Dans sa quête d'économies financières, le gouvernement a décidé de toucher aux retraites. La hausse habituelle du 1er janvier pour les retraites du régime général, versée par les Carsat, ou la Cnav en Ile-de-France, est reportée au 1er juillet. Un décalage qui va permettre d'économiser près de 4 milliards d'euros. Dans l'étude d'impact qui figure en annexe du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2025, on apprend que les ex salariés du privé ou de la fonction publique ne seront pas les seuls à subir ce décalage de six mois pour la revalorisation de leur pension de base.
Une ribambelle de régimes de base
Les 2,2 millions de retraités qui sont concernés par le régime des indépendants, comme les artisans, les commerçants ou encore les avocats, sont aussi logés à la même enseigne, tout comme les pensions de réversion de base des veuves et veufs.
Par effet ricochet, en touchant au régime général et aux pensions de base, de nombreux régimes spéciaux sont aussi concernés par ce report de 6 mois de la revalorisation annuelle. Parmi eux, toujours sur la base de cet annexe au PLFSS 2025 : l'Enim, l'Établissement national des invalides de la marine chargé du régime spécial de sécurité sociale des marins du commerce, de la pêche et de la plaisance ; la SRE qui est la caisse de retraite de base des fonctionnaires civils, des magistrats et des militaires ; la CNRACL ou Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales qui est le régime de retraite obligatoire de base des fonctionnaires titulaires des fonctions publiques territoriale et hospitalière.
Il y aussi le Fonds spécial des pensions des ouvriers des établissements industriels de l'État (FSPOEIE), le CPR qui gère le régime spécial de prévoyance et de retraite du personnel de la SNCF. Et enfin, la CNIEG (Caisse Nationale des Industries Electriques et Gazières). Pour l'ensemble de ces différents régimes, la revalorisation devrait avoir lieu entre début juillet et début août et non pas en janvier, comme d'habitude.
Quelques régimes complémentaires touchés automatiquement
Et c'est la double peine pour certains retraités, quand, outre la pension de base, la retraite complémentaire est elle aussi touchée par ce report de revalorisation. C'est en particulier le cas pour la retraite complémentaire des anciens contractuels dépendant de la caisse des agents non titulaires de l'État et des collectivités locales, l'Ircantec. Les près de deux millions anciens contractuels de la fonction publique (d'État, territoriale ou hospitalière) verront leur retraite complémentaire revalorisée non pas en janvier, mais à la fin juillet.
Pour les salariés du privé, la revalorisation de la complémentaire Agirc-Arrco ne change pas et est d'ores et déjà programme pour le 4 novembre : +1,6% pour les 15 millions d'ex salariés du privé. Une distortion entre régimes qui fait déjà grincer des dents.
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