrondissement, les 10% les plus riches gagnent plus de 264 490 euros, après impôts, chaque année. Record absolu. Juste devant Europe 10 dans le 8e arrondissement, deux autres parties du grand quartier Gros-Caillou, et une partie de la Muette dans le 16e.

Grand chelem pour Neuilly en Ile-de-France

En Ile-de-France, c'est sans surprise à Neuilly-sur-Seine que se concentrent la plupart des quartiers où se nichent les plus riches : à Parc de Neuilly 3 le niveau de vie annuel des 10% les plus riches dépasse 192 890 euros, ce qui en fait le plus « beau quartier » juste devant Saint-James et Saint-James Madrid 3. Tous les autres quartiers du « top 20 » de l'Ile-de-France sont à Neuilly, sauf un « intrus » : Les Princes Marmottan 2 à Boulogne-Billancourt.

Quand l'Observatoire passe à la « province », hors d'Ile-de-France, « les résultats sont plus diversifiés » : « Avec 10% de ses habitants situés au-dessus de 108 000 euros de revenus annuels (9 000 euros par mois), le quartier provincial le plus riche est celui de Beaumont 1 à Croix (Nord), commune qui pourrait être considérée comme un quartier de Roubaix. Un niveau de richesse pas si loin de celui du quartier « Parc de Neuilly 4 » à Neuilly-sur-Seine, mais toutefois bien en dessous de celui des quartiers les plus riches de Paris. »

Les 20 quartiers où vivent les plus riches,
hors d'Ile-de-France
Quartier (ville)Les 10% les plus riches gagnent plus de...
Beaumont 1
(Croix, dans le Nord)
108 250 € par an
Estrangin (Marseille 7e)106 900 € par an
Cadenelle (Marseille 8e)102 790 € par an
Roches-Prophète
(Marseille 7e)
101 190 € par an
Orangerie Est (Strasbourg) 97 010 € par an
Rebberg Sud Est (Mulhouse) 97 000 € par an
Brigode (Villeneuve-d'Ascq) 96 020 € par an
Les Belges (Lyon 6e)94 320 € par an
Saint-André-Les Bulins
(Mont-Saint-Aignan)
89 850 € par an
Maréchal Lyautey (Lyon 6e)87 270 € par an
Bellecour-Antonin Gourju (Lyon 2e)86 450 € par an
Croix Baragnon (Toulouse) 86 270 € par an
Haut Meylan (Meylan)86 180 € par an
Nord (Saint-Julien-en-Genevois) 85 690 € par an
Rebberg Nord (Mulhouse) 85 240 € par an
Vassieux (Caluire-et-Cuire) 85 080 € par an
Contades Centre (Strasbourg) 84 410 € par an
Ozenne (Toulouse) 84 210 € par an
Croisé Laroche (Marcq-en-Barœul)83 990 € par an
Les Boucles Périer (Marseille 8e)83 690 € par an

Comment comprendre ce tableau ? « Les 10 % les plus riches des habitants du quartier Beaumont 1 de Croix dans le Nord gagnent au moins 108 250 euros par an après impôts pour l'équivalent d'une personne seule. »
Source : Insee, données 2019, via l'Observatoire des inégalités.

A l'autre extrémité de l'échelle du niveau de vie dans les quartiers, c'est le secteur dit Haut Vernet 6 de Perpignan qui concentre le moins de riches : là, il « suffit » de 15 400 euros par an pour entrer dans les 10% les plus riches. « Dans ce quartier, la part de la population qui vit sous le seuil de pauvreté frôle les 75% », ajoute l'Observatoire.

(1) Les quartiers retenus par l'Observatoire des inégalités sont délimités selon l'appellation de l'Insee, qui se base sur des ensembles d'environ 2 000 habitants, ce qui explique que certains quartiers connus soient découpés en plusieurs morceaux.