La reconduction à l'identique du budget global de l'Etat en 2025, annoncée la veille par Gabriel Attal, est « scandaleuse » et « ubuesque », ont dénoncé mercredi plusieurs responsables de gauche, tandis que le camp présidentiel défendait une simple « base de travail » avant le débat budgétaire au Parlement.

Le Premier ministre démissionnaire a acté mardi soir le maintien d'un plafond de dépenses à 492 milliards d'euros l'an prochain pour l'ensemble des ministères, ce qui équivaut à 10 milliards d'économies compte tenu de l'inflation.

« Complètement en dehors de la gestion des affaires courantes »

« Un pur scandale », a réagi sur X le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard. Terme repris par la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, qui a estimé sur France Inter que cette décision est « complètement en dehors de la gestion des affaires courantes » par le gouvernement démissionnaire et que « ce n'est pas son rôle de faire cela ».

« La préparation d'un budget est l'acte le plus politique qui soit », a abondé sur X l'écologiste Sandrine Rousseau, quand l'ex-insoumis Alexis Corbière jugeait sur franceinfo le procédé « très révélateur du caractère anti-démocratique » de l'exécutif. « C'est un fait du prince », a renchéri sur LCI l'eurodéputée LFI Manon Aubry, dénonçant « une situation complètement folle (et) ubuesque ». Tout simplement « hallucinant », a commenté sur X le sénateur Ian Brossat, porte-parole du parti communiste, l'une des composantes de l'alliance nouée autour du Nouveau Front populaire.

« Il faut bien préparer le terrain pour ceux qui vont nous remplacer »

A l'inverse, le camp présidentiel s'est efforcé de justifier l'arbitrage de Matignon. « Il faut bien préparer le terrain pour ceux qui vont nous remplacer », a expliqué sur TF1 la secrétaire d'État Sabrina Agresti-Roubache, évoquant « une base de travail » pour « le prochain gouvernement et le Parlement ».

Car si l'équipe démissionnaire était « dans l'obligation de faire » ce premier cadrage budgétaire, « c'est le Parlement qui fera le budget du pays », a souligné le patron des députés Horizons Laurent Marcangeli, rappelant sur franceinfo qu'il reviendra à l'Assemblée puis au Sénat « de trancher à partir d'octobre ».