Le ministre démissionnaire de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a plaidé jeudi pour que la France ne revienne « pas en arrière » en matière de redressement des finances publiques et de baisses d'impôts, dans un discours dressant le bilan de son septennat à Bercy. 

« La France ne doit pas revenir en arrière sur le rétablissement de ses comptes publics. Elle doit continuer de se fixer pour objectif de revenir sous les 3% de déficit (public) en 2027 » par rapport au PIB, a déclaré M. Le Maire devant des centaines d'invités dans la cour du ministère.

« Après les crises, nous avons pris une ligne de fermeté sur les comptes publics. Cela ne nous vaut pas que des amis. Pourtant la sagesse recommande de tenir cette ligne, de réduire la voilure des dépenses, d'en étaler certaines, d'en reporter d'autres », a-t-il poursuivi, dans un discours accueilli par les applaudissements nourris des fonctionnaires, conseillers, parlementaires et autres convives.

« La France ne doit pas revenir en arrière non plus sur les impôts »

« La France ne doit pas revenir en arrière non plus sur les impôts », baissés à hauteur de 55 milliards d'euros pour les entreprises et les ménages depuis l'élection d'Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017, a-t-il ajouté. Le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy a affirmé jeudi que son groupe voterait une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier en cas d'augmentation des impôts.

Avant la convocation des législatives anticipées au début de l'été, Bruno Le Maire avait concrétisé 10 milliards d'euros d'économies pour 2024 sur une ambition affichée de 25 milliards. C'est largement insuffisant, a prévenu le Trésor dans une note datée de juillet : sans mesure supplémentaire, le déficit public devrait connaître de nouvelles dérives par rapport aux prévisions.

« Nous n'avons pas dilapidé l'argent public, nous avons protégé les Français » durant les crises, des gilets jaunes à l'envolée de l'inflation en passant par le Covid, a assumé Bruno Le Maire.

Après sept ans consacrés à piloter Bercy, une longévité record sous la Ve République - seul Valéry Giscard d'Estaing a fait mieux, mais de manière discontinue -, l'ancien professeur de lettres a dit vouloir se consacrer de nouveau à l'enseignement, « cette fois sur les sujets économiques et géopolitiques ».