Question de Flo, le 8 mars 2025 :

« En activité salariée actuelle à 63 ans jusqu'à mes 67 ans pour atteindre le nombre de trimestres nécessaires à une retraite à taux plein, est-ce que mon ex-conjoint pourrait obtenir ma retraite de réversion, si je venais à décéder avant mes 67 ans ? Et est-ce que mon compagnon actuel pourrait y prétendre également ? »

Bonjour Flo et merci pour cette question. Vous abordez, Flo, une double question : la remise en cause, ou non, de la réversion si vous repoussez jusqu'à 67 ans votre départ à la retraire. Et la question du divorce ou de la séparation.

« J'ai été mariée 2 fois, vais-je toucher 2 pensions de réversion en plus de ma retraite ? »

Tout d'abord, un rappel : la retraite de réversion est « égale à 54% de la retraite que percevait ou aurait pu percevoir votre conjoint ou ex-conjoint décédé, sans tenir compte des majorations de retraite », pour citer l'Assurance retraite, qui expose donc ici les règles applicables à la réversion des pensions de base pour le régime général. Et cette pension peut être réduite en fonction de votre niveau de ressources.

« Si je venais à décéder avant mes 67 ans »

Premier élément dans votre double question, Flo : le fait de poursuivre votre activité jusqu'aux 67 ans, pour atteindre l'âge du taux plein automatique, remet-il en cause l'existence d'une pension de réversion ? Non ! Les droits à la réversion ne sont pas liés au fait d'avoir liquidé ou non vos droits à la retraite. Donc, dans l'éventualité d'un décès avant vos 67 ans, la pension existerait toujours pour vos maris passé et/ou actuel. En cas de décès, c'est aux conjoint ou ex-conjoint survivants d'en faire la demande : s'ils ont plus de 55 ans, ils pourront en faire la demande, dans l'éventualité - que nous ne vous souhaitons évidemment pas - d'un décès avant votre départ à la retraite, à 67 ans.

A contrario, comme l'explique Pascale Gauthier, du cabinet spécialisé Novelvy Retraite, « en retardant [votre départ à la retraite], on augmente les droits à la réversion du conjoint puisque l'on augmente les droits à la retraite ». En effet, plus vous partez tard, plus votre pension augmente... plus la réversion calculée en pourcentage de cette pension augmente elle aussi.

« Est-ce que mon ex-conjoint pourrait obtenir ma retraite de réversion ? »

S'il s'agit de votre ex-mari, oui. Pour avoir droit à la pension de réversion du régime général (Assurance retraite, via votre Carsat ou Cnav), il faut « être ou avoir été marié avec la personne décédée ». En revanche, « le pacte civil de solidarité (Pacs) et le concubinage ne permettent pas d'obtenir une retraite de réversion. »
« Le Pacs et le concubinage ne donnent pas droit à la réversion »

« Est-ce que mon compagnon actuel pourrait y prétendre également ? »

Ça dépend... « Alors... c'est le terme compagnon qui me fait tiquer », reconnaît Pascale Gauthier. « Marié oui. C'est le mariage qui compte. Le Pacs et le concubinage ne donnent pas droit à la réversion. »
Si vous n'êtes pas mariés, alors votre compagnon n'aura droit à rien.
Et si vous êtes mariés, avec votre nouveau compagnon, alors ils pourront tous deux réclamer une réversion. Ces pensions seront calculées au prorata de la durée de chaque mariage.

Des règles différentes à l'Agirc-Arrco ou dans d'autres régimes de base

Attention, les règles ne sont pas exactement les mêmes dans chaque régime. Pour la complémentaire Agirc-Arrco tout comme dans le régime de la fonction publique, il ne faut pas être remarié pour pouvoir réclamer la réversion de son ancien conjoint ou conjointe.