Existe-t-il encore une chance d'échapper au report de la revalorisation des pensions de retraite de janvier à juillet 2025 ? Des députés essayent de trouver des recettes pour compenser l'éventuel retrait de cette mesure, impopulaire y compris dans la classe politique.
Selon le gouvernement, ce gel des pensions de retraite rapporterait 3 milliards d'euros à la Sécurité sociale et 1 milliard d'euros à l'État. La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet n'a pas complètement fermé la porte à un assouplissement. « Nous verrons à la faveur du débat parlementaire s'il est possible, également sur le plan opérationnel, de pouvoir procéder à des modulations », a-t-elle déclaré.
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Abattement sur les pensions
Des députés du groupe MoDem proposent « de limiter l'abattement de 10% sur les pensions, permettant aux retraités de minorer leur impôt sur le revenu », rapportent nos confrères des Echos.
L'amendement déposé permettrait d'économiser « au moins 1,5 milliard d'euros par an ». Il ciblerait les retraités dont les revenus sont les plus importants, en abaissant le plafond de l'abattement d'un peu plus de 4 200 euros à 1 500 euros. Les 20% les plus modestes seraient globalement épargnés. Mais il s'agit là d'une hausse d'impôt, ce qui ne devrait pas plaire au gouvernement de Michel Barnier.
Flat tax, collectivités locales...
Jean-Paul Mattei (député Les Démocrates) propose, lui, un amendement pour augmenter la flat tax de 30% à 33%. Aujourd'hui, cette dernière est composée d'un prélèvement au titre des cotisations sociales au taux global de 17,2% et un prélèvement au titre de l'impôt sur le revenu fixé à 12,8% (soit 30%). Cette mesure a été adoptée en commission des finances. Elle pourrait rapporter 800 millions d'euros.
Une « exit tax » a également été adoptée, afin de « lutter contre les personnes qui transfèrent leur domicile hors de France simplement et uniquement pour éviter l'imposition », a expliqué l'élue LR Véronique Louwagie. Les députés ont choisi de revenir à la version initiale de ce dispositif, instauré sous Nicolas Sarkozy, et fortement allégé par Emmanuel Macron.
Impôts sur l'épargne : une hausse de 10% du taux de la flat tax adoptée
Par ailleurs, le gouvernement souhaite demander un effort supplémentaire aux collectivités locales. Avec quelles mesures ? Le flou demeure, mais l'État veut récupérer 8 milliards d'euros, au lieu des 5 milliards prévus initialement dans le projet de loi de finances.