Emmanuel Macron, qui veut supprimer la redevance, a proposé vendredi de mettre en place un budget pluriannuel pour financer l'audiovisuel public, afin d'en garantir l'indépendance.

« La taxe audiovisuelle, c'est 138 euros par an », « j'assume de la supprimer pour redonner du pouvoir d'achat », d'autant que « c'est un impôt très coûteux à prélever », a-t-il dit sur France Inter. « Mais je tiens à l'audiovisuel public et à son indépendance », a-t-il poursuivi. « C'est aussi ma grande différence avec le projet de Madame Le Pen qui propose elle de le supprimer pour privatiser ».

Selon lui, la redevance - qui finance France Télévisions, Radio France, l'INA, TV5 Monde et France Médias Monde - ne garantissait pas l'indépendance de ces médias puisque leurs budgets sont complétés par l'Etat à hauteur de « plusieurs centaines de millions d'euros par an » depuis 10 ans. « D'ores et déjà depuis trois présidents vous avez une situation qui permettrait de faire ça », d'interférer, or « aucun, ni le président Sarkozy, ni le président Hollande ni moi-même ne l'avons fait », a-t-il lancé.

Emmanuel Macron a donc proposé de définir « un budget avec de la visibilité pluriannuelle » qui « ne donne pas lieu à la régulation budgétaire dans l'année par le gouvernement ». « Je vous demanderai aussi d'être honnête, collectivement, ça fait 5 ans que vous me pratiquez comme président, il n'y a jamais eu une intervention de ma part sur un journaliste, un programme ou quoi que ce soit dans l'audiovisuel public », a-t-il insisté.

L'annonce par le président-candidat de son souhait de supprimer la redevance avait suscité des inquiétudes sur son indépendance. Payée par les foyers qui possèdent un téléviseur, elle doit rapporter cette année 3,2 milliards d'euros.