Les députés français ont voté mardi le projet de budget de la Sécu pour 2014, dont son volet controversé sur la fiscalité de l'épargne qui devrait être amendé à la suite du débat parlementaire.

Le p rojet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2014 a été adopté en première lecture par 320 voix pour, celles des socialistes, des radicaux de gauche et des écologistes, et 243 voix contre, celles du Front de gauche et de l'opposition, extrême droite comprise.

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Au nom des socialistes, Jean-Marc Germain a vanté un « sentiment de faire notre devoir » mais aussi de suivre un chemin de « progrès » et de « justice » pour redresser les comptes de la Sécurité sociale. Ce redressement des déficits sociaux est « un peu notre rocher de Sisyphe » à chaque retour au pouvoir face à « l'ardoise laissée » par la droite.

Recul sur l'épargne : « une marche en crabe »  

« Tout dans ce PLFSS est en trompe-l'œil, dans le déni et l'amateurisme, sans réforme structurelle » et avec « une avalanche de taxes et de fonds de tiroirs vidés », a lancé l'UMP Jean-Pierre Door. Il a comparé le recul du gouvernement sur la hausse de la taxation de certaines produits d'épargne à « une marche en crabe » et ne s'est pas fait faute de rappeler les « grincements de dents du côté des parlementaires de la majorité ».

L'UDI Francis Vercamer a reproché au gouvernement et à sa majorité d'être pris « en flagrant délit de laisser aller, car ce PLFSS ne fixe aucun cap et s'enferme dans la logique du taxer toujours plus », et d'« incohérence », avec le « rétropédalage étonnant » sur la hausse des prélèvements de certains produits d'épargne, qui donne « une impression de bricolage et cafouillage ».

Front de Gauche et écologistes déçus

Pour le Front de Gauche, Jacqueline Fraysse a déploré qu'« un gouvernement de gauche » reste « dans le chemin tracé par ses prédécesseurs » de droite et continue « l'austérité budgétaire » au lieu de chercher de nouvelles recettes notamment par la taxation du capital. « Les avancées restent homéopathiques face à la gravité des autres mesures », a-t-elle ajouté.

Si les écologistes ont affiché, par la voix de Jean-Louis Roumégas, leur soutien à plusieurs mesures comme la taxation des boissons énergisantes ou la volonté de favoriser l'accès à une complémentaire santé de qualité, ils ont regretté, entre autres, que leurs mesures sur l'huile de palme, l'aspartame ou le diesel aient été rejetées.

« Nous n'avons pas approuvé certaines mesures de ce PLFSS mais les orientations de la stratégie nationale de santé doivent être soutenues », a expliqué Dominique Orliac (radicaux de gauche). Elle a salué le renoncement du gouvernement à aligner vers le haut la taxation de certaines produits d'épargne, « pas conforme à l'équité fiscale car cela concernait surtout les classes moyennes et populaires ». Deux élus du groupe se sont toutefois abstenus.